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La défenseuse des droits humains Amal Fathy détenue et poursuivie

Statut: 
Ordre de libération
À propos de la situation

Le procureur du Caire a ordonné la libération sous contrôle judiciaire de la défenseuse des droits humains Amal Fathy, dans l'affaire  621/2018.

 

À propos d'Amal Fathy

hrd_amal_fathy.jpgAmal Fathy est une militante en ligne et ancienne membre du April 6 Youth Movement (Mouvement de la jeunesse du 6 avril), un mouvement prodémocratie et de défense des droits humains fondé par de jeunes activistes en 2008. Elle est membre de l'Egyptian Commission for Rights and Freedoms - ECRF (Commission égyptienne pour les droits et les libertés, une organisation présente dans plusieurs gouvernorats égyptiens et fondée par son mari, le défenseur des droits humains et ancien chercheur pour Amnesty International, Mohamed Lotfy. L'organisation milite intensivement contre l'usage de la torture, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires, et apporte une assistance juridique aux prisonniers de conscience et politiques. En avril, l'ECRF a reçu le prix 2018 pour lla iberté d'expression décerné par Index on Censorship.

20 Décembre 2018
Ordre de libérer Amal Fathy

Le procureur du Caire a ordonné la libération sous contrôle judiciaire de la défenseuse des droits humains Amal Fathy, dans l'affaire  621/2018.

31 Octobre 2018
Le parquet prolonge de nouveau la détention préventive d'Amal Fathy

Mise à jour: Le 12 novembre 2018, un tribunal a ordonné la prolongation de la détention préventive de la FDDH Amal Fathy, pour 45 jours, dans le cadre de l'affaire 621 de 2018.

Le 28 octobre 2018, le parquet a prolongé la détention préventive d'Amal Fathy, bien que la période pendant laquelle la détention peut être renouvelée ait expirée. Seul un tribunal a l'autorité de prolonger la détention préventive à ce stade.

17 Octobre 2018
Rejet de l'appel de la défenseuse Amal Fathy

MISE À JOUR: Le 14 octobre 2018, le parquet pour la sûreté de l'État a prolongé de 15 jours la détention d'Amal Fathy. Le parquet n'ayant pas l'autorité de renouveller sa détention préventive, elle devra comparaitre devant la cour le 28 octobre 2018 pour le renouvellement de la détention. À ce stade, la cour peut prolonger la détention préventive de 45 jours.

Le 10 octobre 2018, le tribunal du Caire à Tora a rejeté l'appel de la défenseuse. Elle faisait appel contre les 15 jours de détention préventive ordonnés par le parquet. Le renouvellement de la détention est prévu le 14 octobre. La détention d'Amal Fathy a été renouvelée à plusieurs reprises depuis le mois de mai à cause de sa "collaboration" présumée avec des groupes hostiles, dont des membres du Mouvement du 6 avril pour la jeunesse et les Frères musulmans, soi-disant dans le but "d'entraver les dernières élections présidentielles et de provoquer des troubles sociaux".

Selon son avocat, sa famille et d'autres personnes présentes à l'audience, Amal Fathy semblait souffrir d'une grave dépression. Depuis juillet 2018, certains font part de leurs inquiétudes pour la santé physique et mentale de la défenseuse.

Le 29 septembre, le tribunal pour les mauvaises conduites de Maadi a prononcé une peine dans une autre affaire intentée contre la défenseuse, pour une vidéo postée sur Facebook dans laquelle elle dénonce le harcèlement sexuel. Elle a été condamnée à deux ans de prison, une amende de 10 000 livres égyptiennes et la caution a été fixée à 20 000 livres égyptiennes. Cette caution signifie que la peine peut être temporairement suspendue jusqu'à ce qu'un appel soit interjeté, et elle autorise la défenseuse à passer la période entre le jugement en première instance et le verdict de la cour d'appel hors de prison. Cependant, le tribunal du Caire a rejeté son appel pour la détention préventive dans une autre affaire et elle ne peut pas bénéficier de la libération sous caution ; elle est maintenue en détention.

 

6 Juillet 2018
Une FDDH détenue paralysée

La FDDH Amal Fathy a besoin de toute urgence de soins médicaux dans la prison pour femmes de Qanater au Caire, où elle est détenue depuis le 13 mai 2018, suite à son arrestation le 11 mai. 

Lorsqu'Amal est arrivée au parquet pour la sécurité nationale le 2 juillet, elle montrait des signes de stress aigüe et elle ne pouvait marcher seule. La veille, Amal avait été envoyée devant le médecin de la prison car sa santé s'est détériorée. Elle souffre d'une paralysie de la jambe gauche et le médecin a demandé qu'elle soit autorisée à voir un psychiatre.

Le parquet pour la sécurité nationale et le parquet général ont prolongé la détention d'Amal à plusieurs reprises depuis le mois de mai, le temps d'une enquête sur des accusations liées à une vidéo qu'elle a postée sur Facebook contre le harcèlement sexuel et pour avoir "utilisé internet pour appeler à commettre des actes terroristes".

Plus récemment, le 2 juillet, le parquet pour la sécurité nationale a prolongé la détention préventive d'Amal jusqu'au 15 juillet.

14 Mai 2018
La défenseuse des droits humains Amal Fathy détenue et poursuivie

Mise à jour: Le 19 juin 2018, la cour d'appel d'Helwan a ordonné la libération sous caution d'Amal Fathy, pour un montant de 10000 livres égyptiennes. Cependant, le procureur de Maadi a fait appel de cette décision. Amal Fathy restera en détention même si l'appel est rejeté car elle est toujours détenue le temps d'une enquête dans une autre affaire relative à la sécurité de l'Etat.

Mise à jour: Le 7 juin 2018, le parquet général de Maadi a renouvelé la détention d'Amal Fathy pour 15 jours, le temps de l'enquête, pour avoir "diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux pour inciter à renverser le régime égyptien", pour avoir "publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans le but de diffuser de fausses rumeurs" et pour "mauvais usage des réseaux sociaux".

Mise à jour: Le 24 mai, le procureur général de Maadi a renouvelé la détention d'Amal Fathy pour 15 jours, le temps de l'enquête.

Le 13 mai, le procureur pour la sureté de l'État a ordonné la détention de la défenseuse des droits humains Amal Fathy, le temps de l'enquête ; elle est accusée d'avoir "rejoint un groupe terroriste et utilisé internet pour appeler à des actes terroristes" et de "diffusion de fausses informations et rumeurs pour troubler la sécurité de l'État et nuire à l'intérêt national". Cela vient s'ajouter à une période de détention préventive de 15 jours, ordonnée le 11 mai par le parquet général de Maadi, Sud du Caire, pour des commentaires faits dans une vidéo postée sur Facebook à propos de harcèlement sexuel.

View Urgent Appeal

Le 11 mai vers 2h30, sept officiers en civil de l'Agence nationale de sécurité et deux soldats masqués des forces spéciales ont mené un raid au domicile d'Amal Fathy et Mohamed Lotfy à Maadi. Ils l'ont fouillé, ont saisi les téléphones portables, arrêté Amal, Mohamed et leur fils âgé de trois ans et les ont transférés au poste de police de Maadi. La police a libéré Mohamed Lotfy et leur enfant quelques heures plus tard, mais Amal Fathy a été maintenue en détention.

La défenseuse a été interrogée dans l'après midi par le procureur de Maadi, qui a ordonné sa détention pendant 15 jours le temps de l'enquête sur des accusations de "plaidoyer visant à renverser le gouvernement en place en Égypte", "diffusion de fausses informations sur Facebook" et "mauvais usage des réseaux sociaux". Les accusations sont liées à une vidéo postée par la défenseuse sur sa page Facebook, dans laquelle elle partage son expérience de harcèlement sexuel et critique l'État qui ne protège pas les femmes. Elle accuse le gouvernement de la dégradation des services publics et des difficultés économiques du pays.

Lors de l'interrogatoire d'Amal Fathy le 11 mai, le procureur l'a informée qu'elle serait transférée au parquet pour la sûreté de l'État afin d'être interrogée à propos d'une affaire liée à sa collaboration avec des groupes hostiles, notamment des membres du Mouvement de la jeunesse du 6 avril et les Frères Musulmans, en vue de saper la dernière élection présidentielle et déclencher des troubles sociaux. Cette affaire (621/2018) implique aussi le militant Sherif El-Roubi, le blogueur et YouTuber Mohamed Ibrahim (Mohamed Oxygen) et le blogueur vidéo Shadi Abu Zaid. Ils sont tous placés en détention préventive.

Le 13 mai, le parquet pour la sûreté de l'État a d'abord interrogé Amal Fathy à propos de ses liens avec le Mouvement de la jeunesse du 6 avril et de l'ECRF, y compris les activités de son mari, Mohamed Lotfy, et du président du conseil d'administration de l'ECRF, Ahmed Abdallah. La défenseuse est accusée d'avoir "rejoint un groupe terroriste, d'avoir utilisé internet pour appeler à des actes terroristes et propagé de fausses informations et rumeurs dans le but de troubler l'ordre public et de nuire à l'intérêt national". Le parquet a ordonné 15 jours de détention le temps de l'enquête, et elle a été transférée dans la prison pour femmes de Qanater dans le nord du Caire.

Les journaux égyptiens pro-gouvernement et publics ont commencé à attaquer Amal Fathy et son mari avant leur arrestation ; le 10 mai, plusieurs rapports les accusaient de comploter avec des acteurs étrangers afin de nuire à la stabilité et aux institutions de l'Égypte. Depuis deux ans, les leaders et les membres de l'ECRF, dont Ahmed Abdallah, sont la cible de détention et d'acharnement judiciaire. En juin 2015, Mohamed Lotfy a fait l'objet d'une interdiction de voyager pendant près de deux ans à cause de son plaidoyer international.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par la détention d'Amal Fathy et par les accusations qui pèsent contre elle, car cela semble lié à ses actions légitimes en faveur des droits humains et de la démocratie. Front Line Defenders considère que les actions juridiques intentées contre elle sont des actes de représailles et d'intimidation contre son travail au sein de l'ECRF.

Front Line Defenders exhorte les autorités égyptiennes à :

1. Abandonner toutes les charges qui pèsent contre Amal Fathy, car Front Line Defenders pense qu'elle est détenue uniquement à cause de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Libérer immédiatement et sans condition Amal Fathy, garantir sa liberté et sa sécurité et cesser toute forme de harcèlement contre elle ou les membres de l'ECRF;

3. Cesser immédiatement de cibler les défenseur-ses des droits humains en Égypte et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.