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#Tanzanie

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Les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) en Tanzanie travaillent dans un environnement complexe et depuis que le président John Magafuli a remporté l’élection présidentielle en 2015, les DDH et les journalistes sont de plus en plus pointés du doigt par les autorités lorsqu’ils dénoncent les violations des droits humains. Les DDH sont la cible d’arrestations, de détentions, d’enlèvements et d’assassinats. Depuis mi-2016, le gouvernement a nettement intensifié sa répression contre les défenseur·ses des droits LGBTI. Ces défenseur·ses sont donc contraints de garder un profil bas et opèrent généralement dans la clandestinité. L’homophobie est répandue en Tanzanie et les relations homosexuelles sont criminalisées et passibles d’une peine de 30 ans de prison.

Le gouvernement tanzanien a adopté une législation restrictive qui accentue l’environnement de plus en plus hostile pour les défenseur⸱ses des droits humains. La loi de 2015 sur les cyber-crimes accorde à la police de nouveaux pouvoirs de perquisition et de saisie sans que l’ordre ne soit donné par un tribunal, et en vertu de la loi de 2015 sur les statistiques, la publication de statistiques non approuvées par le Bureau national des statistiques peut entraîner des sanctions pénales. La Loi sur les services médiatiques a été adoptée en novembre 2016 ; elle comprend l’obligation pour les médias privés « de diffuser ou de publier des nouvelles ou des questions d’importance nationale, conformément aux directives du gouvernement ». Elle impose également aux médias l’obligation de ne pas porter atteinte à la sécurité nationale ni « d’entraver ou de causer un préjudice substantiel au gouvernement dans la gestion de l’économie ». En mars 2018, un nouveau projet de loi visant à réglementer les réseaux sociaux et les blogs a été adopté. En vertu du Règlement sur les communications électroniques et postales (contenu en ligne), les blogueurs sont désormais tenus de s’inscrire et de payer des droits de licence annuels de plus de 900 $ pour publier en ligne. En vertu de la même loi, des droits de licence sont également facturés aux Tanzaniens qui exploitent des stations de radio et des sites Web de télévision en ligne.

Les DDH qui travaillent dans les zones périphériques éloignées de Dar Es Salaam, la capitale, sont confrontés à des défis particuliers, allant du harcèlement policier constant, à un accès médiocre au financement des donateurs et de faibles capacités pour articuler une stratégie de plaidoyer cohérente. Les défenseuses des droits humains qui opèrent dans ces zones sont souvent victimes de réactions violentes lorsqu’elles documentent des problèmes tels que les violences conjugales ou les mariages précoces.