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Accusations contre Kachua Barman

Statut: 
Cité à comparaitre
À propos de la situation

Le défenseur des droits humains M. Kachua Barman devra se présenter devant la sous division du tribunal de Dinhata le 8 août 2016, suite à une citation à comparaître reçue le 27 juillet 2016. Le défenseur est accusé d'avoir "troublé la paix et la tranquillité dans une zone".

À propos de Kachua Barman

Kachua Barman

Kachua Barman est leader d'une communauté d'habitants d'une enclave indienne à Dinhata, et il travaille étroitement avec Banglar Manabadhikar Suraksha Mancha (MASUM), une organisation qui lutte pour les droits des habitants de l'enclave indienne au Bangladesh, qui sont privés de citoyenneté et des droits humains fondamentaux à leur arrivée en Inde. Kachua Barman fait aussi pression sur le gouvernement indien afin qu'il mette en place des systèmes de dédommagements et de réhabilitation pour les habitants de l'enclave.

Depuis 68 ans, après l'indépendance de l'Inde, l'Inde et le Bangladesh ont conservé de petits territoires (appelés enclaves) situés de l'autre côté des frontières de l'autre pays. Cela a conduit certains citoyens indiens à vivre dans des territoires entourés par les terres bangladaises et vice versa. Les personnes vivant dans ces enclaves vivent dans une sorte de limbe, comme s'ils étaient apatrides: ils n'ont ni identité sociale, ni statut politique et se voient refuser le droit aux services basiques tels que l'électricité, l'eau, les soins médicaux, l'éducation scolaire et une infrastructure routière convenable. En 2015, l'Inde et le Bangladesh ont officiellement échangé 162 enclaves mais les communautés n'ont eu droit à aucune compensation et n'ont toujours pas accès aux services de base.

4 Août 2016
Accusations contre le défenseur des droits humains Kachua Barman

Le défenseur des droits humains M. Kachua Barman devra se présenter devant la sous division du tribunal de Dinhata le 8 août 2016, suite à une citation à comparaître reçue le 27 juillet 2016. Le défenseur est accusé d'avoir "troublé la paix et la tranquillité dans une zone", en vertu de la section 107 du Code pénal.

Le 27 juillet 2016, la police s'est présentée dans le camp temporaire de Dinhata Krishi Farm et a déchiré des affiches placée à l'entrée du camp relatives aux demandes des habitants de l'enclave. La police a interrogé les habitants du camp, dont Kachua Barman, pour savoir qui avait placardé ces affiches. Le défenseur a répondu que le "contenu des affiches n'est pas offensant ou illégal". Ce soir là, le défenseur a été accusé d'avoir "troublé la paix et la tranquillité", en vertu de la section 107 du Code pénal. La visite de la police fait suite à une visite de représentants du gouvernement local le 22 juillet, lors de laquelle ils ont pris des photos des affiches.

Ce n'est pas la première fois que des associés de MASUM sont harcelés par des représentants du gouvernement. Le 6 août 2015, Durbadal Majumder, membre de MASUM chargé de surveiller la situation des droits humains dans le district de Jalpaiguri, a été placé en détention préventive et informé qu'une affaire criminelle avait été ouverte contre lui. En février 2015, M. Ajijul Haque, a été passé à tabac par un groupe d'inconnus au Bengale Occidental, vraisemblablement en présence de policiers, et placé en détention pendant près de huit heures.

Front Line Defenders est préoccupée par les accusations portées contre le défenseur des droits humains Kachua Barman et ses associés de MASUM, car elles semblent directement liées à leurs activités pacifiques et légitimes en faveur des droits humains des habitants de l'enclave indienne.