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Nurcan Baysal sous le coup d'une enquête pour des messages postés sur les réseaux sociaux à propos du COVID-19 et des conditions de détention

Statut: 
Sous le coup d'une enquête
À propos de la situation

Dans la matinée du 20 avril 2020, Nurcan Baysal a reçu un appel du siège de la police de Diyarbakır, lui demandant de se rendre au poste dans l'après-midi pour faire une déposition dans le cadre d'une nouvelle enquête sur ses publications en ligne. Cet appel a été passé moins de trois semaines après autre déposition concernant les tweets qu'elle avait publiés dans lesquels elle remettait en question la réponse des autorités à la pandémie de Covid-19.

Le 30 mars 2020, Nurcan Baysal a été interrogée par la police à Diyarbakır dans le cadre d'une enquête criminelle ouverte contre elle ; l'enquête est liée à ses récents articles publiés sur les réseaux sociaux au sujet des mesures prises dans la province pour répondre à l'épidémie de COVID-19. Si elle est inculpée, elle pourrait être accusée d'"incitation à la haine et à l'hostilité".

À propos de Nurcan Baysal

Nurcan BaysalNurcan Baysal est une journaliste et défenseuse des droits humains kurde basée dans la province de Diyarbakır, dans le sud-est du pays. En 2015 et 2016, elle a documenté des violations des droits humains perpétrées lors des fréquentes opérations militaires menées dans la région. En tant que journaliste, elle couvre les questions et les sujets kurdes relatifs aux droits humains, au développement et à la pauvreté. Elle a co-fondé plusieurs organisations de la société civile et a contribué à de nombreuses études sur la migration forcée, la pauvreté, le développement et le genre. Au cours des dernières années, elle a participé à la création d'un refuge pour les femmes yézidies qui fuient Daech. Elle est également lauréate du Prix Front Line Defenders 2018 pour les défenseur-ses des droits humains en danger.

23 Avril 2020
L'acharnement judiciaire contre Nurcan Baysal se poursuit avec une nouvelle enquête

Dans la matinée du 20 avril 2020, Nurcan Baysal a reçu un appel du siège de la police de Diyarbakır, lui demandant de se rendre au poste dans l'après-midi pour faire une déposition dans le cadre d'une nouvelle enquête sur ses publications en ligne. Cet appel a été passé moins de trois semaines après autre déposition concernant les tweets qu'elle avait publiés dans lesquels elle remettait en question la réponse des autorités à la pandémie de Covid-19.

Le jour-même, dans l'après-midi, Nurcan s'est rendue au poste de police avec son avocat et a découvert qu'une nouvelle enquête avait été ouverte concernant deux tweets qu'elle avait publiés en février 2018 et octobre 2019. L'un des tweets, qui est épinglé sur son profil Twitter, dit : Nous avons commencé à réparer notre maison démolie à Sur. Allez, secouez-vous. Laissez le désespoir et le sentiment d'impuissance derrière. Envoyez des cartes postales aux prisonniers, exprimez votre solidarité avec les familles qu'ils ont dû laisser derrière eux. Sur, Cizre, Şırnak... soyez solidaires avec les gens dont les maisons ont été démolies! Regardez le ciel, les étoiles sont toujours là..."

L'autre tweet, daté d'octobre 2019 répondait à un message de Temel Karamollaoğlu, le leader d'un parti d'opposition, à propos de l'offensive militaire turque en Syrie en octobre 2019. Elle a écrit : "vous allez contribuer à la mort de centaines, peut-être de milliers de personnes. Que Dieu ne vous pardonne pas!".

Les accusations portées contre elle sont les mêmes que pour la première enquête : "incitation à la haine et à l'inimitié au sein du public", et elles sont basées uniquement sur ces deux tweets.

Nurcan Baysal a réagi à l'accusation en disant que son tweet épinglé vise à inciter à l'espoir et à la solidarité, pas à la haine et à l'inimitié, et à défendre le droit à la vie. Elle a rappelé aux officiers son droit à la liberté d'expression protégée par la Constitution de la Turquie ainsi que par les normes internationales relatives aux droits humains.

1 Avril 2020
Nurcan Baysal sous le coup d'une enquête pour des messages postés sur les réseaux sociaux à propos du COVID-19 et des conditions de détention

Le 30 mars 2020, Nurcan Baysal a été interrogée par la police à Diyarbakır dans le cadre d'une enquête criminelle ouverte contre elle ; l'enquête est liée à ses récents articles publiés sur les réseaux sociaux au sujet des mesures prises dans la province pour répondre à l'épidémie de COVID-19. Si elle est inculpée, elle pourrait être accusée d'"incitation à la haine et à l'hostilité".

Télécharger l'appel urgent

Nurcan Baysal est une journaliste et défenseuse des droits humains kurde basée dans la province de Diyarbakır, dans le sud-est du pays. En 2015 et 2016, elle a documenté des violations des droits humains perpétrées lors des fréquentes opérations militaires menées dans la région. En tant que journaliste, elle couvre les questions et les sujets kurdes relatifs aux droits humains, au développement et à la pauvreté. Elle a co-fondé plusieurs organisations de la société civile et a contribué à de nombreuses études sur la migration forcée, la pauvreté, le développement et le genre. Au cours des dernières années, elle a participé à la création d'un refuge pour les femmes yézidies qui fuient Daech. Elle est également lauréate du Prix Front Line Defenders 2018 pour les défenseur-ses des droits humains en danger.

Le 30 mars 2020, Nurcan Baysal a été convoquée au siège de la police de Diyarbakır pour faire une déclaration concernant une nouvelle enquête pénale ouverte contre elle. Elle a demandé que l'interrogatoire soit reporté jusqu'à la fin des mesures de confinement prises contre la pandémie de COVID-19, mais sa demande a été refusée sous prétexte d'urgence. La police a déclaré qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre elle mais n'avait pas été exécuté pour des raisons de santé publique.

La défenseuse s'est rendue au poste avec son avocat. Elle a été interrogée au sujet de ses récents messages sur les réseaux sociaux, dans lesquels elle commentait principalement les précautions prises par le gouvernement contre le COVİD-19 et leur mise en œuvre à Diyarbakir et dans d'autres villes kurdes. La police lui a également posé des questions sur ses deux articles récents, l'un d'eux intitulé "La routine continue à Diyarbakir malgré le coronavirus". Elle a en outre été interrogée sur ses motivations pour publier sur Twitter ce qui constituait une "menace incitant à la peur et à la panique au sein du public", selon sa déposition publiée par la police. Elle a été informée qu'elle était officiellement en état d'arrestation mais qu'elle pouvait rentrer chez elle en raison des mesures de santé publique. Elle a été invitée à revenir au siège de la police le lendemain afin d’être conduite au parquet pour faire sa déposition.

Le lendemain matin, le 31 mars, Nurcan Baysal et ses avocats se sont rendus au siège de la police de Diyarbakir comme demandé et ils ont été escortés au parquet. Là-bas, la défenseuse a été interrogée au sujet de ce qu'elle publie sur les réseaux sociaux, en particulier les publications mentionnant les mauvaises conditions de détention et appelant à la libération des prisonniers en raison des risques sanitaires. Après avoir pris sa déposition, le procureur a renvoyé Nurcan Baysal devant le juge de paix en matière pénale, la soupçonnant d'"inciter le public à la haine et à l'hostilité", et a requis une mesure de contrôle judiciaire sous la forme d'une interdiction de voyager.

Nurcan s'est défendue devant le juge de paix, affirmant qu'il était de son devoir de journaliste et de défenseuse des droits humains d'informer et de sensibiliser le public. Elle a en outre affirmé qu'une interdiction de voyager entraverait son travail. Alors que la défenseuse a été libérée sans interdiction de voyager, elle fait toujours l'objet d'une enquête. Si elle est inculpée, elle pourrait être accusée d'"incitation à la haine et à l'hostilité".