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Arrestation de Mohammed Khatib

Statut: 
Relâché
A propos de la situation

Le 20 janvier 2017, les forces d'occupation israéliennes ont arrêté les défenseurs des droits humains Mme Lema Nazeeh et M. Mohammed Khatib, de même que quatre autres manifestants pacifiques, près de l'implantation illégale israélienne de Ma’ale Adumim, dans les territoires occupés palestiniens. Par la suite, les forces israéliennes ont maltraité Lema Nazeeh tout au long de ses quatre jours de détention dans la prison Al-Maskubiyyah de Jérusalem. Le 23 janvier 2017, les forces d'occupation israéliennes ont également arrêté le défenseur des droits humains M. Abdallah Abu Rahma alors qu'il assistait à l'audience au tribunal des deux défenseurs cités plus haut. Lema Nazeeh et Mohammed Khatib ont été arrêtés alors qu'ils participaient à une manifestation pacifique contre les constructions dans l'implantation illégale de Bab Al-Shams, à Jérusalem-Est, également appelée zone/colonie E1. La manifestation visait également à protester contre la suggestion du Président américain Donald Trump de déménager l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Trois jours après la manifestation, Abdallah Abu Rahma a été arrêté en raison de soupçons sur sa participation à l'évènement. Les défenseurs et défenseuse des droits humains en question ont tous été libérés sous caution dans l'attente de leur procès.

A propos de Mohammed Khatib

Mohammed KhatibMohammed Khatib est un avocat palestinien; il est membre de Popular Struggle Coordination Committee -PSCC (Comité de coordination de la lutte populaire), une organisation qui facilite la communication entre les différents comités populaires des villages et les aide à faire connaitre leur lutte contre le mur de séparation, aussi appelé "mur de l'apartheid", en Cisjordanie. La Cour internationale de justice a reconnu que la construction du mur viole le droit international.

25 Janvier 2017
Arrestation de Mohammed Khatib

Le 20 janvier 2017, les forces d'occupation israéliennes ont arrêté les défenseurs des droits humains Mme Lema Nazeeh et M. Mohammed Khatib, de même que quatre autres manifestants pacifiques, près de l'implantation illégale israélienne de Ma’ale Adumim, dans les territoires occupés palestiniens. Par la suite, les forces israéliennes ont maltraité Lema Nazeeh tout au long de ses quatre jours de détention dans la prison Al-Maskubiyyah de Jérusalem. Le 23 janvier 2017, les forces d'occupation israéliennes ont également arrêté le défenseur des droits humains M. Abdallah Abu Rahma alors qu'il assistait à l'audience au tribunal des deux défenseurs cités plus haut. Lema Nazeeh et Mohammed Khatib ont été arrêtés alors qu'ils participaient à une manifestation pacifique contre les constructions dans l'implantation illégale de Bab Al-Shams, à Jérusalem-Est, également appelée zone/colonie E1. La manifestation visait également à protester contre la suggestion du Président américain Donald Trump de déménager l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Trois jours après la manifestation, Abdallah Abu Rahma a été arrêté en raison de soupçons sur sa participation à l'évènement. Les défenseurs et défenseuse des droits humains en question ont tous été libérés sous caution dans l'attente de leur procès.

Télécharger l'appel urgent (PDF)

Lema Nazeeh est présidente adjointe du Comité de coordination de la lutte populaire (PSCC, selon son acronyme en anglais). Ce groupe soutient la communication et la consolidation de différents comités populaires de villages palestiniens en lutte contre ce qu'ils dénomment le « mur de l'Apartheid », appelée « barrière de sécurité » par Israël, et aident également les groupes victimes de violations des droits humains en raison des implications de l'occupation israélienne. Mohammed Khatib est avocat palestinien et membre du bureau du PSCC. Abdallah Abu Rahma est professeur dans le secondaire et dirige le Comité populaire de Bil’in contre le mur, qui mène des activités de protestation contre le mur ; Abdallah Abu Rahma affirme que ce mur viole les droits économiques, sociaux et culturels des Palestiniens.

Le 20 janvier vers 11 h, Lema Nazeeh a été battue par des soldats israéliens lors de son arrestation et a été emmenée à la prison Al-Maskubiyyah à Jérusalem-Ouest, hors du territoire occupé. Ce fait viole l'article 49 du la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en période de guerre, qui interdit le transfert de civils protégés vers le territoire de la force d'occupation. Cette défenseuse des droits humains a été placé en cellule d'isolement près d'une cellule où se trouvaient plusieurs détenus de sexe masculin ; malgré les agressions verbales qu'elle a subies de la part de certains détenus de la cellule voisine, elle a été maintenue dans cette cellule. Elle a décrit sa cellule comme étant obscure et entièrement sous surveillance vidéo, y compris les toilettes. Elle n'a pas reçu d'eau à boire ni pour se laver et on ne l'a pas laissé dormir pour de longues durées. Tout au long de sa détention, un soldat israélien entrait toutes les heures dans sa cellule pour la réveiller en tapant sur les barreaux avec un morceau de bois. Lema Nazeeh s'est également vu refuser une rencontre avec son avocat et n'a pas été informée de son statut juridique.  Elle a d'abord entendu que son audience se tiendrait le 22 janvier, avant que celle-ci ne soit reportée au 23 janvier sans qu'elle en soit informée.

Le 20 janvier, les forces israéliennes ont aussi arrêté Mohammed Khatib après l'avoir reconnu dans la manifestation en question.  Il a été détenu dans la prison d'Ofer pendant quatre jours. Lema Nazeeh et Mohammed Khatib ont tous deux été accusée de participation à une manifestation « illégale » après avoir planté une tente, avec d'autres militants palestiniens et étrangers, dans la zone Bab Al-Shams de Jérusalem-Est, dans un parc de l'implantation illégale de Ma’ale Adumim pour protester contre l'annexion illégale de cette zone par Israël. Les manifestants ont été expulsés de force de la tente par les forces spéciales israéliennes mais ont continué à manifester sur une route non loin. Lors de leur détention, les deux défenseurs des droits humains ont été accusés d'entrée illégale en « Israël », alors qu'ils se trouvaient en territoire palestinien reconnu internationalement comme occupé, à Jérusalem-Est. Ils sont passés devant le Tribunal militaire d'Ofer le 23 janvier puis relâchés sous caution en attendant leur procès. La date reste à fixer.
Lors de l'audience devant le tribunal militaire, le défenseur des droits humains Abdallah Abu Rahma, venu en observateur, a été expulsé par les forces israéliennes. Selon les dires de Lama Nazeeh, des soldats israéliens l'ont détenu pour l'interroger sur sa participation présumée à la manifestation du 20 janvier. Abdallah Abu Rahma a été relâché le 24 janvier et attend la date de son procès.

Ces défenseurs et défenseuse des droits humains ont organisé cette manifestation pacifique en raison de l'escalade récente dans l'expansion des colonies en territoire palestinien en dépit du vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU contre une telle expansion. La construction d'implantations à Bab Al-Shams ou dans la zone E1 créerait un bloc urbain entre Ma’ale Adumim et Jérusalem-Ouest, aggravant la fragmention de Jérusalem-Est.

Front Line Defenders condamne l'acharnement judiciaire perpétuel contre les défenseurs et défenseuse des droits humains Lema Nazeeh, Mohammed Khatib et Abdallah Abu Rahma comme étant uniquement motivé par leurs actions légitimes et pacifiques de défense des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés. Front Line Defenders est également préoccupée par la récente vague d'intimidation, de harcèlement et de poursuites contre les défenseurs et défenseuses des droits humains par les forces d'occupation israéliennes

Front Line Defenders exhorte les autorités israéliennes à :

1. libérer immédiatement et sans condition Leema Nazeeh, Mohammed Khatib et Abdallah Abu Rahma car Front Line Defenders considère qu'ils sont détenus uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés ;

2. garantir qu’en toutes circonstances, les défenseurs et défenseuses des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.