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Quatre défenseur⸱ses des droits humains affiliés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese libérés de détention provisoire et assignés à résidence

Statut: 
Détention préventive
À propos de la situation

Le 9 avril 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a libéré les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Tynystan Asypbek, Joodar Buzumov, Saipidin Sultanaliev et Maksat Tazhibek uulu, et les a assignés à résidence.

Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a confirmé la détention provisoire de huit défenseur⸱ses des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Ils resteront dans le centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024. En outre, le tribunal a remplacé la détention provisoire par une interdiction de voyager pour trois de ces personnes.

Le 17 janvier 2024, le tribunal du district de Pervomaiskiy à Bichkek a placé 11 journalistes et défenseurs des droits humains, anciens et actuels reporters du groupe d’investigation Temirov Live, en détention provisoire jusqu’au 13 mars 2024.

Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre kirghizes ont perquisitionné les bureaux du média Temirov Live ainsi que les maisons de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, dont des membres actuels et anciens de Temirov Live. Après la perquisition, plusieurs défenseur⸱ses des droits humains ont été conduits au ministère de l’Intérieur pour y être interrogés. Ils ont ensuite été qualifiés de suspects dans une affaire pénale concernant des « appels à des troubles civils de masse » liés aux publications de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, et ont été détenus pendant 48 heures.

À propos d'Ayt Ayt Dese

Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur des sujets liés aux droits humains. Dans ses chansons, Ayt Ayt Dese reprend notamment les enquêtes de Temirov Live.

19 Avril 2024
Quatre défenseur⸱ses des droits humains affiliés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese libérés de détention provisoire et assignés à résidence

Le 9 avril 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a libéré les défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Tynystan Asypbek, Joodar Buzumov, Saipidin Sultanaliev et Maksat Tazhibek uulu, et les a assignés à résidence. Ces quatre défenseur⸱ses, anciens et actuels membres du personnel de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, étaient en détention provisoire depuis le 16 janvier 2024. Ils sont tous accusés d’avoir appelé à des « troubles civils de masse », ce qui constitue une infraction pénale en vertu de l’article 278 partie 3 du Code pénal kirghize. Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky avait confirmé la détention provisoire de huit défenseurs des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Parmi les huit défenseur⸱ses des droits humains, Ayke Beyshekeeva et Makhabat Tazhibek Kyzy, qui dirigent respectivement Temirov Live et Ayt Ayt Dese, ainsi qu’Aktilek Kaparov et Azamat Ishenbekov, sont toujours en détention provisoire.

11 Avril 2024
Prolongation de la détention provisoire des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes associés à Temirov-Live et Ayt Ayt Dese

Le 12 mars 2024, le tribunal du district de Pervomaisky à Bichkek, au Kirghizstan, a confirmé la détention provisoire de huit défenseur⸱ses des droits humains et journalistes associés au média Temirov Live et au projet Ayt Ayt Dese. Ils resteront dans le centre de détention provisoire n° 1 jusqu’au 13 mai 2024. En outre, le tribunal a remplacé la détention provisoire par une interdiction de voyager pour trois de ces personnes.

Parmi eux, Makhabat Tazhibek Kyzy, directrice de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, a été maintenue en détention bien qu’elle ait un fils de 12 ans. Elle est soupçonnée, avec le journaliste Akyn Azamat Ishenbekov, d’avoir organisé des « appels à des troubles civils de masse », une infraction pénale en vertu de l’article 41, partie 2, et de l’article 278, partie 3, du Code pénal du Kirghizstan. Les autres journalistes détenus sont Ayke Beyshekeeva, Saipidin Sultanaliyev, Aktilek Kaparov, Tynystan Aspbekov, Zhoodar Buzumov et Maksat Tazhibek Uulu. Trois journalistes, Saparbek Akunbekov, Aqyl Ozorbekov et Zhumabek Turdaliyev, ont été libérés, mais placés sous le coup d’une interdiction de voyager. S’ils sont reconnus coupables, Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov risquent jusqu’à 10 ans de prison, tandis que les autres défenseur⸱ses risquent jusqu’à 8 ans d’emprisonnement.

Après leur arrestation le 16 janvier 2024, les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes ont d’abord été incarcérés 12 jours dans le quartier de détention temporaire. Les conditions étaient mauvaises, il n’y avait pas de chauffage, de douche et de literie convenable. Les autorités ont affirmé que ce retard était dû à la nécessité de fournir des documents d’identité appropriés, cependant Bolot Temirov a indiqué que les avocats représentant les journalistes de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese n’avaient reçu aucune demande des enquêteurs d’apporter des documents d’identité personnels supplémentaires. Il a suggéré que cette détention de 12 jours dans le quartier de détention préventive est un acte de pression supplémentaire contre les anciens et actuels représentants du média des droits humains.

Les défenseur⸱ses et les journalistes associés à Temirov Live et Ayt Ayt Dese sont également victimes de diffamation, le président Sadyr Japarov les qualifiant de « blogueurs » plutôt que de journalistes et les accusant de publier de manière irresponsable des informations menaçant la sécurité nationale.

Front Line Defenders condamne les poursuites contre ces personnes et pense qu’il s’agit de représailles contre leur travail légitime en faveur des droits humains. Elle demande instamment aux autorités kirghizes de libérer les journalistes détenus, de classer l’affaire et de mettre fin à l’acharnement judiciaire des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes indépendants.

24 Janvier 2024
11 membres de Temirov Live placés en détention provisoire pendant deux mois

Le 17 janvier 2024, le tribunal du district de Pervomaiskiy à Bichkek a placé 11 journalistes et défenseurs des droits humains, anciens et actuels reporters du groupe d’investigation Temirov Live, en détention provisoire jusqu’au 13 mars 2024. Parmi eux figurent Makhabat Tazhibek kyzy, Sapar Akunbekov, Ayke Beishekeeva, Joodar Buzumov, Aktilek Kaparov, Saipidin Sultanaliev, Tynystan Asypbek, Maksat Tajibek uulu, Azamat Ishenbekov, Zhumabek Turdaliev et Akyl Orozbekov. Tous les défenseurs sont soupçonnés d’avoir « appelé à des troubles civils de masse, tandis que Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov sont également qualifiés d’“organisateurs” desdits troubles civils de masse. S’ils sont reconnus coupables, Makhabat Tazhibek kyzy et Azamat Ishenbekov risquent jusqu’à 10 ans de prison, et les autres défenseurs jusqu’à 8 ans.

Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan. Il a été fondé en 2020 par Bolot Temirov, défenseur des droits humains kirghize et éminent journaliste dont le travail consiste à enquêter sur la corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur des sujets liés aux droits humains. Dans ses chansons, Ayt Ayt Dese reprend notamment les enquêtes de Temirov Live.

Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre du Kirghizstan ont perquisitionné le bureau de Temirov Live ainsi que les maisons des membres actuels et anciens de Temirov Live. Les forces de l’ordre ont mis sous scellés les bureaux de Temirov Live, ont arrêté 11 défenseurs des droits humains et journalistes, et les ont emmenés au poste de police pour les interroger. L’un des défenseurs a indiqué que son téléphone portable et son ordinateur avaient été confisqués.

Front Line Defenders condamne les poursuites contre les reporters actuels et anciens de Temirov Live et pense que l’acharnement judiciaire dont ils sont la cible est une mesure de représailles contre leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. Front Line Defenders demande instamment aux autorités du Kirghizstan de libérer les journalistes injustement détenus, de clore l’affaire criminelle et de mettre fin à l’acharnement judiciaire contre les défenseurs des droits humains et les journalistes indépendants au Kirghizstan.

16 Janvier 2024
Temirov Live et ses membres ciblés par des raids, des arrestations et l’ouverture d’une affaire criminelle pour « appels à des troubles civils de masse »

Le 16 janvier 2024, les forces de l’ordre kirghizes ont perquisitionné les bureaux du média Temirov Live ainsi que les maisons de 11 défenseur⸱ses des droits humains et journalistes, dont des membres actuels et anciens de Temirov Live. Après la perquisition, plusieurs défenseur⸱ses des droits humains ont été conduits au ministère de l’Intérieur pour y être interrogés. Ils ont ensuite été qualifiés de suspects dans une affaire pénale concernant des « appels à des troubles civils de masse » liés aux publications de Temirov Live et d’Ayt Ayt Dese, et ont été détenus pendant 48 heures.

Temirov Live est un média basé sur YouTube qui enquête et rend compte de la corruption des acteurs étatiques et non étatiques au Kirghizstan. Il a été fondé en 2020 par Bolot Temirov, défenseur des droits humains kirghize et éminent journaliste dont le travail consiste à enquêter sur la corruption. Ayt Ayt Dese est un projet basé sur YouTube qui vise à populariser les questions relatives aux droits humains en interprétant et en publiant des chansons folkloriques sur ces sujets liés aux droits humains. Dans ses chansons, Ayt Ayt Dese reprend notamment les enquêtes de Temirov Live.

Le 16 janvier 2024, les bureaux de Temirov Live ont fait l’objet d’une descente de police, après quoi ils ont été mis sous scellés. Des perquisitions ont également eu lieu au domicile d’anciens et d’actuels membres de Temirov Live et Ayt Ayt Dese, notamment chez le directeur de Temirov Live Makhabat Tazhibek kyzy et des défenseur⸱ses des droits humains et journalistes Sapar Akunbekov, Ayke Beishekeeva, Joodar Buzumov, Aktilek Kaparov, Saipidin Sultanaliev, Tynystan Asypbek, Maksat Tajibek uulu, Azamat Ishenbekov, Zhumabek Turdaliev et Akyl Orozbekov ; après ces perquisitions, ils ont tous été conduits au poste de police pour y être interrogés. Saipidin Sultanaliev a indiqué que son téléphone portable et son ordinateur ont été saisis. Après l’interrogatoire, les défenseur⸱ses des droits humains ont été détenus pendant 48 heures au motif qu’ils sont suspects dans une affaire criminelle.

Plus tôt, le 30 décembre 2023, des officiers de police ont déclaré avoir trouvé des informations appelant à des troubles civils de masse sur les pages web de Temirov Live et « Ayt Ayt Dese ». Le ministère de l’Intérieur a déclaré que le 12 janvier 2024, une expertise a corroboré que les documents publiés sur les pages d’Ayt Ayt Dese et de Temirov Live « contiennent des signes d’appels à manifester et à provoquer des émeutes de masse ». Une procédure pénale a été ouverte pour « appels à la désobéissance active aux demandes légales des représentants des autorités et appels aux troubles civils de masse, ainsi que pour appels à la violence contre les citoyens ». Les journalistes appréhendés ont le statut de témoin, ce qui ne leur permet pas de bénéficier du droit procédural de garder le silence.

La veille, le 15 janvier 2024, les forces de l’ordre ont également perquisitionné le bureau de l’agence de presse 24.kg à Bichkek, confisqué tout le matériel et mis le bureau sous scellés. La direction du média a été emmenée au Comité d’État pour la sécurité nationale pour y être interrogée. Selon la commission d’État, la perquisition a été effectuée dans le cadre d’une enquête sur une affaire pénale de « propagande de guerre ». Le ciblage des journalistes par le biais de perquisitions et de poursuites pénales s’inscrit dans ce schéma de limitation systémique des droits et libertés des défenseur⸱ses des droits humains.

Front Line Defenders condamne l’attaque contre les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes indépendants au Kirghizstan, car il semble qu’il s’agisse de représailles contre leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. L’organisation est vivement préoccupée par la vague de répression à laquelle sont confrontés les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes. En effet, ces dernières années, les autorités kirghizes refusent d’accréditer les médias, adoptent des lois restreignant leurs activités et intentent des procès contre des journalistes indépendants.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Kirghizstan à :

Libérer immédiatement et sans condition les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes qui ont été appréhendés par les autorités dans le cadre de l’affaire pénale sur les « appels à des troubles civils de masse » ;

Clôturer la procédure pénale relative aux « appels à des troubles civils de masse », car elle vise les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes ;

Garantir qu’en toutes circonstances tous les défenseur⸱ses des droits humains au Kirghizstan puissent exercer leurs activités sans crainte de représailles et sans aucune restriction, conformément aux obligations et engagements internationaux du Kirghizstan en matière de droits humains.