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#Birmanie / Myanmar

#Birmanie / Myanmar

Les défenseur-ses des droits humains au Myanmar sont victimes de toute une série d'attaques et d'atteintes. Cela comprend de graves violations des droits humains contre les minorités ethniques ; le harcèlement et l'emprisonnement des défenseur-ses des droits humains qui exercent leurs droits civils et politiques ; des informations faisant état de torture, de mauvais traitements, du manque d'accès aux soins de santé et de la mise à l'isolement des défenseur-ses des droits humains pendant leur détention ; des exécutions extrajudiciaires et des violences, des discriminations, la surveillance, l'acharnement législatif et judiciaire, qui se perpétuent sans relâche. Les DDH qui travaillent sur les droits civils et politiques, les droits des minorités et les droits économiques sociaux et culturels, y compris le droit à la terre, sont particulièrement ciblés par des représailles.

L'autocensure vis-à-vis du gouvernement et des dignitaires de l'armée est répandue au sein de la société civile, tandis que les autorités continuent de faire pression sur la société civile et les médias. Depuis des années, les défenseur-ses des droits humains qui dénoncent les violations commises par l'armée sont confrontés à des risques élevés notamment d'arrestation, de détention, d'emprisonnement et de torture. Au cours des deux dernières années, les pannes d'Internet sont devenues plus courantes, touchant plus d'un million de personnes, principalement d'origine Arakanaise (Rakhine). En outre, ceux qui protestent contre ces actes sont pris pour cible et injustement accusés. D'autres groupes de défenseur-ses qui font face à des risques élevés comprennent les journalistes, les défenseur-ses du droit à la terre et de l'environnement, les défenseur-ses des droits des femmes, les étudiants et les membres de la communauté dans les zones touchées par le conflit.

L'espace pour toute forme de dissidence ou de critique est de plus en plus restreint au Myanmar. La formulation vague des lois entraîne un grand nombre d'accusations et d'emprisonnements. Le droit de réunion est l'un des moins respectés dans le pays, la plupart des défenseur-ses des droits humains étant emprisonnés en raison de leur participation à des rassemblements pacifiques et à des manifestations. Malgré les efforts déployés pour faire avancer le processus de paix au niveau national, les combats entre l'armée et les groupes armés ethniques se sont intensifiés dans le nord du Myanmar, mettant en danger les défenseur-ses des droits humains travaillant dans la région. L'impunité persiste pour les exactions passées et présentes. S'il y a eu une diminution du nombre d'assassinats de défenseur-ses des droits humains, ils restent néanmoins répandus.

En janvier 2020, le gouvernement du Myanmar a remplacé l'intégralité de sa Commission nationale des droits humains. Elle a cependant été reformée sans aucun changement vis à vis de la législation en question, son processus de sélection est opaque, et, plus important encore, la Commission n'est toujours pas conforme aux Principes de Paris. Les membres actuels sont composés d’anciens fonctionnaires qui n’ont pas d’expérience dans le domaine des droits humains et différents groupes ethniques n'y sont pas représentés équitablement.

Les élections législatives ont eu lieu le 8 novembre 2020 et ont été remportées par la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi. Cependant, la population Rohingya a été exclue du scrutin. En outre, le vote a été annulé dans les zones à minorités ethniques touchées par le conflit, comme l'État de Rakhine, où vivent plus d'un million de Rakhines qui n'ont pas pu voter. Bien que de nombreux membres du parti soient eux-mêmes d'anciens prisonniers d'opinion, peu de mesures ont été prises pour changer la situation des droits humains dans le pays.