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#Thaïlande

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Après avoir pris le pouvoir lors du coup d'État de 2014, le Conseil national pour la paix et l'ordre (CNPO) maintient une poigne de fer sur le pays, par le biais d'une multitude de lois restrictives. L'intolérance de la junte à l'encontre des opinions dissidentes engendre un climat peu sûr pour les défenseur-ses des droits humains. L'acharnement judiciaire, qui reste l'un des outils les plus fréquemment employés pour réduire les DDH au silence, s'est intensifié, et des accusations de diffamation ou autre, sont portées contre eux. Les DDH sont la cible de surveillance physiques ou sur internet, de campagnes publiques de diffamation et de menaces. Plusieurs évènements, notamment le lancement de rapports sur les droits humains, ont été interrompus et des rassemblements publics ont été interdits. Les DDH sont également victimes d'agression, de détentions arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires.

Les DDH les plus exposés au danger sont ceux qui défendent les droits économiques, sociaux et culturels (ESC), ainsi que les DDH qui travaillent dans la zone de conflit, dans les trois provinces frontalières du sud de la Thaïlande. Dans cette partie du pays, les violations contre les organisations de défense des droits humains sont perpétrées par des coupables qui jouissent de l'impunité (souvent des fonctionnaires gouvernementaux ou des militaires). Les DDH qui travaillent dans les communautés et engagés dans des manifestations et qui soulèvent leurs inquiétudes à propos de l'impact sanitaire, social et environnemental des opérations industrielles dans leurs localités sont particulièrement exposés au risque de représailles.

La loi sévère sur les crimes informatiques (CCA), la loi sur les crimes de lèse-majesté (article 112 du Code pénal interdisant de critiquer la famille royale) et les accusations de diffamation pénale (article 326 du Code pénal) sont fréquemment employées par des acteurs étatiques ou non pour cibler les activistes politiques, les DDH et les voix indépendantes, ce qui a des effets paralysants sur la société civile et encourage l'autocensure. la CCA a été renforcée en 2016, donnant aux autorités encore plus de pouvoirs de surveillance et de censure. Le décès du Roi Rama IX en octobre 2016 n'a pas diminué l'usage des accusations de lèse-majesté comme arme de dissuasion massive contre les DDH. Dans cet environnement limité, une constitution rédigée par la junte, donnant à l'armée un pouvoir démesuré, est entrée en vigueur en avril 2017, tandis que les élections générales ont été reportées en 2018.

 

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