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#Nigéria

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Les défenseurs des droits humains et les journalistes risquent d'être harcelés et intimidés pour leur travail au Nigeria. Ceux qui documentent les violations des droits humains commises par les forces de sécurité et la corruption gouvernementale sont particulièrement menacés. Les autorités ont pris peu de mesures pour prévenir ces risques et, dans certains cas, ont eu recours au système judiciaire pour arrêter, détenir et poursuivre les défenseurs des droits humains. L'impartialité et l'indépendance du système judiciaire nigérian suscitent de sérieuses inquiétudes, car des individus fortunés, la police, les forces de sécurité de l’État et les agences gouvernementales l’ont à plusieurs reprises utilisé pour cibler les défenseurs des droits humains et les journalistes qui ont révélé des cas de corruption.

Depuis l'élection présidentielle de début 2019, les défenseurs des droits humains ont rapporté avoir été de plus en plus ciblés par diverses branches du gouvernement pour des messages et des articles ou des blogs sur les médias sociaux. En raison de ce climat difficile, de nombreux défenseurs des droits humains commencent à s'autocensurer et réduisent la portée de leur travail. Dans certaines parties du nord du Nigeria, ces risques sont élevés car les défenseurs des droits humains font face à des représailles non seulement du gouvernement mais aussi du groupe terroriste Boko Haram. Parfois, les défenseurs des droits humains sont pris au milieu du conflit en raison de leurs activités de surveillance et de reportage sur les violations des droits humains ; ces risques sont particulièrement graves pour les journalistes car ce sont des personnalités publiques qui sont vulnérables aux enlèvements et aux attaques.

Les femmes défenseurs des droits humains sont confrontées à des risques spécifiques liés au genre, notamment les agressions verbales, les agressions physiques et le harcèlement sexuel, en particulier dans certaines régions du pays où la charia est appliquée et où les pratiques et coutumes traditionnelles sont très encrées. Le travail des défenseuses des droits humains sur des questions telles que la polygamie, le mariage des enfants, l'héritage et les mutilations génitales féminines (MGF) augmente encore leur risque car elles remettent en question les normes et la culture dominantes. En outre, les défenseurs des droits humains et les organisations qui travaillent pour les droits LGBT+ sont confrontés à des risques graves et répandus dans tout le pays, et sont souvent vulnérables aux attaques physiques. En vertu d'une loi fédérale adoptée en 2014, le travail en faveur des droits LGBT+ est criminalisé. Cette loi limite la liberté de réunion et la liberté d'expression car elle interdit l'enregistrement et l'adhésion aux sociétés et organisations LGBT+.