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#Afrique du Sud

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La République d'Afrique du Sud a voté l'adoption d'une résolution sur la protection des défenseur-ses des droits humains (DDH) par l'Assemblée générale des Nations Unies le 18 décembre 2015. Toutefois, les DDH sont menacés, intimidés, harcelés et victimes d'agressions physiques entrainant parfois leur décès, des actes perpétrés par des particuliers ou des membres des forces de police. Cela est particulièrement vrai pour les défenseur-ses des droits humains qui travaillent sur la responsabilité des entreprises et l'impact des industries extractives sur la population locale et l'environnement. En outre, les coupables sont souvent impunis. L'impunité dont bénéficient ceux qui violent les droits des défenseur-ses des droits humains domine.

Dans les zones rurales, là où les opportunités d'emploi sont rares et les perspectives économiques faibles, les projets miniers et extractifs sont considérés comme des opportunités économiques viables. Les défenseur-ses des droits humains qui font part de leurs inquiétudes à propos de la perte des territoires autochtones et de la destruction de l'environnement à cause de ces projets sont violemment pris pour cible. En septembre 2007, l'Afrique du Sud a signé la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones adoptée par l'Assemblée générale. Cependant, les DDH autochtones ou ceux qui travaillent sur ces questions ont été tués, menacés, agressés physiquement ou mis en marge de leurs communautés.

Bien que la constitution sud-africaine adoptée en 1997 contienne un engagement fort pour l'égalité des personnes de toutes orientations sexuelles, les DDH qui œuvrent sur les questions LGBT et relatives aux VIH/SIDA sont exposés à un environnement hostile et sont victimes d'actes de harcèlement, de discrimination et de violences sexuelles et physiques "correctives". Il n'y a pas de collaboration entre les défenseur-ses LGBTI et la police chargée d'enquêter sur les attaques contre les membres de la communauté LGBTI car cette population est largement stigmatisée.

Les ONG nationales et internationales travaillent généralement sans trop de restriction officielle de la part du gouvernement. Elles peuvent enquêter et publier leurs conclusions sur les affaires de droits humains et les membres du gouvernement coopèrent sans trop de problèmes. En 1995, la South Africa Human Rights Commission (SAHRC) a été créée et œuvre de façon indépendante pour promouvoir le respect des droits humains fondamentaux à tous les niveaux du gouvernement et au sein de la population en général. La SAHRC y parvient par le biais de différents moyens, notamment les enquêtes sur les violations des droits humains et la recherche sur la situation générale des droits dans différentes régions.

Toutefois, au cours des dernières années l'hostilité du gouvernement à l'encontre de la société civile est de plus en plus visible. Pendant la période de l'Apartheid, les organisations de la société civile ont été sévèrement critiquées et discriminées simplement car elles étaient la voix de la résistance contre le régime de l'Apartheid. Curieusement, encore aujourd'hui, le gouvernement semble s'en prendre à la société civile, comme le prouvent les tentatives en 2013-2014 pour retirer l'enregistrement de milliers d'entre-elles pour une question de conformité. La paranoïa à propos de la nature déstabilisatrice de certaines de ces organisations est si élevée que, au vu de récents articles dans les médias, le gouvernement de Jacob Zuma serait en train de rédiger une législation qui restreindrait les financements provenant de l'étranger destinés aux organisations locales et poserait des contraintes à l'attribution de licences aux organisations internationales.