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Mohammed Khatib

Mohammed Khatib

DDH, avocat & membre du conseil
Popular Struggle Coordination Committee (PSCC)

Mohammed Khatib est un avocat palestinien; il est membre de Popular Struggle Coordination Committee -PSCC (Comité de coordination de la lutte populaire), une organisation qui facilite la communication entre les différents comités populaires des villages et les aide à faire connaitre leur lutte contre le mur de séparation, aussi appelé "mur de l'apartheid", en Cisjordanie. La Cour internationale de justice a reconnu que la construction du mur viole le droit international.

Mohammed Khatib a joué un rôle important dans la reprise du mouvement de résistance pacifique dans le village de Bil'in, à l'est de Ramallah, après une série de confiscations de terres pour construire les colonies israéliennes en 2005. En faisant connaitre les enseignements de Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, Mohammed Khatib a motivé les personnes de son village pour manifester pacifiquement contre la confiscation illégale des terres du village et les a encouragées à adopter des stratégies innovantes pour préserver la propriété des terres. Après plusieurs interventions fructueuses dans le village de Bil'In où grâce à la résistance non violente les villageois ont réussi à récupérer les terres confisquées et à les restituer à leurs propriétaires initiaux, le modèle de Bil'in a gagné une certaine notoriété dans les villages de Cisjordanie. Mohammed Khatib a ensuite cherché à étendre le mouvement et à diffuser les méthodes ayant du succès dans d'autres villages et lieux en Cisjordanie. En adoptant des stratégies de résistance non violente, Mohammed Khatib a eu l'idée de créer une organisation, le Popular Struggle Coordination Committee - PSCC (Comité de coordination de la lutte populaire), pour coordonner les actions de manifestations pacifiques qui ont lieu dans différents villages et lieux, renforçant et étendant ainsi les capacités du mouvement.

Durant ses 11 années de résistance pacifique, Mohammed Khatib a été victime d'actes de harcèlement répétés et d'exactions perpétrés par l'armée israélienne, mais aussi agressé physiquement par des colons israéliens. En 2015, dans une atmosphère tendue dans les Territoires palestiniens occupés, Mohammed Khatib a été arrêté à trois reprises pour avoir participé à des manifestations pacifiques.

Mohammed Khatib était l'un des six finalistes sélectionnés pour le Prix Front Line Defenders 2016 pour les défenseur-ses des droits humains en danger.

 

 

Dans les TPO, les défenseur-ses des droits humains sont victimes d’actes de harcèlement, de restrictions à l’égard de leur liberté de mouvement, de stigmatisation, d’enlèvements, de longues périodes de détention arbitraire – généralement au titre d’ordres de détention administrative –, de perquisitions illégales de leur bureau et de leur domicile et d’assassinats. La plupart des violations se font avec l’assentiment de l’État ou, à défaut, de la bénédiction des plus hautes instances des pouvoirs politiques et militaires israéliens, alors les milieux judiciaires et militaires ferment les yeux dès qu’il s’agit des TPO, créant ainsi un climat général d’impunité. Dans certains cas, des colons israéliens se sont également rendus coupables de violence envers des défenseur-ses des droits humains.

La situation des défenseurs des droits humains dans les TPO est particulièrement complexe car ils mènent leur action dans le contexte de l’occupation militaire israélienne et de la deuxième intifada (insurrection) palestinienne qui a débuté en 2000. La communauté des défenseurs des droits humains dans les TPO se compose notamment de journalistes, d’avocats, de travailleurs médicaux, de travailleurs de terrain, de volontaires internationaux accomplissant une mission d’observateur indépendant ou de droits humains et de défenseurs militant pour les droits économiques, sociaux et culturels.

 

mohammed_khatib_presentation_at_russell_tribunal_-_cape_town_session

Mohammed Khatib Presentation at Russell Tribunal - Cape Town