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Ricardo Baltodano détenu au secret

Statut: 
Libéré en vertu d'une amnistie
À propos de la situation

Le 11 juin 2019, 56 défenseur-ses des droits humains et prisonniers politiques qui étaient injustement emprisonnés par le régime de Daniel Ortega au Nicaragua ont été libérés. Medardo Mairena, Irlanda Jerez, Ricardo Baltodano et Amaya Eva Coppens, entre autres, ont bénéficié d'une amnistie en vertu d'une loi d'amnistie générale controversée adoptée le 8 juin 2019.

Dans l'après-midi du 15 septembre, la police du Nicaragua a arbitrairement arrêté Ricardo Baltodano à Managua.. Selon certaines sources, les autorités judiciaires n'ont lancé aucun mandat d'arrêt et il est actuellement détenu au secret.

À propos de Ricardo Baltodano

Ricardo BaltodanoRicardo Baltodano est un défenseur des droits humains, universitaire et syndicaliste nicaraguayen. Il est actuellement secrétaire général du syndicat des enseignants de l'université UPOLI (Sindicato de Docentes de la Universidad Politécnica de Nicaragua). Il est participe activement à l'Articulación de Movimientos Sociales y Sociedad Civil, un groupe composé de militants et d'organisations de la société civile qui s'est formé en réponse à la crise politique qui a éclaté en avril dernier. Ricardo Baltodano et les membres de sa famille ont déposé une demande de mesures de précaution auprès de la Commission interaméricaine des droits humains en raison de récentes menaces et d'actes de harcèlement. En juin dernier, des coups de feu ont été tirés contre son domicile.

18 Juin 2019
56 défenseur-ses des droits humains et prisonniers politiques libérés en vertu d'une loi d'amnistie générale

Le 11 juin 2019, 56 défenseur-ses des droits humains et prisonniers politiques qui étaient injustement emprisonnés par le régime de Daniel Ortega au Nicaragua ont été libérés. Medardo Mairena, Irlanda Jerez, Ricardo Baltodano et Amaya Eva Coppens, entre autres, ont bénéficié d'une amnistie en vertu d'une loi d'amnistie générale controversée adoptée le 8 juin 2019.

Les défenseur-ses des droits humains avaient été arbitrairement placés en détention après avoir participé à une vague de manifestations politiques contre les violations des droits humains perpétrées par le gouvernement, qui ont éclaté le 18 avril 2018 et ont abouti a une crise politique nationale. Les manifestations ont été accueillies par une répression disproportionnée par les forces de sécurité, qui a fait 325 morts et plus de 2000 blessés. Ils sont devenus prisonniers politiques et ont été placés dans une prison de sécurité maximale, où ils ont été torturés et maltraités par la police.

Le 11 juin 2019, 56 de ces prisonniers politiques, y compris plusieurs défenseur-ses des droits humains, ont été libérés suite à la promulgation d'une loi d'amnistie adoptée le 8 juin 2019 par le biais d'une procédure juridique expéditive de 24 heures. Le principal résultat de la loi est de supprimer la responsabilité de "toutes les personnes qui ont participé aux événements qui se sont déroulés sur l'ensemble du territoire national du 18 avril 2018 jusqu'à la date actuelle", y compris les agents de l'État accusés de violations des droits humains et de crimes internationaux, tels que les crimes contre l'humanité. Pour le moment, 86 personnes sont toujours arbitrairement détenues et devraient être libérées dans les semaines à venir en vertu de cette même loi.

Selon la loi d'amnistie, les procédures pénales intentées contre 760 défenseur-ses des droits humains et militant-es en raison de leur participation aux manifestations ont été suspendues. Néanmoins, l’article 3 de la loi qui contient une disposition de non-répétition, menace clairement les défenseur-ses et les militant-es des droits humains, car toute activité qui pourrait être interprétée comme une protestation politique, y compris toute nouvelle accusation, relancerait leur processus de criminalisation. Les menaces contre les défenseur-ses contenues dans l’article 3 ont été appuyées par le président du Parlement, qui a publiquement salué l’existence de cet article, qui constitue un "avertissement" pour toute personne qui chercherait à exercer sa liberté d’expression ou de réunion lors de manifestations publiques.

Dans le cadre de l'Observatoire international sur la situation des droits humains au Nicaragua, Front Line Defenders a dénoncé la répression violente contre les défenseur-ses au Nicaragua. Elle a souligné que plus d'un an après le début de la crise, la situation des prisonniers politiques restants s'est sérieusement détériorée pendant leur détention, en raison de l'insuffisance de soins médicaux, de la violence, d'actes de torture et du manque de conditions de détention dignes.

Front Line Defenders salue la décision de libérer les 56 militant-es et défenseur-ses des droits humains, mais reste préoccupé par la promulgation et l'application d'une loi d'amnistie générale qui inclut les agents de l'État qui se sont rendus coupables de violations des droits humains, voire de crimes contre l'humanité. Front Line Defenders insiste sur le fait qu'il est nécessaire que les autorités nicaraguayennes libèrent et abandonnent sans condition toutes les poursuites engagées contre les défenseur-ses des droits humains dans le pays, leur accorde réparation pour les violations subies et fassent en sorte que les responsables soient traduits justice. De plus, Front Line Defenders condamne l'application d'une amnistie générale dont bénéficient les agents de l'État susceptibles d'avoir commis des violations flagrantes des droits humains et des crimes internationaux.

18 Septembre 2018
Le défenseur des droits humains Ricardo Baltodano détenu au secret

Dans l'après-midi du 15 septembre, la police du Nicaragua a arbitrairement arrêté Ricardo Baltodano à Managua.. Selon certaines sources, les autorités judiciaires n'ont lancé aucun mandat d'arrêt et il est actuellement détenu au secret.

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Le défenseur venait de rentrer d'une manifestation contre le gouvernement nicaraguayen lorsqu'une trentaine de policiers sont arrivés chez lui dans le quartier de San Antonio pour l'arrêter. Il a d'abord réussi à s'échapper, mais il a été arrêté un peu plus tard chez un voisin.

Sa détention a eu lieu dans un contexte de criminalisation des défenseur-ses des droits humains dans le pays, en particulier ceux qui protestent activement depuis le début de la crise. Dans l'après-midi du 10 septembre 2018, la défenseuse des droits humains Amaya Eva Coppens a été arbitrairement arrêtée par des forces paramilitaires gouvernementales dans la ville de Leon. Elle est actuellement détenue au secret avec d'autres leaders étudiants et militants: Edwin Carcache Dávila, Yubrank Suazo, Byron Estrada, Luis Quiroz, Nahiroby Olivas, Juan Pablo Alvarado, Levis Rugama, Yaritza Mairena et Victoria Obando. Plusieurs d'entre eux ont été harcelés et menacés avant leur arrestation.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par la détention arbitraire de Ricardo Baltodano et des autres leaders étudiants et militants. En outre, elle condamne la vague de harcèlement et de menaces, ainsi que les détentions arbitraires, contre ceux et celles qui dénoncent et luttent contre les violations des droits humains et la répression au Nicaragua

Front Line Defenders exhorte les autorités du Nicaragua à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Ricardo Baltodano et les autres défenseur-ses des droits humains et leaders étudiants détenus, et abandonner toutes les charges portées contre lui ;

2. Prendre les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique de Ricardo Baltodano, ainsi que celle de leur famille et des autres défenseur-ses des droits humains et leaders étudiants qui restent en détention ;

3. Prendre des mesures pour garantir que les fonctionnaires s'abstiennent de faire des déclarations à l'encontre ou de stigmatiser le travail des défenseur-ses des droits humains ;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Nicaragua puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.