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Sultana Kamal

DDH & Présidente
Transparency International Bangladesh
John Humphrey Freedom Award
1996

Avocate et défenseuse des droits humains, Sultana Kamal est l'une des principales militantes au Bangladesh, connue pour son travail en faveur des droits civils et politiques et en faveur de l'égalité des sexes. Pendant plus de 15 ans, elle était directrice exécutive d'Ain o Salish Kedra (ASK), une organisation de défense des droits humains au Bangladesh.

Dans le cadre du mouvement de libération à la fin des années 60 et début 70, Sultana militait à Kachi Kanchar Mela Sangskriti Sangsad, Luttes pour l'autonomie culturelle et les bouleversements importants de 69. En 1971, elle a rejoint Muktibahini et était l'une des fondatrices du Bangladesh Field Hospital (hôpital de terrain) à Agartala pour les combattants de la liberté. Sultana et sa sœur Saeeda étaient parmi les quatre femmes à obtenir le commandement spécial du CNC pour leur rôle durant la guerre de libération.

Dans les années 1980, elle a travaillé pour le département juridique de la Bangladesh Tobacco Company, et a été bénévole auprès des Boat People vietnamiens à Hong Kong en tant que consultante juridique pour le HCR de l'ONU (1989-90). Elle a reçu l'Ananya Top Ten award en 1995 et le John Humphrey Freedom Award du Canada en 1996 pour son engagement en faveur des droits humains et des droits des femmes.

Sultana est membre fondateur de la célèbre troupe de théâtre "Nagorik Natya Samproday" et a joué les rôles principaux de ses premières pièces. Elle a été nommée en tant que conseillère du gouvernement intérimaire du Bangladesh en octobre 2006, dont elle a démissionné avec trois collègues en décembre de la même année.

Les défenseur-ses des droits humains (DDH) au Bangladesh sont victimes d’acharnement judiciaire, d'arrestations arbitraires, d'accusations fabriquées de toutes pièces, d'enlèvements, d'agressions physiques, de torture et d'exécutions extrajudiciaires. Les violations des droits humains contre les DDH sont perpétrées par des acteurs étatiques ou non, notamment par de grandes entreprises, et l’impunité reste une question particulièrement préoccupante, notamment car les attaques meurtrières contre les défenseur-ses des droits humains et les journalistes sont de plus en plus fréquentes.

Au cours des dernières années, des douzaines de journalistes ont été agressés par la police ou des bandes armées. Pour la seule année 2012, trois journalistes ont été assassinés et 19 ont été agressés physiquement. Les femmes journalistes sont particulièrement vulnérables : nombre d’entre elles sont harcelées ou agressées sexuellement, y compris sur leur lieu de travail. Dans la grande majorité des cas, ces violations restent impunies. Au cours des huit premiers mois de 2015, quatre blogueurs ont été tués. L'une des victimes avait déjà indiqué craindre une attaque et a déclaré que la police a ignoré ses plaintes contre les menaces qu'il a reçues.

Les loi restrictives constituent également une menace pour le travail des défenseur-ses des droits humains au Bangladesh. La loi de 2014 sur la règlementation des donations étrangères (activités bénévoles), approuvée par le cabinet du premier ministre en 2014 et actuellement devant le Parlement, augmente le contrôle gouvernemental sur la société civile et restreint les financements. La loi sur les technologies de l’information et de la communication (ICT-Act) de 2006 (amendée en 2013), est également utilisée pour faire taire les défenseur-ses des droits humains et bloquer les sites web dont le contenu est jugé sensible par les autorités.