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Abdul Aziz Muhamat

Abdul Aziz Muhamat

DDH

J'ai été détenu sans charge par la police de Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2015, pour avoir fait une grève de la faim avec d'autres détenus. Mais cela ne m'a fait taire ou empêché de résister. Je continuerai à résister jusqu'à ce que nous soyons tous libres. 

Abdul Aziz Muhamat est un défenseur des droits des réfugiés. Il est pris au piège dans le centre de rétention offshore australien, sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis octobre 2013, aux côtés de centaines d’autres réfugiés et demandeurs d’asile.

Il appartient au groupe ethnique des Zaghawa du Darfour, dans le nord-ouest du Soudan. La guerre le contraint à l’exil en 2013. Il a d'abord fuit vers l'Indonésie et a ensuite pris la direction de l'Australie à bord d'un bateau. Son embarcation a été interceptée par les autorités australiennes qui l'ont transféré de force vers le centre de rétention offshore pour réfugiés, établi sur la base navale de Lombrum, sur l'île de Manus. Il a obtenu le statut de réfugié début 2015, mais il se trouve toujours sur l'ile de Manus, avec des centaines d'autres hommes qui ont été transférés là après avoir atteint le territoire australien en bateau et demandé l'asile.

Abdul Aziz Muhamat est l’une des principales voix parmi ces hommes sur l'ile de Manus et il prend régulièrement la parole dans les médias internationaux. En l’espace de deux ans, il a envoyé plus de 4000 messages vocaux pour témoigner de son expérience pour le podcast The Messenger, qui a remporté de nombreux prix.

Soutenu par plusieurs organisations australiennes et internationales de défense des droits humains et des droits des réfugiés, Aziz mène campagne au nom de tous les réfugiés et demandeurs d'asile bloqués sur l'île de Manus afin qu'ils puissent quitter l’ile et vivre en sécurité et en liberté. Il travaille aussi sans relâche pour l’amélioration de leurs conditions de vie et en particulier pour l’accès aux soins médicaux dont ils ont besoin.

Il participe à divers mouvements de résistance pacifique, notamment en écrivant des lettres à des politiciens ou en prenant part à une grève de la faim générale (pour laquelle lui et des dizaines d’autres ont été arrêtés par la police de Papouasie-Nouvelle Guinée (PNG) et détenus jusqu’à quatre semaines sans inculpation, en janvier 2015) ; il a aussi refusé de coopérer avec les autorités à plusieurs reprises et a participé à des manifestations silencieuses.

Le centre a connu sa pire crise le 31 octobre 2017, lorsque les autorités australiennes et des sous-traitants ont quitté l'ile de Manus, dans le but de fermer le site de la base navale et d'obliger les réfugiés et demandeurs d'asile à se déplacer dans trois autres centres situés près de la ville principale de l'île de Manus. Les hommes ont refusé de partir. Dès le début du mois d'août, ils ont organisé des manifestations pacifiques quotidiennes pour demander à être libres et envoyés dans un pays tiers. Les hommes sont restés dans le centre sans nourriture, eau, électricité ni soins médicaux pendant 24 jours, jusqu'à ce qu'ils soient déplacés de force par les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Aziz a non seulement été un des leaders de ce mouvement de protestation de 24 jours, mais il a aussi joué un rôle de coordinateur de l’aide sociale. Il a ainsi supervisé la distribution équitable de nourriture et de médicaments apportés clandestinement, il a facilité des consultations téléphoniques avec des médecins pour ceux qui étaient malades et il a assuré la liaison avec les donateurs et les défenseurs des droits humains qui tentaient de les aider à subvenir aux besoins de première nécessité.

Abdul Aziz Muhamat a obtenu le statut de réfugié début 2015. Il est toutefois toujours à Manus, tout comme de nombreux autres hommes dans le même cas que lui, faute d’avoir trouvé un pays d’accueil. La Nouvelle-Zélande a proposé d’ouvrir ses portes à 150 d’entre eux, mais l’Australie s’y est opposée. Abdul Aziz Muhamat est déterminé à obtenir le départ vers un pays tiers, de tous les réfugiés et demandeurs d'asile victimes de la politique australienne d’immigration « offshore ».

Manus Island detention centre. Photo: Abdul Aziz

Le gouvernement australien a pris au piège des centaines de réfugiés et demandeurs d'asile, dans les lymbes de l'ile de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'un des centres de rétention offshore de l'Australie. L'ile de Manus est connue pour ses conditions inhumaines - près de 600 homes sont détenus ensembles, dans une chaleur étouffante, dans des conditions d'hygiènes déplorables et dangereuses, avec un accès restreint à des soins physiques ou psychologiques. Six hommes sont décédés. Les personnes qui protestent contre des conditions de détention sont arrêtées et détenues sans charge. Le défenseur des droits humains Abdul Aziz Muhamat est détenu sans charge par la police de Papouasie-Nouvelle-Guinnée depuis 2015, pour avoir fait une grève de la faim avec d'autres détenus.

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Abdul Aziz Muhamat - Martin Ennals Award