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Le défenseur des droits humains et journaliste cachemiri Irfan Mehraj arrêté par la National Investigation Agency en vertu de la législation antiterroriste de l’Inde

Statut: 
Arrêté
À propos de la situation

Le 22 mars 2023, le tribunal de Patiala House à New Delhi a placé le défenseur des droits humains et journaliste Irfan Mehraj en détention provisoire dans les locaux de la National Investigation Agency (NIA). Irfan Mehraj a été arrêté le 20 mars 2023 par la NIA en vertu de plusieurs chefs d’accusation liés notamment à la loi sur la prévention des activités illégales (UAPA). Dans la soirée du 20 mars 2023, il a reçu un « appel téléphonique de routine » de la NIA lors duquel on lui a demandé de se présenter au bureau de l’Agence à Srinagar. Il a ensuite été arrêté dans le cadre d’une affaire enregistrée par la NIA en octobre 2020, sous prétexte que des organisations non gouvernementales (ONG) avaient commis des infractions graves, notamment des complots criminels et des collectes de fonds pour des organisations terroristes qu’elles soutiennent. L’arrestation d’Irfan Mehraj fait partie des attaques consolidées contre les journalistes au Cachemire et contre l’une des ONG les plus en vue, la Jammu and Kashmir Coalition of Civil Society (JKCCS).

À propos d'Irfan Mehraj

Irfan MehrajIrfan Mehraj est un journaliste basé à Srinagar dans le Cachemire. Il est fondateur et rédacteur du média en ligne Wande Magazine et il contribue également au travail éditorial du média TwoCircles.net. Il a beaucoup écrit sur les questions relatives aux violations des droits humains au Cachemire, y compris les meurtres lors de « faux affrontements » (fake encounters killings), les attaques contre les pandits cachemiris, et la situation au Cachemire après l’abrogation de l’article 370 de la Constitution indienne. Il contribue également à d’éminents médias nationaux et internationaux tels que The Indian Express, Al Jazeera, Himal Southasian et Deutsche Welle. En 2016, Irfan Mehraj a travaillé comme chercheur pour la JKCCS.

23 Mars 2023
Le défenseur des droits humains et journaliste cachemiri Irfan Mehraj arrêté par la National Investigation Agency en vertu de la législation antiterroriste de l’Inde

Le 22 mars 2023, le tribunal de Patiala House à New Delhi a placé le défenseur des droits humains et journaliste Irfan Mehraj en détention provisoire dans les locaux de la National Investigation Agency (NIA). Irfan Mehraj a été arrêté le 20 mars 2023 par la NIA en vertu de plusieurs chefs d’accusation liés notamment à la loi sur la prévention des activités illégales (UAPA). Dans la soirée du 20 mars 2023, il a reçu un « appel téléphonique de routine » de la NIA lors duquel on lui a demandé de se présenter au bureau de l’Agence à Srinagar. Il a ensuite été arrêté dans le cadre d’une affaire enregistrée par la NIA en octobre 2020, sous prétexte que des organisations non gouvernementales (ONG) avaient commis des infractions graves, notamment des complots criminels et des collectes de fonds pour des organisations terroristes qu’elles soutiennent. L’arrestation d’Irfan Mehraj fait partie des attaques consolidées contre les journalistes au Cachemire et contre l’une des ONG les plus en vue, la Jammu and Kashmir Coalition of Civil Society (JKCCS).

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Irfan Mehraj est un journaliste basé à Srinagar dans le Cachemire. Il est fondateur et rédacteur du média en ligne Wande Magazine et il contribue également au travail éditorial du média TwoCircles.net. Il a beaucoup écrit sur les questions relatives aux violations des droits humains au Cachemire, y compris les meurtres lors de « faux affrontements » (fake encounters killings), les attaques contre les pandits cachemiris, et la situation au Cachemire après l’abrogation de l’article 370 de la Constitution indienne. Il contribue également à d’éminents médias nationaux et internationaux tels que The Indian Express, Al Jazeera, Himal Southasian et Deutsche Welle. En 2016, Irfan Mehraj a travaillé comme chercheur pour la JKCCS.

Le 22 mars 2023, Irfan Mehraj a été traduit devant un juge spécial de la NIA au tribunal de Patiala House à New Delhi et placé en détention provisoire pendant 10 jours jusqu’au 1er avril 2023. La NIA avait requis 12 jours de détention. Le 20 mars 2023, Irfan Mehraj a été convoqué au bureau de la NIA à Srinagar pour une conversation informelle ; il a ensuite été arrêté dans le cadre d’une plainte (first Information Report) n° RC-37/2020, enregistrée en octobre 2020, en vertu des articles 120-B (complot criminel) et 124-A (incitation à la désaffection envers le gouvernement par des mots, des signes, etc.) du Code pénal indien et des articles 17 (collecte de fonds en vue d’activités terroristes), 18 (complot visant à commettre un acte terroriste), 22A & 22C (infractions commises par des sociétés enregistrées), 38 (infraction liée à l’appartenance à une organisation terroriste), 39 (soutien à une organisation terroriste) et 40 (collecte de fonds pour une organisation terroriste). Le 21 mars 2023, le magistrat local a approuvé la détention provisoire et le transfèrement d’Irfan Mehraj à New Delhi, où il a été transféré par un vol dans la soirée.

Irfan Mehraj a déjà été interrogé par la NIA à plusieurs reprises à Srinagar et à New Delhi au sujet de la même affaire. En octobre 2020, dans le cadre de cette affaire pour laquelle le défenseur est actuellement arrêté, la NIA avait perquisitionné les bureaux du JKCCS et les domiciles d’éminents défenseurs des droits humains cachemiris, dont Khurram Parvez. La NIA avait également saisi des documents et des appareils électroniques, y compris ceux d’Irfan Mehraj. Un communiqué de presse de la NIA du 21 mars 2023 déclare que l’arrestation d’Irfan Mehraj était la première dans le cadre de leur enquête sur cette affaire. Selon ce communiqué de presse de la NIA, il était un proche collaborateur du défenseur des droits humains Khurram Parvez qui est arbitrairement détenu dans une autre affaire similaire ouverte par la NIA en vertu de l’UAPA depuis le 22 novembre 2021.

Front Line Defenders a été informée par une source sûre que la NIA a interrogé Khurram Parvez pendant deux jours consécutifs dans la prison de haute sécurité de Rohini à New Delhi la semaine dernière. Les agents le menaçaient de les arrêter lui, ses collègues et d’autres associés, pour cette affaire depuis octobre 2020. Khurram Parvez a lui aussi été arrêté dans le cadre de l’affaire ouverte contre Irfan Mehraj, après avoir été traduit devant un tribunal à New Delhi. L’arrestation et la détention arbitraires de Khurram Parvez en novembre 2021 ont été largement condamnées par les experts de l’ONU et les organisations de défense des droits humains. Il a récemment reçu le prestigieux prix Martin Ennals en février 2023.

L’arrestation d’Irfan Mehraj est la dernière tentative de réduire au silence et d’intimider les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes au Cachemire. Outre le défenseur des droits humains Khurram Parvez, les journalistes Fahad Shah, Sajad Gul et Asif Sultan sont toujours emprisonnés et font l’objet de représailles pour leur travail légitime en faveur des droits humains et leur journalisme d’investigation.

Front Line Defenders condamne fermement l’arrestation du journaliste Irfan Mehraj et pense que cela fait partie d’une tentative plus large visant à cibler les défenseur⸱ses des droits humains humains associés à la JKCCS. Front Line Defenders est profondément préoccupée par le harcèlement croissant des militants et des journalistes au Cachemire et appelle les autorités indiennes à libérer immédiatement et inconditionnellement Irfan Mehraj et à annuler les fausses accusations portées contre lui.