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Menaces et harcèlement contre les défenseurs des droits humains Rohingyas Saiful Arakani et Aziz Arakani

Statut: 
Menacés et harcelés
À propos de la situation

Le 15 juillet 2022, le Bataillon 16 de la police armée du Bangladesh a effectué une descente au domicile des défenseurs des droits humains et des journalistes Rohingyas Saiful Arakani et Aziz Arakani dans le camp enregistré de Nayapara. Incapables de les trouver à la résidence, les policiers ont agressé physiquement et arrêté le père des défenseurs, Sultan Ahmed, et leur beau-frère, Nur Bareq. Alors que Sultan Ahmed a été relâché par la police après quatre heures, Nur Bareq est en détention depuis plus de quatre jours sans être traduit devant le tribunal. Il a également été sévèrement battu et torturé pendant sa garde à vue.

À propos de Saiful Arakani et Aziz Arakani

  Saiful Arakani et Aziz Arakani sont frères ; ils sont tous deux journalistes Rohingyas et couvrent diverses violations des droits humains auxquelles sont confrontés les réfugiés Rohingyas au Bangladesh et ailleurs en Asie. Saiful Arakani est reporter et Aziz Arakani est cameraman pour le site d’informations rohingya The Arakan Times. Ils se concentrent sur des questions comme la traite des Rohingyas, les homicides de défenseur⸱ses des droits humains et leaders Rohingyas, la vente de drogues, l’absence de programmes de sécurité alimentaire, les incendies dans les camps de réfugiés entre autres. Pour leurs reportages sur les problèmes auxquels sont confrontés les Rohingyas, Saiful Arakani et Aziz Arakani font face à des menaces répétées, au harcèlement et à la violence de la part de la police au Bangladesh et de la population locale. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) suit leur affaire et a publié des déclarations en leur faveur.

19 Juillet 2022
Menaces et harcèlement contre les défenseurs des droits humains Rohingyas Saiful Arakani et Aziz Arakani

Le 15 juillet 2022, le Bataillon 16 de la police armée du Bangladesh a effectué une descente au domicile des défenseurs des droits humains et des journalistes Rohingyas Saiful Arakani et Aziz Arakani dans le camp enregistré de Nayapara. Incapables de les trouver à la résidence, les policiers ont agressé physiquement et arrêté le père des défenseurs, Sultan Ahmed, et leur beau-frère, Nur Bareq. Alors que Sultan Ahmed a été relâché par la police après quatre heures, Nur Bareq est en détention depuis plus de quatre jours sans être traduit devant le tribunal. Il a également été sévèrement battu et torturé pendant sa garde à vue.

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Saiful Arakani et Aziz Arakani sont frères ; ils sont tous deux journalistes Rohingyas et couvrent diverses violations des droits humains auxquelles sont confrontés les réfugiés Rohingyas au Bangladesh et ailleurs en Asie. Saiful Arakani est reporter et Aziz Arakani est cameraman pour le site d’informations rohingya The Arakan Times. Ils se concentrent sur des questions comme la traite des Rohingyas, les homicides de défenseur⸱ses des droits humains et leaders Rohingyas, la vente de drogues, l’absence de programmes de sécurité alimentaire, les incendies dans les camps de réfugiés entre autres. Pour leurs reportages sur les problèmes auxquels sont confrontés les Rohingyas, Saiful Arakani et Aziz Arakani font face à des menaces répétées, au harcèlement et à la violence de la part de la police au Bangladesh et de la population locale. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) suit leur affaire et a publié des déclarations en leur faveur.

Le 15 juillet 2022, le Bataillon 16 de la police armée a perquisitionné la maison de Saiful Arakani et Aziz Arakani à la recherche des défenseurs et a arrêté leur père et leur beau-frère en guise de représailles. Nur Bareq, leur beau-frère, est toujours détenu sans avoir été traduit devant la justice. Il est actuellement détenu dans la prison de Cox Bazar. La police a également tenté d’extorquer de l’argent à Saiful Arakani et Aziz Arakani afin de libérer Nur Bareq. Lors de la perquisition, les policiers ont découvert une somme d’argent qui, selon eux, a été obtenue illégalement ; ils accusent les défenseurs de blanchiment d’argent, même s’ils ont des preuves écrites indiquant que l’argent a été donné par des organisations internationales pour le traitement du cancer de leur père.

Ce n’est pas la première forme de représailles contre Saiful Arakani et Aziz Arakani contre leurs activités journalistiques. Le 29 juin 2022, Aziz Arakani a été violemment agressé par des trafiquants d’êtres humains en présence de la police du Bangladesh, à cause de ses reportages sur le trafic de 34 réfugiés Rohingyas de leurs camps. Les trafiquants ont également menacé de les tuer lui et Saiful Arakani. Aziz Arakani a tenté de porter plainte auprès de la police, mais il estime que celle-ci a été soudoyée par les trafiquants et qu’aucune mesure n’a été prise contre eux.

Le 20 décembre 2021, le Bataillon de la police armée a convoqué Saiful Arakani au poste du camp de réfugiés de Nayapara, pour l’un de ses reportages, l’a sévèrement torturé et a menacé de porter plainte. Le défenseur a également été forcé de dire à Aziz Arakani de venir au poste de police, mais quand il l’a averti que la police le cherchait, les policiers ont redoublé les coups contre Saiful. Le lendemain, la police a traqué Aziz Arakani à son domicile et l’a averti de ne plus couvrir la question des Rohingyas. La police a arrêté leur père pendant plus de trois heures et l’a laissé partir après avoir obtenu sa signature sur une feuille de papier vierge. Saiful Arakani et Aziz Arakani se sont cachés pendant plusieurs mois après cet incident.

Le 16 octobre 2021, des membres de l’Armée du Salut des Rohingyas d’Arakan, un groupe d’insurgés armés qui s’opposent au rapatriement des réfugiés Rohingyas et qui est soupçonné d’être derrière le meurtre du défenseur des droits humains Rohingya Mohib Ullah, est venu chez eux à leur recherche et a tiré en l’air avec des armes pour les menacer afin qu’ils ne couvrent plus la mort de Mohib Ullah. Lorsqu’ils ont informé la police de cet incident, celle-ci a refusé de prendre des mesures disant que le CPJ et les Rohingyas les sauveront. Le 29 septembre 2021, les journalistes avaient également reçu des menaces téléphoniques de la part des membres de l’Armée du Salut des Rohingyas d’Arakan.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces répétées, le harcèlement et la brutalité policière auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains Saiful Arakani et Aziz Arakani et leur famille. Nous condamnons le recours à la force en guise de représailles contre le travail légitime en faveur des droits humains et les activités pacifiques menées par Saiful Arakani et Aziz Arakani. La sécurité des défenseurs doit être assurée par les autorités du Bangladesh, car ils sont des réfugiés et n’ont pas les droits liés à la nationalité.

Front Line Defenders exhorte les autorités bangladaises compétentes à :

Cesser immédiatement et sans condition toute forme de harcèlement contre les défenseurs des droits humains Saiful et Aziz Arakani et leur famille ;

Libérer immédiatement et sans condition Nur Bareq, leur beau-frère, et mener une enquête impartiale sur sa détention injustifiée et les allégations de torture afin de traduire les auteurs en justice conformément au droit international relatif aux droits humains ;

Lancer une enquête immédiate, impartiale et approfondie sur les menaces et le harcèlement auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains et veiller à ce que les auteurs soient traduits en justice conformément au droit international relatif aux droits humains ;

Lancer un examen judiciaire approfondi des droits garantis aux réfugiés au Bangladesh, en consultant véritablement les organisations de la société civile indépendantes et les défenseur⸱ses des droits humains, en vue d’aligner les lois sur les obligations du Bangladesh en vertu du droit et des normes internationaux relatifs aux droits humains ;

Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur⸱ses des droits humains au Bangladesh puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.