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Sultana Kamal publiquement menacée par le groupe islamiste radical Hefazat-e-Islam

Statut: 
Menacée
À propos de la situation

Le 2 juin 2017, la défenseuse des droits humains Sultana Kamal a été publiquement menacée d'être arrêtée, envoyée en exil et violentée par le comité de Dhaka du groupe radical Hefazat-e-Islam, qui a volontairement déformé les propos qu'elle a tenus lors d'un talk show diffusé sur la chaine privée d'information News 24. Le vice-président d'Hefazat-e-Islam, Junayed Al-Habib, a injustement affirmé que Sultana Kamal avait appelé à la fermeture de toutes les mosquées du pays, et il a réclamé son arrestation dans les 24 h. Des membres de l'organisation l'ont menacée de violence et ont dit qu'elle subirait le même sort que l'auteur Taslima Nasrin, exilée depuis 1994 à cause de ses activités en faveur des droits humains. 

À propos de Sultana Kamal

sultana-kamal.jpgSultana Kamal est défenseuse des droits humains et avocate; elle est connue pour son travail en faveur des droits civils, politiques et pour l'égalité des sexes. Pendant plus de 15 ans, elle était directrice exécutive d'Ain o Salish Kedra (ASK), une organisation d'aide juridique et de défense des droits humains au Bangladesh. En outre, elle est présidente de We Can End Violence Against Women Alliance (alliance nous pouvons mettre fin aux violences contre les femmes), présidente de Transparency International Bangladesh ainsi que co-présidente de la commission Chittagong Hill Tracts Commission.

8 Juin 2017
Sultana Kamal publiquement menacée par le groupe islamiste radical Hefazat-e-Islam

Le 2 juin 2017, la défenseuse des droits humains Sultana Kamal a été publiquement menacée d'être arrêtée, envoyée en exil et violentée par le comité de Dhaka du groupe radical Hefazat-e-Islam, qui a volontairement déformé les propos qu'elle a tenus lors d'un talk show diffusé sur la chaine privée d'information News 24.

Sultana Kamal est défenseuse des droits humains et avocate; elle est connue pour son travail en faveur des droits civils, politiques et pour l'égalité des sexes. Pendant plus de 15 ans, elle était directrice exécutive d'Ain o Salish Kedra (ASK), une organisation d'aide juridique et de défense des droits humains au Bangladesh. En outre, elle est présidente de We Can End Violence Against Women Alliance (alliance nous pouvons mettre fin aux violences contre les femmes), présidente de Transparency International Bangladesh ainsi que co-présidente de la commission Chittagong Hill Tracts Commission.

Dans son récent rapport d'enquête, Front Line Defenders a conclu que les autorités du Bangladesh refusent systématiquement d'enquêter sur les attaques, les assassinats et les menaces contre les défenseur-ses des droits humains, et a taxé le pays "d'environnement meurtrier pour les DDH qui militent en faveur de réformes relatives aux droits humains auxquelles s'opposent les fondamentalistes islamistes".

Le 2 juin 2017, la branche de Dhaka d'Hefezat-e-Islam a appelé à l'arrestation de Sultana Kamal et l'a menacée de violence après une émission de télévision à laquelle elle a participé. Lors d'un débat à propos du retrait d'une sculpture représentant la déesse de la Justice de l'enceinte de la Cour suprême, Sultana Kamal a déclaré au représentant d'Hefazat-e-Islam, Mufti Sakhawat Hossain, que si la position du groupe était qu'il ne devait y avoir aucun signe religieux dans l'enceinte de la cour, le même argument s'applique à la mosquée située dans la cour et qu'elle ne devrait donc pas s'y trouver. Après le talk-show, le vice-président d'Hefazat-e-Islam, Junayed Al-Habib, a affirmé que Sultana Kamal avait appelé à la fermeture de toutes les mosquées du pays, et il a réclamé son arrestation dans les 24 h. Des membres de l'organisation l'ont menacée de violence et ont dit qu'elle subirait le même sort que l'auteur Taslima Nasrin, exilée depuis 1994 à cause de ses activités en faveur des droits humains. La division de Ramna de la police métropolitaine de Dhaka et la section d'enquête ont déclaré le 5 juin avoir pris des mesures conjointes pour assurer la protection de Sultana Kamal. Cependant, la défenseuse a indiqué que les forces de l'ordre n'avaient fait que lui parler et ont dit qu'elles gardaient un œil sur le quartier pour la protéger.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les menaces proférées contre la défenseuse des droits humains Sultana Kamal, qui semblent uniquement motivées par son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains au Bangladesh.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Bangladesh à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces et actes d'intimidation contre Sultana Kamal, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité de Sultana Kamal et de sa famille;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Bangladesh puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.