L’avocate en droits humains Li Yuhan condamnée à 6 ans et demi de prison
La santé de l’avocate en droits humains Li Yuhan se détériore, alors que cela fait presque cinq ans qu’elle est détenue et un an que son procès a commencé en octobre 2021. Elle a notamment été victime de plusieurs crises cardiaques.
Le 11 mars 2021, l'avocate en droits humains Li Yuhan a reçu la visite de ses avocats dans le centre de détention municipal n°1 de Shenyang.
Le 27 octobre 2020, l'avocat de Li Yuhan a rencontré la défenseuse des droits humains au centre de détention n°1 de la ville de Shenyang et a constaté que les autorités avaient ajouté une nouvelle accusation de "fraude" contre elle ; elle est déjà accusée d'avoir «provoqué une querelle et des troubles», accusation pour laquelle elle est incarcérée.
Li Yuhan a été officiellement arrêtée le 15 novembre 2017. Son procès devait commencer devant le tribunal du district d'Heping à Shenyang le 9 avril 2019, mais il a soudainement été annulé trois jours plus tôt. Li Yuhan souffre de de problèmes cardio-vasculaires, gastriques et d'autres maladies, et sa santé s'est détériorée pendant sa détention. Elle a indiqué être victime d'insultes et d'autres mauvais traitements dans le centre de détention. Les autorités ont plusieurs fois rejeté les demandes de son avocat pour que Li Yuhan soit libérée pour raisons médicales.
Le 1er mars 2018, l'avocate en droits humains Li Yuhan (李昱函) a confirmé qu'elle est en grève de la faim depuis une semaine, pour protester contre la façon dont elle est traitée par le système judiciaire chinois.
Le 31 octobre 2017, la famille de la défenseuse des droits humains disparue Li Yuhan (李昱函), a appris, après un appel passé à un contact informel au sein de la police, qu'elle est actuellement détenue à Shenyang, dans la province de Liaoning. Le 9 octobre 2017, la défenseuse avait envoyé un sms à son plus jeune frère lui indiquant qu'elle était "embarquée" par la police de Shenyang. Elle est détenue au secret depuis.
Li Yuhan est une avocate en droits humains basée à Pékin et elle plaide pour les victimes de violations des droits humains; elle est connue de beaucoup de monde au sein de la communauté des droits humains en Chine comme la "grande sœur", en référence à son âge et à son comportement passionné. En tant qu'avocate en droits humains, Li Yuhan représente des affaires sensibles relatives à la liberté de croyance et d'accès aux informations sur le gouvernement. En 2015, lors de la répression dite des "709" contre les avocats en droits humains, Li Yuhan a défendu Wang Yu, une collègue avocate qui était l'une des prinicpales victimes de la répression. Wang Yu a été officiellement libérée sous caution le 22 juillet 2016 et autorisée à rentrer chez elle le 20 juillet 2017.
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- À propos de
- 30 Octobre 2023 : L’avocate en droits humains Li Yuhan condamnée à 6 ans et demi de prison
- 8 Septembre 2022 : La santé de la défenseuse des droits humains et avocate Li Yuhan se détériore à cause de sa détention prolongée
- 18 Mars 2021 : Li Yuhan résiste à la pression de plaider coupable, la date limite du procès est prolongée
- 28 Octobre 2020 : Li Yuhan sous le coup de nouvelles charges
- 6 Septembre 2019 : Annulation du procès de Li Yuhan; refus de la libérer pour raisons médicales
- 9 Mars 2018 : Li Yuhan en grève de la faim
- 7 Novembre 2017 : Li Yuhan détenue au secret par la police de Shenyang
Le 25 octobre 2023, le tribunal du district de Heping à Shenyang, dans la province du Liaoning, a déclaré l’avocate en droits humains Li Yuhan (李昱函) coupable d’avoir « provoqué une querelle et des troubles » et de « fraude » et l’a condamnée à six ans et demi de prison.
Li Yuhan, 72 ans, est une avocate basée à Pékin qui plaide pour les victimes de violations des droits humains. En tant qu’avocate en droits humains, Li Yuhan représente des affaires sensibles concernant la liberté de religion ou de croyance et l’accès aux informations gouvernementales. En 2015, lors de la vague de répression des « 709 » contre les avocats spécialisés en droits humains en Chine, Li Yuhan a défendu Wang Yu, un autre avocat qui était l’une des principales cibles de la répression. Elle est l’une des lauréates du Prix franco-allemand des droits humains en 2020.
Le verdict a été annoncé plus de deux ans après le début du procès qui s’est ouvert le 20 octobre 2021, et plus de six ans après son arrestation le 9 octobre 2017. Malgré son âge avancé et le fait qu’elle souffre de multiples problèmes de santé, les demandes de libération conditionnelle pour raisons médicales ont été rejetées à plusieurs reprises.
En 2018, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a déclaré que la détention de Li Yuhan était contraire aux normes internationales en matière de droits humains. En juillet 2023, le Groupe de travail et un groupe d’experts indépendants de l’ONU ont écrit au gouvernement chinois pour lui faire part de leurs vives préoccupations concernant sa détention arbitraire prolongée et les violations des garanties d’une procédure régulière dans son cas, « notamment le refus de lui donner accès à des avocats de son choix, le fait qu’elle n’ait pas été informée rapidement des accusations portées contre elle et le fait que l’État n’ait pas garanti à Mme Yuhan un procès dans un délai raisonnable ».
Front Line Defenders condamne fermement le verdict contre Li Yuhan et pense que la détention et la condamnation de la défenseuse des droits humains sont un acte de représailles pour son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains. Elle appelle les autorités chinoises à la libérer immédiatement et sans condition et à annuler sa condamnation. Dans l’attente de sa libération, elle devrait avoir un accès rapide et régulier à des soins médicaux adéquats et de qualité de son choix.
La santé de l’avocate en droits humains Li Yuhan se détériore, alors que cela fait presque cinq ans qu’elle est détenue et un an que son procès a commencé en octobre 2021. Elle a notamment été victime de plusieurs crises cardiaques.
Li Yuhan est une avocate basée à Pékin qui défend les droits des victimes de violations des droits humains ; beaucoup de membres de la communauté des droits humains en Chine la surnomment « grande sœur », une référence à son âge et à son comportement compatissant. En tant qu’avocate en droits humains, Li Yuhan représente des affaires sensibles relatives à la liberté de croyance et à l’accès aux informations sur le gouvernement. En 2015, lors de la « répression des 709 » menée contre les avocats en droits humains, Li Yuhan a défendu son collègue, l’avocat Wang Yu, l’une des principales victimes de cette répression. Wang Yu a été officiellement libérée sous caution le 22 juillet 2016 et autorisée à rentrer chez elle le 20 juillet 2017.
Fin août 2022, une plateforme médiatique chinoise indépendante de surveillance des droits humains en langue chinoise basée à l’étranger a relayé les appels de la famille de Li Yuhan à sa libération conditionnelle pour raisons médicales. Sa famille a indiqué que Li Yuhan semblait faible et qu’elle devait marcher avec une canne lors d’une réunion récente avec un avocat de la famille.
Avant sa détention en octobre 2017, la défenseuse des droits humains, qui est à la fin de la soixantaine, souffrait déjà de multiples problèmes cardiaques et cérébraux nécessitant un traitement médical régulier. Cet état s’est continuellement détérioré en raison de l’accès limité à des soins médicaux et à des médicaments adéquats, ainsi qu’à cause des conditions difficiles et des mauvais traitements qui lui sont infligés dans le Centre de détention no 1 de Shenyang. Selon les rapports, elle a été victime d’au moins trois crises cardiaques pendant sa détention.
En 2018, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a déclaré que la détention de Li Yuhan violait les normes internationales en matière de droits humains, car elle est détenue au secret et en raison du manque d’assistance juridique efficace durant les premières étapes de son incarcération. Le Groupe de travail a soulevé ses préoccupations au sujet des allégations de torture et de mauvais traitements infligés à Li Yuhan, et a également estimé que sa détention constituait des représailles contre son travail en faveur des droits humains. L’appel du Groupe de travail aux autorités chinoises pour libérer la défenseuse des droits humains n’a pas été entendu. Au contraire, le 20 octobre 2021, le tribunal du district de Heping à Shenyang l’a jugée avec un accès restreint. Jusqu’à présent, aucun verdict n’a encore été rendu public.
En vertu de la Loi sur la procédure pénale de la Chine (LPC), les tribunaux doivent « annoncer un verdict dans les deux mois suivants l’acceptation de l’affaire et ne peuvent pas dépasser trois mois au plus tard » (article 208). Toutefois, la LPC donne à un tribunal supérieur ou à la Cour suprême le pouvoir d’approuver des prolongations de trois mois qui sont mal définies dans la loi, comme les « affaires majeures et compliquées » (article 158) ou simplement des « circonstances spéciales » (article 208). La longue période de détention de la défenseuse des droits humains avant son procès est déjà excessive, et le retard pour rendre un verdict contribue à la gravité des violations de ses droits à l’application régulière de la loi et à bénéficier d’un procès équitable.
Front Line Defenders condamne la détention de Li Yuhan, et pense que ses mauvais traitements et les poursuites dont elle fait l'objet sont des représailles contre son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, en particulier ses conseils juridiques aux défenseur⸱ses des droits humains qui ont été arbitrairement détenus. Le gouvernement chinois a déclaré à l’ONU qu’il encourage et appuie les efforts des organisations sociales et des particuliers pour jouer un rôle actif dans la protection des droits humains. Cependant, Front Line Defenders appelle les autorités chinoises à remplir leurs obligations internationales en matière de droits humains et à prendre des mesures immédiates pour libérer Li Yuhan et garantir son intégrité physique et psychosociale en lui assurant l’accès à un traitement médical adéquat.
Le 11 mars 2021, l'avocate en droits humains Li Yuhan a reçu la visite de ses avocats dans le centre de détention municipal n°1 de Shenyang. Elle a dit à ses avocats que le 7 janvier 2021, elle avait été traduite devant un juge du tribunal du district de Shenyang Heping, qui lui a demandé de plaider coupable et d'avouer ses "crimes". Elle a refusé et dit au juge que les deux accusations portées contre elle sont des représailles contre ses activités de pétition dirigées contre le bureau de la sécurité publique du district de Shenyang Heping et le parquet d'Heping. Les deux entités sont respectivement responsables des enquêtes et des poursuites engagées à son encontre. Elle a dit à ses avocats qu'en raison de la surpopulation carcérale dans cette prison, elle a des difficultés à dormir et que sa santé générale n'est pas bonne.
Li Yuhan a également montré à ses avocats un avis rendu par le tribunal du district d'Heping, indiquant que la Cour Suprême populaire avait approuvé l'extension de la date limite du procès jusqu'au 27 mai 2021. La défenseuse est placée en détention préventive depuis plus de trois ans ; elle a été arrêtée en octobre 2017.
Le 27 octobre 2020, l'avocat de Li Yuhan a rencontré la défenseuse des droits humains au centre de détention n°1 de la ville de Shenyang et a constaté que les autorités avaient ajouté une nouvelle accusation de "fraude" contre elle ; elle est déjà accusée d'avoir «provoqué une querelle et des troubles», accusation pour laquelle elle est incarcérée. Le tribunal du district de Heping à Shenyang avait prévu de juger Li Yuhan le 8 juin 2019 avant de brusquement annuler la session. Le tribunal avait annoncé que la Cour suprême populaire avait approuvé la dernière extension de la date limite du procès fixée au 30 novembre 2020. Les autorités n’ont pas répondu aux demandes de Li Yuhan et de son avocat de libération sous caution.
Li Yuhan a indiqué qu'elle souffrait d'hypothyroïdie et d'autres maladies cardiovasculaires et gastriques qui l'obligent à prendre des médicaments quotidiennement. En 2018, elle a subi des blessures à la colonne vertébrale après une chute en détention et doit maintenant marcher avec des béquilles.
Li Yuhan a été officiellement arrêtée le 15 novembre 2017. Son procès devait commencer devant le tribunal du district d'Heping à Shenyang le 9 avril 2019, mais il a soudainement été annulé trois jours plus tôt. Li Yuhan souffre de de problèmes cardio-vasculaires, gastriques et d'autres maladies, et sa santé s'est détériorée pendant sa détention. Elle a indiqué être victime d'insultes et d'autres mauvais traitements dans le centre de détention. Les autorités ont plusieurs fois rejeté les demandes de son avocat pour que Li Yuhan soit libérée pour raisons médicales.
Le 1er mars 2018, l'avocate en droits humains Li Yuhan (李昱函) a confirmé qu'elle est en grève de la faim depuis une semaine, pour protester contre la façon dont elle est traitée par le système judiciaire chinois.
Li Yuhan est une avocate en droits humains basée à Pékin; elle plaide pour les victimes de violations des droits humains, et beaucoup de personnes au sein de la communauté des droits humains en Chine la surnomment "la grande sœur". Elle représente des clients dans de nombreuses affaires sensibles liées à la liberté de croyance et à l'accès aux informations concernant le gouvernement. En 2015, Li Yuhan était avocate de la défense de son collègue, l'avocat Wang Yu, l'une des principales victimes de la "répression des 709" menée par la Chine contre les avocats en droits humains.
Li Yuhan a été arrêtée le 9 octobre 2017 et, le 31 octobre 2017, sa famille a appris qu'elle avait été placée en détention criminelle à Shenyang, dans la province de Liaoning, pour avoir "provoqué des querelles et des troubles".
Le 28 février 2017, le fils de Li Yuhan a informé la communauté des droits humains qu'il a entendu dire que sa mère a entamé une grève de la faim. La communication de Li Yuhan avec sa famille et son avocat est extrêmement limitée et son fils a eu cette information par l'intermédiaire de l'avocat d'une codétenue de Li Yuhan.
Le 1er mars 2017, l'avocat de Li Yuhan, Ma Wei, s'est rendu dans le centre de détention de Shenyang, où Li Yuhan est détenue. Lorsqu'il s'est entretenu avec sa cliente, Ma Wei a appris que Li Yuhan a arrêté de se nourrir depuis le 24 février. Li Yuhan a dit à son avocat qu'elle proteste contre son maintien en détention et car l'officier en charge de sa détention a retardé la livraison des médicaments qui lui sont nécessaires.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la santé et le bien-être de Li Yuhan, et appelle les autorités de Shenyang à accéder aux demandes légitimes de la défenseuse. Front Line Defenders appelle aussi les autorités de Shenyang à abandonner l'accusation de "provocation de querelles et de troubles", portée contre Li Yuhan, car il semble qu'il ne s'agisse que d'une tentative visant à interférer avec son travail pacifique en faveur des droits humains.
Le 31 octobre 2017, la famille de la défenseuse des droits humains disparue Li Yuhan (李昱函), a appris, après un appel passé à un contact informel au sein de la police, qu'elle est actuellement détenue à Shenyang, dans la province de Liaoning. Le 9 octobre 2017, la défenseuse avait envoyé un sms à son plus jeune frère lui indiquant qu'elle était "embarquée" par la police de Shenyang. Elle est détenue au secret depuis.
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En dépit du droit chinois qui précise que la famille doit être tenue informée dans les 24 heures de l'arrestation d'une personne, la famille de Li Yuhan n'a toujours pas été officiellement mise au courant par la police de Shenyang. Le 31 octobre 2017, Li Wensheng a passé un appel informel à un officier de police du poste de Shenyang, branche d'Heping, et a appris que Li Yuhan avait été placée en détention dans le centre n°1 de Shenyang, "vraisemblablement" pour avoir "provoqué des querelles et des troubles". La famille n'a eu aucun contact avec Li Yuhan. Le 6 novembre 2017, un employé de la prison a empêché l'avocat de Li Yuhan de voir sa cliente, ce qui enfreint une nouvelle fois les droits de la défenseuse.
À cause de son travail sur des affaires sensibles et à force d'avoir attirer l'attention sur les mauvaises actions du gouvernement et de la police, Li Yuhan a souvent été la cible d'actes de représailles de la part des autorités chinoises, notamment de menaces contre sa famille, de harcèlement verbal et d'une violente agression physique. Les associés de Li Yuhan pensent que les autorités de Shenyang ont utilisé dans cette affaire des mesures de "stabilité" nationales à l'approche du 19e congrès du Parti en Chine, comme prétexte pour cibler Li Yuhan et la priver de liberté.
Front Line Defenders appelle les autorités chinoises à abandonner toutes les accusations contre Li Yuhan et à mettre fin à sa détention au secret illégale, car il semble que ces actes visent uniquement à l'empêcher de mener à bien son travail d'avocate.
Front Line Defenders exhorte les autorités de Chine à :
1. Abandonner toutes charges portées contre Li Yuhan, lui rendre sa liberté et l'autoriser à contacter sa famille et son avocat;
2. Respecter le droit chinois et le droit international en maintenant le droit procédural de Li Yuhan, notamment en tenant sa famille au courant de l'endroit où elle se trouve actuellement et de toute accusation criminelle dont elle fait l'objet;
3. Prendre des mesures pour garantir la santé et le bien-être de Li Yuhan pendant sa détention;
4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains en Chine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.