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Interrogatoire du défenseur des droits humains Wadih Al-Asmar

Statut: 
Convoqué à un interrogatoire
À propos de la situation

Le 31 août 2018, le défenseur des droits humains Wadih Al-Asmar comparaitra devant le bureau en charge des crimes informatiques du Ministère de l'Intérieur libanais, pour un interrogatoire à propos des opinions critiques à l'encontre des politiques publiques dont il a fait part sur Facebook.

À propos de Wadih Al-Asmar

Wadih Al-AsmarWadih Al-Asmar est co-fondateur et président du Centre libanais pour les Droits humains (CLDH), une organisation qui œuvre principalement pour la prévention de la torture et la responsabilité des coupables. Il est également co-fondateur et secrétaire général du mouvement franco-libanais SOLIDA (soutien aux Libanais arbitrairement détenus) et de la Fédération Euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED). En juin 2018, il a été élu président d'EuroMed Rights, le Réseau Euro-Méditerranéen pour les droits humains. En 2015, Wadih Al-Asmar a confondé le mouvement social libanais et écologiste YouStink, qui participait activement à l'organisation et au soutien de beaucoup des manifestations lors de la crise des déchets au Liban. 

28 Août 2018
Interrogatoire du défenseur des droits humains Wadih Al-Asmar

Le 31 août 2018, le défenseur des droits humains Wadih Al-Asmar comparaitra devant le bureau en charge des crimes informatiques du Ministère de l'Intérieur libanais, pour un interrogatoire à propos des opinions critiques à l'encontre des politiques publiques dont il a fait part sur Facebook.

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Le 16 août 2018, Wadih Al-Asmar a reçu un appel du bureau des cyber crimes du ministère de l'Intérieur lui demandant de se présenter devant le bureau le 31 août pour un interrogatoire à propos de messages postés sur son compte Facebook. Le défenseur publie régulièrement des commentaires sur les droits humains et le développement politique au Liban sur ses comptes sur les réseaux sociaux.

En 2015, Wadih Al-Asmar avait comparu devant le tribunal des publications pour des charges de "diffamation et fausses accusations". L'affaire avait été intentée contre le CLDH, suite à une plainte du leader du mouvement Amal, un parti politique libanais associé à la communauté Chiite, et le chef du parlement libanais, après la publication d'un rapport de l'organisation qui dénonçait les allégations de torture perpétrées par les membres du mouvement Amal. La plainte a été retirée en 2016. 

Au cours des cinq dernières années, plusieurs défenseur-ses des droits humains, membres de la société civile, journalistes et blogueurs ont été cités à comparaître par le bureau des cybercrimes pour avoir fait part de leur opinions critiques sur les politiques publiques, les politiciens et les personnalités publiques. Selon le groupe libanais sur les droits humains, le bureau des cybercrimes a convoqué au moins 39 personnes à des interrogatoires depuis 2016. Certains défenseur-ses convoqués ont été brièvement détenus, tel que l'éminent blogueur et défenseur des droits humains Immad Bazzi, et plusieurs d'entre eux ont été accusés de "mépris criminel, calomnie et diffamation de représentants de l'État". En outre, certains blogueurs subissent des pressions du bureau pour s'engager à ne plus aborder certaines questions en ligne.

Front Line Defenders fait part de ses préoccupations quant au harcèlement et aux actes d'intimidation contre Wadih Al-Asmar, car cela semble uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités libanaises à:

1. Cesser tout acte d'acharnement judiciaire contre le défenseur des droits humains Wadih Al-Asmar, car il semble que cela soit uniquement lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;

2. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Liban, y compris les blogueurs et les journalistes, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.