Lettre conjointe à l’administration Biden sur les préoccupations urgentes concernant la vie du défenseur des droits humains emprisonné Abdulhadi Al-Khawaja

M. l’Ambassadeur Henry Wooster

Principal Deputy Assistant Secretary for Near Eastern Affairs

2201 C Street NW

Washington, DC 20520

Monsieur l’Ambassadeur Wooster,

Nous, les organisations soussignées, vous écrivons pour vous faire part de nos vives préoccupations concernant la situation urgente pour la vie d’Abdulhadi Al-Khawaja, un éminent défenseur des droits humains bahreïni-danois de 62 ans qui est actuellement en grève de la faim pour protester contre son emprisonnement injuste et contre le refus continu de lui prodiguer les soins médicaux urgents auxquels il est soumis depuis qu’il est détenu. Alors que son état de santé se détériore rapidement, nous demandons instamment au gouvernement américain de faire pression sur les autorités bahreïnies pour qu’il soit libéré immédiatement et sans condition.

M. Al-Khawaja, cofondateur du Gulf Centre for Human Rights et du Bahrain Center for Human Rights, est injustement emprisonné depuis 12 ans. Il a été arrêté en 2011 pour son rôle dans les manifestations pacifiques lors du soulèvement en faveur de la démocratie au Bahreïn et purge actuellement une peine de prison à perpétuité dans ce pays. L’état de santé d’Abdulhadi Al-Khawaja s’est considérablement détérioré au cours de son incarcération. Il a été soumis à de graves tortures physiques, sexuelles et psychologiques. 

Les autorités pénitentiaires omettent régulièrement de fournir des soins ou d’autoriser M. Al-Khawaja à accéder à un traitement médical adéquat. En février 2023, Abdulhadi Al-Khawaja a été victime d’une arythmie cardiaque ; pendant plusieurs mois, il s’est vu refuser un traitement médical adéquat, malgré la persistance de ses problèmes cardiaques et le risque de faire un arrêt cardiaque.

Le 9 août 2023, M. Al-Khawaja a entamé une grève de la faim avec des centaines d’autres détenus pour réclamer de meilleures conditions dans le centre de réhabilitation et de réforme de Jau. Deux jours plus tard, le 11 août, il a été transporté d’urgence à l’unité de soins intensifs d’un hôpital militaire du Bahreïn en raison de graves problèmes cardiaques. Le médecin de garde a souligné le danger imminent pour la vie d’Al-Khawaja et lui a administré une injection intraveineuse jusqu’à ce que son rythme cardiaque se stabilise. 

Abdulhadi Al-Khawaja a ensuite été renvoyé en prison, où il poursuit sa grève de la faim. Il continue à avoir besoin de soins médicaux urgents et adéquats, que les autorités pénitentiaires ne lui fournissent pas. Selon un médecin indépendant consultant pour la famille et connaissant bien le cas et l’état de santé de M. Al-Khawaja, ce dernier pourrait ne pas survivre plus de quelques jours, compte tenu de la détérioration de son état, de ses problèmes de santé chroniques et du risque de faire un arrêt cardiaque soudain et mortel. 

Le respect des droits humains est inextricablement lié aux intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, et la détention et le décès éventuel d’un éminent défenseur des droits humains bahreïni détenu par l’État menacent ces intérêts. La situation précaire de M. Al-Khawaja exige une réponse urgente. 

Nous demandons respectueusement aux États-Unis de tirer parti de leur partenariat étroit en matière de sécurité et d’exhorter les autorités bahreïnies à libérer Abdulhadi Al-Khawaja immédiatement et sans condition et, en attendant, à veiller à ce qu’il reçoive les soins médicaux nécessaires pour éviter une tragédie imminente. 

Merci pour le temps et l’attention que vous consacrerez à cette question urgente.

Sincères salutations,

ActionAid Denmark

Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain (ADHRB)

Amnesty International 

Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD)

Cairo Institute for Human rights Studies (CIHRS)

Democracy for the Arab World Now (DAWN)

#FreeAlKhawaja Campaign

Front Line Defenders

Gulf Centre for Human Rights (GCHR)

Human Rights First 

Human Rights Watch (HRW)

International Service for Human Rights (ISHR)

Project on Middle East Democracy (POMED)