Numan Afifi convoqué à un interrogatoire par la police à propos d'un discours prononcé devant l'ONU
Le 16 avril 2019, la police royale de Malaisie a demandé au défenseur des droits humains Numan Afifi de se présenter au siège de la police fédérale à Bukit Aman, dans le cadre d'une enquête sur un discours qu'il a prononcé devant les Nations Unies à Genève le mois dernier.
Numan Afifi est un défenseur des droits humains qui plaide sans relâche en faveur des droits LGBTI+ en Malaisie. Il participe activement aux questions relatives à la démocratie, au plaidoyer sur le HIV par le biais de la campagne Pelangi, à la Coalition des ONG malaisiennes pour le processus de l'EPU (COMANGO) et Challenger.
Le 16 avril 2019, la police royale de Malaisie a demandé au défenseur des droits humains Numan Afifi de se présenter au siège de la police fédérale à Bukit Aman, dans le cadre d'une enquête sur un discours qu'il a prononcé devant les Nations Unies à Genève le mois dernier.
Numan Afifi est un défenseur des droits humains qui plaide sans relâche en faveur des droits LGBTI+ en Malaisie. Il participe activement aux questions relatives à la démocratie, au plaidoyer sur le HIV par le biais de la campagne Pelangi, à la Coalition des ONG malaisiennes pour le processus de l'EPU (COMANGO) et Challenger.
Le 16 avril 2019, le défenseur a été contacté par un inspecteur de l'Unité d'investigation des crimes classés, qui enquête sur les affaires qui tombent sous le coup de la loi sur la sédition. La police lui a demandé de se présenter au siège de la police fédérale à Bukit Aman le 26 avril 2019 afin de faire une déposition à propos d'un discours qu'il a prononcé lors du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, à l'occasion de la considération des conclusions de l'Examen périodique universel (UPR) sur la Malaisie le 14 mars 2019. D'autres organisations de la société civile ont également fait des déclarations lors de cette conférence.
À Genève, Numan Afifi a lu une déclaration sur la situation des des droits des personnes LGBT+ en Malaisie. La déclaration, qui était en réponse à ce que la Malaisie a présenté à l'EPU, a été préparée par une coalition de 12 organisations qui travaillent sur l'identité des genres et l'orientation sexuelle. Elle félicitait le gouvernement d'avoir accepté l'une des recommandations relatives à l'orientation sexuelle et l'identité des genres, et faisait part de ses inquiétudes à propos du rejet de 10 autres recommandations. La déclaration appelait aussi le gouvernement et la société civile à entamer un dialogue sur l'orientation sexuelle et l'identité des genres.
La police n'a pas précisé si son enquête concernait seulement le discours du défenseur ou si d'autres organisations de la société civile présentes à la conférence étaient également visées. À ce jour, aucune accusation officielle n'a été portée contre lui.
Le 17 avril 2019, une campagne de diffamation a été lancée contre lui sur les réseaux sociaux par des groupes pro-gouvernement, affirmant que la déclaration qu'il a faite pendant la conférence de l'ONU contenait des informations erronées. Le défenseur subi des pressions dans le but de revenir sur ses déclarations à propos de l'existence d'une violence contre les LGBT+ encouragée par l'État en Malaisie.
En juin 2017, Numan Afifi a fait l'objet d'une salve de critiques, d'actes de harcèlement et de menaces de mort après avoir organisé un "petit déjeuner gay" pendant le ramadan, pour exprimer sa solidarité avec la communauté LGBT+.
Les défenseur-ses des droits humains qui travaillent sur les questions relatives aux LGBT+ en Malaisie font face à des réactions violentes de la part du grand public et de l'État, malgré les promesses faites par le nouveau gouvernement élu en mai 2018 de mieux respecter les normes relatives aux droits humains. Les articles de presse à propos de la Marche des Femmes, qui a eu lieu à Kuala Lumpur le 9 mars 2019, ont parlé et critiqué de manière disproportionnée le fait que certains manifestants brandissaient des pancartes et scandaient des slogans de soutien aux droits LGBT+, et un membre du parlement a taxé cette preuve de solidarité "d'abus de démocratie". En outre, après la Marche pour les femmes, le 14 mars 2019, la police a convoqué sept organisateurs à des interrogatoires et a ouvert une enquête sur des accusations de sédition.
Front Line Defenders considère que l'interrogatoire de Numan Afifi est une forme de réaction violente contre les défenseur-ses des droits humains qui travaillent sur les questions LGBT+ en Malaisie, et est vivement préoccupée par les restrictions dont ils font l'objet lorsqu'ils mènent à bien leur travail légitime et pacifique en faveur des droits localement ou à l'étranger.