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Mohammed Zubair

DDH, co-fondateur
Alt News

Mohammed Zubair est défenseur des droits humains et co-fondateur du site de vérification des faits Alt News, destiné à lutter contre les fausses informations et la désinformation. Il dénonce les discours haineux et la propagande qui sèment la discorde, particulièrement contre les communautés minoritaires. En juin 2022, il a joué un rôle déterminant pour dénoncer le discours haineux de l’ancien porte-parole du parti au pouvoir, Nupur Sharma, qui a suscité un tollé public et international. Depuis, le Bharatiya Janata Party (BJP) cherche à se distancier de ces fonctionnaires, en particulier suite à la condamnation internationale. Mohammed Zubair a déjà été ciblé dans le passé en raison de ce travail. Le traitement récent du défenseur basé sur un tweet publié il y a quatre ans est clairement une punition pour son rôle dans la dénonciation des discours haineux utilisés par les membres du BJP.

Les défenseurs·ses des droits humains en Inde sont confrontés à diverses formes d’attaques et de harcèlement de la part d’acteurs étatiques et non étatiques, y compris des meurtres, des agressions physiques, des détentions arbitraires, des menaces et l’acharnement judiciaire. Les policiers sont souvent les principaux coupables des violences contre les DDH, qui sont généralement perpétrées en toute impunité. Les groupes armés et les entreprises privées s’en prennent aussi aux DDH à cause de leur travail lié à des projets de développement économique et à l’impact de ces derniers sur les communautés locales et l’environnement. Les DDH sont de plus en plus souvent la cible de campagnes de diffamation en ligne orchestrées par des nationalistes radicaux.

Les DDH qui utilisent la loi sur le droit à l’information (RTI) risquent d’être tués, agressés ou harcelés lorsqu’ils exercent leur droit fondamental à réclamer et recevoir des informations de la part des autorités. Les femmes DDH sont la cible de menaces sexospécifiques — mort, viol collectif ou attaque à l’acide — à la fois sur internet et sur le terrain. Elles sont particulièrement vulnérables dans les régions comptant une forte présence militaire et de groupes armés dans le Corridor rouge, une région de l’Inde orientale qui connaît une insurrection naxalite-maoïste. Les DDH, y compris les avocats, les chercheurs et les journalistes, sont confrontés à des actes d’intimidation et de persécution et travaillent sous la pression énorme des autorités, de groupes rebelles et des milices. Les personnes qui défendent les droits des communautés marginalisées comme les Adivasis et les Dalits peuvent être la cible de menaces de mort, de destructions de leurs biens, de fausses accusations, d’agressions physiques et de discriminations basées sur les castes de la part d’acteurs étatiques ou non étatiques.