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#Sénégal

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Macky Sall a été élu président pour un second mandat en 2019. Le premier mandat de sept ans du Président Sall a été marqué par des restrictions à l’encontre du travail des défenseur⸱ses des droits humains (DDH). Les DDH travaillant sur la transparence et la responsabilité sont particulièrement victimes de répression et d’acharnement judiciaire lorsqu’ils dénoncent des faits.

La liberté d’expression et les médias sont généralement respectés, mais les journalistes pratiquent parfois l’autocensure, en particulier dans les médias contrôlés par le gouvernement. L’adoption d’un Code de la presse en juin 2017 criminalise les délits liés à la presse et prévoit la confiscation de matériel et la fermeture de médias pour menaces à la sécurité de l’État. Il permet de restreindre l’accès au contenu en ligne jugé « contraire à la moralité », « dégradant l’honneur » ou « manifestement illégal ».

Bien que la constitution sénégalaise autorise la liberté de rassemblement, le gouvernement doit donner son accord à une manifestation ou un rassemblement public avant qu’il n’ait lieu. Les demandes de manifestations pacifiques sont souvent retardées dans le processus d’autorisation ou carrément refusées. En outre, lorsque les DDH tentent de manifester pacifiquement sans l’accord du gouvernement, ils sont victimes d’un usage excessif de la force ou poursuivis par les autorités.

Les DDH qui dénoncent la corruption et le coût élevé de la vie sont ciblés et arrêtés arbitrairement. Les journalistes et les militants pratiquent également l’autocensure en ligne et sont parfois convoqués à des interrogatoires suite à des publications sur les réseaux sociaux. Le pays n’a pas de loi pour protéger les défenseur⸱ses des droits humains.

Le droit sénégalais interdit la discrimination en se basant sur la race, la religion, la citoyenneté, les opinions politiques, le genre, le handicap, la langue, la séropositivité au HIV, le statut social. Cependant, la discrimination est répandue et les lois relatives à la discrimination ne sont rarement, voire jamais, appliquées. Les défenseuses des droits humains font face à des risques particuliers de harcèlement sexuel et de violence sexiste. Celles qui militent contre les mutilations génitales féminines/excision (MGF/E) sont confrontées à un environnement de travail hostile dans les régions plus conservatrices.

En outre, les actes sexuels homosexuels sont illégaux au Sénégal, ce qui rend l’environnement des DDH travaillant sur les droits LGBTI+ particulièrement hostile. Ils sont harcelés à cause de leur travail et certains sont victimes d’agressions physiques dans des villes plus conservatrices telles que Tuba. Les discours homophobes des chefs religieux accentuent les risques auxquels sont confrontés les DDH et certains ont dû quitter le pays pour leur sécurité.