Back to top

Plainte pour diffamation intentée contre Ismaael Teh

Statut: 
Accusé
À propos de la situation

Le 14 février 2018, l'Internal Security Operation Command (ISOC) de la région 4 a porté plainte pour diffamation contre le défenseur des droits humains Ismaael Teh, à propos d'un show télévisé dans lequel le défenseur avait relaté la torture qu'il avait subie aux mains de soldats thaïs en 2008.

À propos du DDH

hrd_ismaael_teh.jpgIsmaael Teh est fondateur et président de la Patani Human Rights Organisation, qui se concentre sur les droits humains et le plaidoyer juridique. L'organisation soutient les familles de détenus affectées par la promulgation de la loi martiale et du décret d'état d'urgence depuis 14 ans dans le sud de la Thaïlande. En 2008, le défenseur avait été arrêté et torturé par des soldats thaïs, en représailles à son travail en faveur des droits humains dans le contexte de la loi martiale. Ce dernier acte d'acharnement judiciaire contre le défenseur semble être en représailles contre son travail en faveur des droits humains, car son récit de son expérience de torture coïncide avec une vague de répression menée par les membres de l'ISOC de la région 4 contre les défenseur-ses des droits humains qui tentent de sensibiliser le public aux graves exactions et actes de torture perpétrés par l'armée.

19 Février 2018
Plainte pour diffamation intentée contre Ismaael Teh, pour avoir parlé de la torture qu'il a subie

Le 14 février 2018, l'Internal Security Operation Command (ISOC) de la région 4 a porté plainte pour diffamation contre le défenseur des droits humains Ismaael Teh, à propos d'un show télévisé dans lequel le défenseur avait relaté la torture qu'il avait subie aux mains de soldats thaïs en 2008.

Download Urgent Appeal

Le 5 février 2018, lors de l'émission "Policy by People" (la politique par le peuple), diffusée sur la chaine thaïe PBS, Ismaael Teh a raconté la torture que lui ont infligé des soldats thaïs lorsqu'il était étudiant à Yala en 2008. Il a été arrêté et détenu au secret dans le camps militaire d'Ingkayuthboriharn dans la province de Pattani. Il a révélé que les soldats l'ont frappé, électrocuté et qu'il lui ont braqué une arme sur la tête pour le forcer à avouer son implication au sein de l'insurrection séparatiste. S'il est reconnu coupable, Ismaael Teh risque jusqu'à deux ans de prison et une amende de 20000 baths.

Ismaael Teh risque une intensification de l'acharnement judiciaire de la part de l'ISOC compte tenu de l'attention que suscite son affaire ainsi que les graves exactions, notamment la torture, en Thaïlande, en raison de la décision de la Cour suprême en 2016, qui a ordonné à l'armée de payer 305000 baths de dommages et intérêts à Ismaael Teh, pour les agressions physiques qu'il a subies pendant sa détention. La cour avait aussi déclaré qu'il avait été illégalement détenu pendant neuf jours, ce qui viole le décret B.E. 2457 (1914) de la loi martiale qui limite la détention à sept jours.

La Thaïlande est signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En plus de nier les allégations de torture et les autres graves exactions perpétrées par les militaire, l'armée thaïe accuse souvent ceux qui portent plainte de faire de fausses déclarations dans l'intention de nuire à sa réputation. En 2016, l'ISOC de la région 4 a porté plainte pour diffamation contre trois défenseur-ses des droits humains, pour un rapport à propos des tortures infligées aux membres de la minorité musulmane Malay en Thaïlande, arrêtés pour des liens présumés avec des groupes insurgés dans l'extrême sud de la Thaïlande. En outre, les défenseur-ses qui travaillent dans les zones de conflit dans les provinces frontalières du sud de la Thaïlande sont plus exposés aux risques d'abus, car les coupables d'exactions contre les défenseur-ses jouissent d'une totale impunité, et ils sont souvent liés à l'armée ou au gouvernement.

Front Line Defenders condamne fermement l'acharnement judiciaire continu contre le défenseur des droits humains Ismaael Teh, car elle est persuadée que tout cela est lié à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains en Thaïlande.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Thaïlande à:

1. Abandonner immédiatement toutes les charges portées contre Ismaael Teh;

2. Garantir que tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Thaïlande puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.