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#Malaisie

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En Malaisie, le parti autoritaire Barisan Nasional est au pouvoir depuis 60 ans. L'accès au pouvoir du premier Ministre Najib Razak a été caractérisé par une hausse de la répression contre la société civile et les défenseur-ses des droits humains, ainsi que par un verrouillage du débat public. Les autorités ont intensifié leur répression contre les personnes qui manifestent contre la corruption à la suite d'accusations de détournement de fonds portées contre des politiciens de hauts rangs. Les autorités utilisent aussi la loi sur la censure pour faire taire le débat sur la question des droits humains. En octobre 2017, le gouvernement n'avait toujours pas accepté les demandes faite par le Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des défenseur-ses des droits humains pour visiter le pays.

Les défenseur-ses des droits humains (DDH) en Malaisie doivent faire face à l’acharnement judiciaire, aux arrestations arbitraires, menaces, actes d’intimidation et campagnes de diffamation. Les DDH qui luttent contre la corruption, qui appellent à des réformes électorales et à des élection libres et équitables, telles que les membres du mouvement Bersih 2.0, sont particulièrement vulnérables et peuvent être ciblés pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Les défenseur-ses des droits LGBTI sont aussi largement victimes de discrimination et de harcèlement.

Des lois restrictives, telles que la loi communications et multimédias, sont toujours utilisées pour réduire au silence ceux qui critiquent le gouvernement, qui sont harcelés, intimidés et souvent placés en détention. Les autorités malaisiennes ont lancé une vaste répression par le biais de la loi de 1948 sur la sédition, ciblant de nombreuses personnes, dont les militant-es des droits humains, les journalistes, les avocats et les artistes, qui sont arrêtés et poursuivis. En 2015, un amendement de la loi a ajouté la critique de la religion à la liste des actes de sédition, et a inclus les médias électroniques et le partage sur les réseaux sociaux à la loi. Bien que la célèbre loi sur la sécurité intérieure (ISA) ait été abrogée en 2012, les mêmes dispositions sur la détention préventive ont été inscrites dans la loi sur les mesures spéciales relatives aux infractions de sécurité (SOSMA). La loi sur la prévention du terrorisme permet aux autorités de détenir des suspects sans procès pendant deux ans. La liberté de rassemblement et d'association est limitée sous prétexte de maintenir la sécurité et l'ordre public, et la loi de 2012 sur les rassemblements pacifiques interdit les manifestations de rue et donne un pouvoir absolu à la police. La loi de 2016 sur la sécurité nationale donne aux autorités le pouvoir d'effectuer des perquisitions sans mandat, de fouiller et de saisir des biens, ainsi que d'imposer des couvre-feux à volonté.