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Intrusion au domicile de l'avocate en droits humains Eren Keskin

Statut: 
Cambriolage
À propos de la situation

Le 16 juin 2020, des inconnus se sont introduits dans le domicile de la défenseuse des droits humains et avocate Eren Keskin. Ses affaires ont été dérangées, mais rien n'a été volé, ce qui indique que cette intrusion par effraction était une tentative visant à menacer et intimider la défenseuse des droits humains.

À propos d'Eren Keskin

Eren KeskinEren Keskin est défenseuse des droits humains, avocate et vice-présidente d'İnsan Hakları Derneği - IDH (Association des droits humains) en Turquie. Elle est également fondatrice de Gözaltında Cinsel Taciz ve Tecavüze Karşı Hukuki Yardım Bürosu (Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en prison). Elle a été arrêtée, emprisonnée et elle a fait l'objet de nombreuses poursuites à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Eren Keskin a reçu de nombreux prix pour les droits humains en Turquie et à l'étranger et elle était finaliste du Prix Martin Ennals 2019.

18 Juin 2020
Intrusion au domicile de l'avocate en droits humains Eren Keskin

Le 16 juin 2020, des inconnus se sont introduits dans le domicile de la défenseuse des droits humains et avocate Eren Keskin. Ses affaires ont été dérangées, mais rien n'a été volé, ce qui indique que cette intrusion par effraction était une tentative visant à menacer et intimider la défenseuse des droits humains.

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Eren Keskin est défenseuse des droits humains, avocate et vice-présidente d'İnsan Hakları Derneği - IDH (Association des droits humains) en Turquie. Elle est également fondatrice de Gözaltında Cinsel Taciz ve Tecavüze Karşı Hukuki Yardım Bürosu (Bureau d'aide juridique contre le harcèlement sexuel et le viol en prison). Elle a été arrêtée, emprisonnée et elle a fait l'objet de nombreuses poursuites à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Eren Keskin a été rédactrice en chef du journal Ozgur Gundem entre 2013 et 2016, qui a été fermé par un décret statutaire après la tentative de coup d'État de 2016. Elle a été jugée dans 143 affaires et a été condamnée à un total de 17 ans et 2 mois de prison dans le cadre de diverses poursuites toujours en cours devant la Cour de cassation. Eren Keskin a reçu de nombreux prix pour les droits humains en Turquie et à l'étranger et elle était finaliste du Prix Martin Ennals 2019.

Le 16 juin 2020, des inconnus se sont introduits par effraction dans le domicile d'Eren Keskin. La défenseuse ne vit plus dans la maison depuis le récent décès de sa mère. Les intrus ont tenté de faire passer l'incident pour un cambriolage, ses effets personnels ayant été éparpillés dans toute la maison, mais rien n'ayant été volé. L'incident a été signalé à la police locale, qui a ensuite mené une enquête au domicile de la défenseuse. La police analyse des images de vidéo-surveillance du quartier dans le but d'identifier les auteurs.

Il semble que l’effraction soit une tentative d’intimidation et une menace contre Eren Keskin, étant donné que cela s’est produit quatre jours après sa comparution devant le parquet d’Istanbul le 12 juin. Ce jour-là, elle a fait une déposition dans le cadre d'une nouvelle enquête ouverte contre elle, concernant certains de ses messages postés sur les réseaux sociaux en 2015, pour lesquels elle pourrait être accusée de "propagande pour une organisation terroriste".

Depuis des décennies, Eren Keskin fait l'objet de menaces et de harcèlement de la part d'acteurs étatiques et non étatiques en raison de son travail en faveur des droits humains. L'ouverture de la dernière enquête est un nouvel acte de harcèlement judiciaire à son encontre.

Front Line Defenders pense que la récente intrusion par effraction chez Eren Keskin est une nouvelle tentative visant à la faire taire et à la forcer à cesser son travail en faveur des droits humains. L'organisation est profondément préoccupée par le discours de plus en plus intolérant et stigmatisant des hauts responsables de l'État à l'égard des défenseur-ses des droits humains. Elle est également préoccupée par les arrestations incessantes et l'acharnement judiciaire dont sont victimes les défenseur-ses des droits humains à cause de leur travail. Front Line Defenders pense que cette intolérance et ce discours adoptés par certains responsables de l'État favorise un environnement autour des défenseur-ses des droits humains dans lequel les attaques, les menaces et le harcèlement sont tolérés et les auteurs agissent en toute impunité.