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18 Mars 2016

Arrestation du DDH et journaliste Pushp Sharma

M. Pushp Sharma est journaliste d'investigation basé à New Delhi; il a remporté un prix. Il travaille pour The Milli Gazette et se concentre sur les questions relatives aux musulmans indiens et de façon plus générale sur les violations des droits humains en Inde; il a mis à jour des scandales tels que la corruption de l'État, les condamnations prononcées contre les personnes innocentes et les disparitions. À cause de son travail, Pushp Sharma est devenu la cible d'acharnement judiciaire et la police enquête sur lui en permanence.

Le 15 mars 2016, la police de Delhi a arrêté le défenseur des droits humains chez lui à Lajpat Nagar. La police a conduit Pushp Sharma au poste de police de Kotla Mubarakpur à New Delhi pour l'interroger et l'a autorisé à rentrer chez lui quatre heures plus tard en lui ordonnant de revenir au poste le lendemain. Des sources locales pensent que Pushp Sharma est pris pour cible à cause d'une enquête qu'il a publiée dans The Milli Gazette, dans laquelle il affirme que le gouvernement a reconnu avoir recours à des pratiques de recrutement discriminatoires.

Il semble que le système s'acharne à faire de la diffamation... simplement à cause d'une histoire. - Pushp Sharma, journaliste d'investigation

Dans le cadre de son travail d'investigation, Pushp présente des demandes de droit à l'information (Right to Information - RTI) depuis 10 ans, et il rédige régulièrement des articles basés sur les réponses des autorités indiennes à ces RTI. Dans l'article qui aurait précipité son arrestation, Pushp a écrit que dans une réponse à un RTI que lui ont adressée les autorités, le gouvernement déclare que l'embauche de musulmans comme formateurs pour les évènements organisés à l'occasion de la Journée internationale du Yoga est contraire à sa politique.

Lorsque Pushp a quitté le poste de police dans la nuit du 15 mars après son arrestation, il a publié le message public suivant à l'attention de ses lecteurs.

Chers lecteurs,

Ma position est la même après cette épreuve entre les mains de la police de Delhi. J'ai de nombreux documents du Ministre Ayush que n'importe quel journaliste utilisera s'il fait des choses préjudiciables aux intérêts du tissu social et séculaire du pays. En outre, lorsque le ministère en question a publié un communiqué de presse niant ce que j'avais dénoncé, nous avons suivi toutes les règles journalistiques et avons mis en ligne le communiqué du ministère ainsi que tous les autres documents en notre possession. J'ai dit aux flics que si une partie intéressée remettait en question l'une de ces histoires, alors la norme globalement acceptée est que la partie intéressée fournisse sa version, qui sera ensuite publiée ou mise en ligne par le conseil éditorial, après consultation de nos experts juridiques. Nous suivons également la même politique et nous y sommes ouverts.

En outre, j'ai dit au SHO (commissaire) du poste en question que dans les médias, si un groupe écrit une histoire et qu'ensuite tout autre groupe ou personne concernés apporte une mise à jour et envoie les faits, alors la politique est de vérifier le contenu et de le publier ou le mettre en ligne accompagné d'une note d'excuse. Après m'avoir écouté pendant plusieurs minutes, je n'ai entendu que des insultes, des cris et des allégations telles que: qui est derrière vous et quel est votre motif? Je lui ai dit que ma décision et mes raisons d'écrire un article sont toujours journalistiques. Bien évidemment, les personnes au pouvoir vont donc essayer de propager des rumeurs, me diffamer ou essayer de me relier à une quelconque histoire politique.

Il semble que le système s'acharne à faire de la diffamation, à faire pression, à s'abaisser à un niveau grotesque et à proférer des menaces à cause d'une histoire.

Je reviendrai bientôt avec un autre article sur le yoga, si je reste libre.

Chaleureusement,

Pushp 

Front Line Defenders pense que l'arrestation et la persécution de Pushp Sharma sont des actes de représailles contre ses enquêtes puissantes sur la corruption et la justice sociale en Inde. Front Line Defenders appelle les autorités indiennes à mettre fin au harcèlement de Pushp et des autres défenseur-ses des droits humains et journalistes en Inde, et à garantir qu'ils puissent tous mener à bien leur travail légitime et pacifique.