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Eren Keskin

DDH, avocate, & Vice-Présidente
Human Rights Association (İHD)
Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe - Déclaration
2018

The OSCE Representative on Freedom of the Media calls for charges agains Eren Keskin to be dropped.

Eren Keskin est une éminente défenseuse des droits humains et avocate en Turquie. Elle est vice-présidente d'İnsan Hakları Derneği - IDH (Association des droits humains). Elle est également fondatrice du Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en prison.

Depuis plus de 30 ans, Eren Keskin lutte pour les libertés et les droits fondamentaux en Turquie, notamment les droits des Kurdes, des femmes et de la communauté LGBTI+. Eren Keskin joue un rôle significatif dans la création, le lancement et le renforcement des structures de la société civile en Turquie. Au début de sa carrière d'avocate, elle a commencé à s'impliquer dans l'Association des droits humains (IHD). Pendant des années, Eren Keskin était présidente de la branche stanbouliote de l'Association, avant de devenir vice-présidente et désormais co-présidente de l'IDH.

Eren Keskin est également membre fondatrice de la Fondation des droits humains de Turquie (TİHV), la plus importante organisation de défense des droits humains en Turquie axée sur la réhabilitation et le traitement des survivants de la torture. Elle est également l'une des fondatrices de la TOHAV (Fondation pour la société et les études juridiques), créée en 1994 pour enquêter sur les violations des droits humains dans le pays.

En 1995, Eren Keskin a été reconnue coupable d'avoir utilisé le mot "Kurdistan" dans un article de journal et a passé 6 mois en prison. Pendant son emprisonnement, elle a rencontré de nombreuses femmes systématiquement soumises à des fouilles à nu, à des agressions sexuelles et à des viols en détention. En 1997, avec Jutta Hermans, elle a co-fondé le projet "Aide juridique aux femmes qui ont été violées ou abusées sexuellement par les forces de sécurité nationale", pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux femmes détenues. Actuellement, son travail consiste en un travail juridique au "Bureau d'aide juridique contre les abus sexuels et le viol en détention", qu'elle a fondé.

Keskin a été arrêtée, attaquée et menacée pour son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Elle a été agressée en 1994 et de nouveau en 2001. Elle a été prise pour cible par la presse traditionnelle et les autorités de l'État pour avoir dénoncé publiquement des incidents de violence sexuelle. Un chroniqueur turc l'a menacée de viol. Le Barreau d'Istanbul lui a retiré sa licence pendant un an en 2003 pour avoir utilisé le mot "Kurdistan" dans une chronique parue dans un journal.

Dans le contexte de l'aggravation de la situation des droits humains en Turquie, notamment depuis la tentative de coup d'État de juillet 2016, Eren Keskin est à nouveau au centre de tentatives d'intimidation. Dans le cadre d'une campagne de solidarité visant à soutenir le journal Özgür Gündem, dont la rédaction a été emprisonnée, Eren Keskin a tenu le titre de "rédactrice en chef" du journal de 2013 à 2016, date de sa fermeture par les autorités. Elle a été reconnue coupable et condamnée à 12 ans et demi de prison pour avoir publié des articles considérés comme ayant "dégradé" la nation turque et "insulté" le président turc. Elle est actuellement libre en attendant l'appel, mais elle est sous le coup d'une interdiction de voyager.

Malgré tout, Eren Keskin continue de défendre l'égalité des droits et des libertés pour tous, parfois dans les conditions les plus difficiles et mettant sa vie en danger. Elle continue de travailler sur des dossiers politiques principalement liés à la liberté d'expression et de pensée. Elle travaille également sur des affaires liées à la violence sexuelle, à la torture, à l'identité ethnique, au racisme, à la discrimination dans le contexte des LGBTI+ et aux droits des femmes ainsi qu'aux disparitions forcées, aux meurtres non identifiés, aux décès en détention et au génocide arménien.

turkey protest

Les défenseur-ses des droits humains (DDH) en Turquie sont victimes d'acharnement judiciaire, dont des poursuites criminelles, d'agressions violentes, de menaces, de surveillance, de détentions arbitraires prolongées, et de mauvais traitements. Au lendemain de la tentative de coup d'État de juillet 2016, leur environnement de travail s'est encore plus dégradé.