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Assassinat du défenseur du droit à la terre Ayanda Ngila et actions contre Abahlali baseMjondolo

Statut: 
Assassiné
À propos de la situation

Le 8 mars 2022, Ayanda Ngila, défenseur du droit à la terre et membre du mouvement populaire Abahlali baseMjondolo, a été tué par quatre hommes armés. Au moment de la fusillade, le défenseur était en train de réparer un tuyau d’irrigation dans le jardin communautaire eKhenana. Les tireurs ont quitté les lieux par la rivière. Un suspect a été arrêté et est interrogé par la police de Cato.

À propos d'Ayanda Ngila

Ayanda Ngila était le vice-président adjoint du mouvement Abahlali baseMjondolo dans la communauté eKhenana, un groupement d’habitations informelles près de Durban. Abahlali baseMjondolo est un mouvement populaire bien établi qui opère à travers l’Afrique du Sud depuis plus de 20 ans. L’objectif du mouvement est de défendre et de protéger les droits des personnes vivant dans des bidonvilles, notamment l’accès à un logement décent, aux services et à l’éducation. Le mouvement œuvre pour promouvoir les intérêts des pauvres et des personnes marginalisées. En raison de leur travail pacifique en faveur des droits humains Abahlali baseMjondolo et ses membres sont depuis longtemps pris pour cible par les dirigeants locaux du parti politique ANC.

25 Mars 2022
Assassinat du défenseur du droit à la terre Ayanda Ngila et actions contre Abahlali baseMjondolo

Le 8 mars 2022, Ayanda Ngila, défenseur du droit à la terre et membre du mouvement populaire Abahlali baseMjondolo, a été tué par quatre hommes armés. Au moment de la fusillade, le défenseur était en train de réparer un tuyau d’irrigation dans le jardin communautaire eKhenana. Les tireurs ont quitté les lieux par la rivière. Un suspect a été arrêté et est interrogé par la police de Cato.

Ayanda Ngila était le vice-président adjoint d’Abahlali baseMjondolo dans la communauté eKhenana, un groupement d’habitations informelles près de Durban. Abahlali baseMjondolo est un mouvement populaire bien établi qui opère à travers l’Afrique du Sud depuis plus de 20 ans. L’objectif du mouvement est de défendre et de protéger les droits des personnes vivant dans des cabanes, notamment l’accès à un logement décent, aux services et à l’éducation. Le mouvement œuvre pour promouvoir les intérêts des pauvres et des personnes marginalisées. En raison de leur travail pacifique en faveur des droits humains Abahlali baseMjondolo et ses membres sont depuis longtemps pris pour cible par les dirigeants locaux du parti politique ANC.

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Le 8 mars 2022, le défenseur du droit à la terre Ayanda Ngila a été tué par quatre hommes armés alors qu’il travaillait avec des membres de la communauté pour réparer un tuyau d’irrigation dans le jardin communautaire eKhenana. Les tireurs ont quitté les lieux par la rivière avant l’arrivée de la police. Aucune enquête n’a été ouverte sur l’assassinat, même si l’un des témoins aurait identifié l’un des tireurs comme étant le fils d’un dirigeant local de l’ANC. Le mouvement Abahlali baseMjondolo et ses membres sont depuis longtemps pris pour cible en raison de leur travail pacifique en faveur des droits humains.

Le 19 novembre 2017, le défenseur des droits humains Sibonelo Patrick Mpeku a été tiré hors de sa cabane et poignardé à mort par un inconnu. Aucune enquête sur ce meurtre n’a été ouverte. Le 17 décembre 2017, Soyiso Nkqayini a été abattu par des inconnus tandis que Smanga Mkhize a été grièvement blessé lors de la même attaque. Le 11 janvier 2018, le défenseur des droits humains Sandile Biyela a été tué par des policiers et des gardes de sécurité qui ont employé des balles réelles lors d’une manifestation pour le droit à la terre à Solomon Mahlangu.

Le 17 mars 2021, les défenseurs des droits humains Ayanda Ngila, Lindokuhle Mnguni et Landu Tshazi, également membres d’Abahlali baseMjondolo, travaillaient dans le jardin communautaire lorsqu’ils ont été arrêtés et détenus illégalement à la prison de Westville. Ce n’est qu’après l’intervention de la Commission sud-africaine des droits humains que les défenseurs ont pu contacter leurs avocats. Après six mois de détention, les défenseurs ont été accusés du meurtre d’un membre de la communauté eKhenana. Mqapheli Bonono, vice-président d’Abahlali baseMjondolo, et deux autres défenseurs, Sniko Miya et Maphiwe Gasela, ont également été arrêtés et détenus peu après dans le cadre de la même affaire. Ils ont été accusés séparément de « complot en vue de tuer un témoin ». Le 29 septembre 2021, les défenseurs ont été déclarés non coupables, car l’accusation manquait de preuves les liant au malheureux incident. En octobre 2021, les accusations portées contre Mqapheli Bonono et ses coaccusés ont toutes été retirées.  

Le 8 octobre 2021, les défenseuses des droits humains membres d’Abahlali baseMjondolo Maphiwe Gasela et Phumelele Mkhize ont été arrêtées. Les deux défenseuses ont été accusées de « voies de fait dans l’intention de causer des lésions corporelles graves » suite à un incident qui, selon Abahlali baseMjondolo, visait à défendre une migrante agressée par une autre femme de la communauté en avril 2021. Le 25 octobre, Maphiwe Gasela et Phumelele Mkhize ont été libérées pour une caution de R500. Le même jour, les maisons des deux défenseuses ont été incendiées. Des témoins auraient vu Ntokozo Ngubane, la fille d’un chef de la branche de l’ANC dans la région, marcher dans la commune le jour des incendies accompagnée de la femme qui aurait agressé la migrante et quelques autres personnes affiliées à l’ANC. Elles auraient transporté un bidon de 2,5 litres rempli d’un liquide qui, selon les témoins, était de l’essence.

Le 6 mars 2022, un individu a abordé et menacé Maphiwe Gasela ; selon des témoins il s’agirait de l’un des tireurs ayant assassiné Ayanda Ngila. Ce même agresseur aurait attaqué Sniko Miya avec une hache. Bien que cette attaque ait été filmée, la police n’a procédé à aucune arrestation et n’a ouvert aucune enquête.

Front Line Defenders condamne l’assassinat d’Ayanda Ngila et reste profondément préoccupée par les actions ciblées incessantes contre Abahlali baseMjondolo et ses membres, car elle pense que cela vise à intimider les défenseur⸱ses des droits humains et leur communauté.