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17 Janvier 2018

AFRIQUE DU SUD Front Line Defenders appelle à l'ouverture d'enquêtes sur trois assassinats de défenseurs des droits humains en trois mois

Front Line Defenders fait part de ses préoccupations concernant les assassinats de trois défenseurs des droits humains membres d'Abahlali baseMjondolo en Afrique du Sud, et appelle les autorités du pays à ouvrir immédiatement des enquêtes minutieuses et impartiales.

Abahlali baseMjondolo est un mouvement populaire des habitants des bidonvilles dans toute l'Afrique du Sud, dont Durban, Pinetown, Pietermaritzburg et au Cap occidental. Le mouvement plaide pour les droits des personnes vivant dans les bidonvilles, notamment pour l'accès à un logement décent, aux services et à l'éducation, par le biais de la démocratie participative. Le mouvement utilise un certain nombre de méthodes pour promouvoir les droits des habitants des bidonvilles et les sans-abris, notamment par le biais de l'occupation des terres et de manifestations pacifiques.

Front Line Defenders fait part de ses vives préoccupations concernant les actions ciblant les défenseur-ses des droits humains membres d'Abahlali baseMjondolo. Depuis 2007, neuf membres d'Abahlali baseMjondolo ont été tués, dont trois depuis novembre 2017. Ces assassinats semblent faire partie d'une plus vaste campagne de violence et d'actes d'intimidation contre les membres d'Abahlali baseMjondolo en raison de leur travail en faveur des droits des habitants des bidonvilles.

Au cours des derniers mois, l'unité contre l'invasion des terres de la ville du Cap aurait renforcé ses actions de démolition des bidonvilles construits sur des terres soi-disant "occupées", et d'autres provinces ont formé leurs propres unité pour des motifs similaires. L'assassinat du membre d'Abahlali baseMjondolo, Sibonelo Patrick Mpeku serait un acte de représailles contre son travail en faveur des droits humains. Le défenseur a été conduit de force hors de sa cabane et poignardé à mort par des inconnus, le 19 novembre 2017, dans le camp informel du village de Sisonke, dans la province de KwaZulu-Natal. Le 17 décembre 2017, Soyiso Nkqayini a été abattu par des inconnus, et Smanga Mkhize a été grièvement blessé au cours de la même attaque.

Le 11 janvier 2018, le défenseur Sandile Biyela a été tué alors que la police et des agents de sécurité employaient des balles réelles pour disperser une manifestation en faveur du droit à la terre à Solomon Mahlangu. Le défenseur participait à une occupation en raison de la démolition d'un bidonville. Les policiers et les agents de sécurité ont employé des balles réelles, ce qui a provoqué la fuite des manifestants. Sandile Biyela a été tué alors qu'il tentait d'échapper à la police, bien que les autorités n'aient toujours pas rendu publiques les conclusions de l'autopsie et des causes de sa mort.

En 2013, Nqobile Nzuza, 17 ans et membre du mouvement, avait été tué lors d'une manifestation pour la terre et le logement à Cato Crest, Durban. Cinq ans plus tard, le 15 janvier 2018, le tribunal de Durban a condamné le policier à 10 ans de prison.

Le travail des défenseur-ses des droits humains est essentiel pour documenter les violations des droits humains et le respect du droit international relatif aux droits humains. Front Line Defenders condamne fermement l'assassinat des défenseurs des droits humains Sandile Biyela, Sibonelo Patrick Mpeku et Soyiso Nkqayini. Front Line Defenders salue la décision du tribunal de Durban, qui a inculpé un policier pour le meurtre de Nqobile Nzuza, et exhorte les autorités sud-africaines à ouvrir immédiatement des enquêtes minutieuses et impartiales sur ces trois assassinats.