Back to top
19 Août 2022

Déclaration — TPO/Israël : Front Line Defenders condamne fermement les raids des forces de sécurité israéliennes et la fermeture des bureaux de sept organisations palestiniennes de défense des droits humains

Download the PDF Statement Here

Dans la matinée du 18 août 2022, les forces de sécurité israéliennes ont perquisitionné les bureaux et confisqué les biens des six organisations de la société civile palestinienne désignées comme « groupes terroristes » en vertu de la loi antiterroriste de 2016. Des documents, des imprimantes et des ordinateurs ont été saisis et des ordres de fermeture ont été émis contre les organisations. Les organisations concernées sont Al-Haq, Addameer Prisoners Support and Human Rights Association, Bisan Center for Research and Development, Defense for Children International – Palestine, l’ Union of Agricultural Work Committees (UAWC) et l’Union of Palestinian Women’s Committees (UPWC). Les bureaux de Health Work Committees (HWC) ont également été perquisitionnés et fermés.

Cela fait suite à la décision prise l’an dernier par le gouvernement israélien d’interdire les six groupes après les avoir désignés comme des organisations « terroristes » en vertu du droit israélien et comme des « associations illégales » en vertu du droit militaire, qui s’applique en Cisjordanie occupée. Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a confirmé plusieurs de ces désignations le 17 août, bien que plusieurs groupes aient contesté leur désignation liée au terrorisme et que la justice n’a toujours pas statué.

Le 19 octobre 2021, Israël a qualifié six grandes organisations palestiniennes de défense des droits humains comme des « groupes terroristes » en vertu de sa loi antiterroriste de 2016. La désignation a pris effet dans les territoires palestiniens occupés (TPO) le 3 novembre 2021 en vertu d’un ordre militaire, déclarant les organisations comme des associations illégales en vertu du Règlement 84 (1) (b) du Règlement de 1945 sur la défense (d’urgence). En octobre 2021, Front Line Defenders a mené une enquête technique et a constaté que six défenseur⸱ses des droits humains palestiniens avaient été piratés par le logiciel espion Pegasus du groupe NSO. Trois des six défenseur⸱ses des droits humains étaient membres des six organisations de la société civile palestinienne concernées.

Les perquisitions et fermetures du 18 août 2022 font suite à la déclaration conjointe de 10 États européens donateurs, le 12 juillet 2022, confirmant leur soutien aux organisations ciblées en raison du manque d’informations substantielles d’Israël qui justifieraient de revoir leur politique envers les six ONG palestiniennes.

Front Line Defenders condamne fermement les raids, les fermetures et le fait que ces organisations palestiniennes de défense des droits humains soient qualifiées de groupes terroristes en réponse à leur travail pacifique en faveur des droits humains. Les défenseur⸱ses des droits humains ne sont pas des terroristes. Cette évolution marque une grave expansion des politiques et pratiques systématiques d’Israël visant à réduire au silence les défenseur⸱ses des droits humains palestiniens qui demandent justice et cherchent les responsables pour les violations des droits humains du peuple palestinien. Cette attaque met également en péril l’avenir de la protection des enfants, les droits des femmes, les droits des prisonniers et la capacité de documenter les violations des droits humains.

Front Line Defenders appelle toutes les parties prenantes — États, organismes internationaux, entreprises et autorités chargées de l’application de la loi à rejeter clairement et sans équivoque les accusations de terrorisme portées contre les organisations palestiniennes de défense des droits humains et les défenseur⸱ses des droits humains. Ces désignations devraient être considérées comme une attaque totale contre les défenseur⸱ses des droits humains palestiniens et la société civile, en particulier pour leurs efforts en faveur de la responsabilité et de la justice.

La communauté internationale, y compris l’UE et ses États membres, devrait soutenir fermement les défenseur⸱ses des droits humains palestiniens en condamnant publiquement cette attaque flagrante contre le mouvement palestinien des droits humains et en exhortant le ministre israélien de la Défense à annuler immédiatement la désignation des six organisations de défense des droits humains comme des groupes terroristes, en précisant que la législation antiterroriste ne devrait jamais être utilisée pour restreindre le travail légitime en faveur des droits humains.