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Menaces de poursuites judiciaires contre le collectif féministe LasTesis

Statut: 
Affaire rejetée
À propos de la situation

Le 4 janvier 2021, le tribunal de garantie de Valparaiso a rejeté l’affaire et les charges qui pesaient contre quatre membres du groupe artistique féministe «LasTesis», accusées d’incitation à la violence et de menaces contre la police en mai 2020.

Le 16 juin 2020, les quatre membres du collectif féministe LasTesis ont été informés par la presse qu'une affaire pénale a été ouverte contre elles par la police nationale, les Carabineros de Chile. Ni les membres de LasTesis ni les représentants légaux n'ont été informés de cette affaire.

À propos du collectif LasTesis

LasTesisLe collectif LasTesis est un groupe artistique féministe basé à Valparaiso au Chili. Leur art vise à demander des comptes aux institutions étatiques qui perpétuent la violence contre les femmes et les dissidents. Le Collectif s'est fait plus largement connaître en 2019 grâce à la performance «Un violeur sur ton chemin», qui a fait écho à de nombreux mouvements de défense des droits des femmes et est devenue un hymne pour les mouvements de femmes du monde entier. En mai 2020, LasTesis a sorti une nouvelle chanson aux côtés du groupe féministe russe Pussy Riot. Les paroles dénoncent les violences policières contre les femmes en Amérique latine, reflétant l'augmentation des cas de violence conjugale dans le contexte du COVID-19 et les inégalités économiques qui contribuent à la mort de milliers de travailleurs pendant la pandémie, qui n'ont pas accès à des conditions de vie et des soins de santé adéquats.

7 Janvier 2021
Abandon de l'affaire contre LasTesis

Le 4 janvier 2021, le tribunal de garantie de Valparaiso a rejeté l’affaire et les charges qui pesaient contre quatre membres du groupe artistique féministe «LasTesis», accusées d’incitation à la violence et de menaces contre la police en mai 2020.

Le 16 juin 2020, les quatre défenseuses des droits humains de LasTesis ont été informées par le biais de reportages dans les médias locaux qu'une affaire pénale avait été ouverte contre elles par la police nationale, les Carabineros de Chile. Selon les informations publiées par divers médias à ce moment-là, la police a indiqué que les policiers se sentaient intimidés et craignaient des attaques contre eux, à cause des vidéos et du contenu publié en ligne par LasTesis. La diffusion de ces informations dans les médias grand public a donné lieu à des menaces et à des actes de harcèlement en ligne, dont certains étaient misogynes, contre quatre membres de LasTesis,et contre leur famille. Au moment où l'affaire a été rendue publique, le ministre de l'Intérieur a publiquement soutenu les plaintes contre LasTesis, déclarant que la dignité et l'image de l'institution policière devaient être protégées.

Front Line Defenders se félicite de la décision finale du tribunal qui rejette les accusations portées contre les quatre défenseuses des droits humains. Cependant, Front Line Defenders condamne le processus d'enquête ainsi que l'intimidation, le harcèlement et les menaces qui en résultent, contre les membres de LasTesis. Front Line Defenders est fermement convaincue que ces défenseuses des droits humains ont été ciblées dans le but de les criminaliser à cause de leur travail artistique en faveur des droits des femmes et de la liberté d’expression.

Front Line Defenders réitère sa profonde inquiétude face au fait que les fonctionnaires utilisent leur autorité pour intimider les défenseur-ses des droits humains au Chili. Elle reste alarmée par les nombreuses plaintes qu'elle reçoit au sujet d'agents publics responsables d'avoir agressé et intimidé ceux et celles qui défendent les droits humains et exercent leurs droits à la liberté d'expression et d'association au Chili.

 

24 Juin 2020
Menaces de poursuites judiciaires contre le collectif féministe LasTesis

Le 16 juin 2020, les quatre membres du collectif féministe LasTesis ont été informés par la presse qu'une affaire pénale a été ouverte contre elles par la police nationale, les Carabineros de Chile. Ni les membres de LasTesis ni les représentants légaux n'ont été informés de cette affaire.

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Le collectif LasTesis est un groupe artistique féministe basé à Valparaiso au Chili. Leur art vise à demander des comptes aux institutions étatiques qui perpétuent la violence contre les femmes et les dissidents. Le Collectif s'est fait plus largement connaître en 2019 grâce à la performance «Un violeur sur ton chemin», qui a fait écho à de nombreux mouvements de défense des droits des femmes et est devenue un hymne pour les mouvements de femmes du monde entier. En mai 2020, LasTesis a sorti une nouvelle chanson aux côtés du groupe féministe russe Pussy Riot. Les paroles dénoncent les violences policières contre les femmes en Amérique latine, reflétant l'augmentation des cas de violence conjugale dans le contexte du COVID-19 et les inégalités économiques qui contribuent à la mort de milliers de travailleurs pendant la pandémie, qui n'ont pas accès à des conditions de vie et des soins de santé adéquats.

Le 16 juin 2020, les quatre défenseuses des droits des femmes ont appris par la presse qu’une affaire pénale avait été ouverte à leur encontre par la police nationale, les Carabineros de Chile, dont la juridiction s'étend sur l’ensemble du territoire national chilien. Les membres de LasTesis sont accusés d'incitation à la violence contre la police. Selon les informations publiées par plusieurs médias, la police a indiqué qu’elle se sentait intimidée et craignait d’être attaquée, à cause des performances de LasTesis. Dans sa couverture de l’affaire, un média a cité le rapport d'un officier de police sur l’affaire, alors que les membres de LasTesis ignoraient l’existence de ce rapport.

Le 17 juin 2020, le parquet régional de Valparaíso a publié un communiqué de presse concernant deux plaintes déposées par l'unité des Carabineros "OS-9", une unité de police spécialisée dans la lutte contre le crime organisé. Le communiqué de presse déclarait que l'enquête pénale serait menée par l'unité "OS-9", l'unité qui a déposé la plainte contre LasTesis en premier lieu, ce qui laisse planer un doute quant à l'impartialité de l'enquête.

Le parquet est actuellement l'autorité chargée de l'enquête sur les quatre membres de LasTesis, car les plaintes déposées contre elles font l'objet d'une enquête préliminaire. Les avocats du Collectif ont demandé une copie de l'enquête, mais n'ont toujours pas reçu de réponse à leur demande, et n'ont pas non plus été informés du numéro de l'affaire. Par conséquent, ils ne sont pas en mesure d'accéder aux informations ou mises à jour concernant l'affaire via les canaux officiels.

Depuis que la nouvelle de l'affaire pénale a été diffusée sur les médias grand public, les quatre membres de LasTesis et les membres de leur famille sont la cible de menaces et d'actes de harcèlement en ligne, dont certains étaient misogynes. Le ministre de l'Intérieur a publiquement soutenu les plaintes contre LasTesis, déclarant que la dignité et l'image de l'institution policière doivent être protégées.

À Valparaiso, où vivent les défenseuses, de sérieuses mesures de restriction sont en place en raison du COVID-19 et les habitants doivent demander l'autorisation de la police avant de quitter leur domicile. Ce sont les mêmes policiers qui ont porté plainte contre les FDDH, tout en étant chargés d'enquêter sur l'affaire. Cette situation soulève non seulement de sérieuses inquiétudes quant à l'impartialité de l'enquête, mais crée également un environnement intimidant pour les défenseuses.

Front Line Defenders fait part de ses profondes préoccupations concernant la tentative de criminalisation de LasTesis, ainsi que les obstacles administratifs mis en place pour entraver leur droit de bénéficier d'une défense légale équitable et adéquate. Front Line Defenders pense qu'il s'agit de représailles contre leur travail artistique pacifique et légitime en faveur des droits des femmes.

De plus, Front Line Defenders est préoccupée par le fait que les Carabineros de Chile s'en prennent à la liberté d' expression des défenseuses des droits humains, alors que de nombreux incidents de violence commis par des policiers contre des femmes chiliennes lors des manifestations sociales qui ont eu lieu en octobre 2019 restent impunis.