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Des membres du mouvement LUCHA arrêtés, détenus et agressés

Statut: 
Détenus et attaqués
À propos de la situation

Le 22 novembre 2016, les juges du Tribunal de Grande Instance de Goma ont rejeté la demande de remise en liberté de Mr Faustin Dunia, Mr Glody Ntambwe et Mr Jacques Muhindo, trois membres de l’organisation Lutte pour le changement– LUCHA emprisonnés depuis le 24 octobre 2016.

Du 24 au 26 octobre 2016, à Goma, 14 membres du mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA) ont été arrêtés et détenus alors qu’ils prenaient part à la mobilisation des étudiants dans le cadre des manifestations légales et pacifiques qu’ils comptaient organiser du 26 au 27 octobre 2016 dans différents coins de la RDC.

À propos de LUCHA

LUCHA DRC Photo credit: Human Rights Watch LUCHA est un mouvement citoyen, non-violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, capitale de la province du Nord Kivu. Le mouvement milite pour la justice sociale et le renouveau démocratique en RDC à travers des campagnes et encourage les citoyens Congolais à promouvoir le respect des droits humains. Depuis que le Président Joseph Kabila a annoncé son intention de repousser les élections présidentielles, ce qui aurait comme effet de lui donner la possibilité de rester au pouvoir au-delà de ses deux mandats, LUCHA et ses membres ont été au centre des actions de mobilisation de la société civile qui s’organisait pour revendiquer le respect de l’état de droit et des droits humains en RDC. Ils ont mené des actions de plaidoyer en vue d’une alternance pacifique du pouvoir qui suppose des élections équitables et faites dans les délais raisonables.

30 Novembre 2016
Refus de liberté provisoire pour trois membres de LUCHA

Le 22 novembre 2016, les juges du Tribunal de Grande Instance de Goma ont rejeté la demande de remise en liberté de Mr Faustin Dunia, Mr Glody Ntambwe et Mr Jacques Muhindo, trois membres de l’organisation Lutte pour le changement– LUCHA emprisonnés depuis le 24 octobre 2016.

LUCHA est un mouvement citoyen, non-violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu. Le mouvement milite pour la justice sociale et le renouveau démocratique en République Démocratique du Congo (RDC) à travers des campagnes, et encourage les citoyens congolais à promouvoir le respect des droits humains. Depuis que le Président Joseph Kabila a annoncé son intention de repousser les élections présidentielles, ce qui aurait comme effet de lui donner la possibilité de rester au pouvoir au-delà de ses deux mandats, LUCHA et ses membres ont été au centre d’actions de mobilisation de la société civile, qui s’est réunie afin de revendiquer le respect de l’état de droit et des droits humains en RDC. Ils ont mené des actions de plaidoyer visant à une alternance pacifique du pouvoir, qui requiert des élections équitables et appelées dans des délais raisonnables.

Le 22 novembre 2016, les juges du Tribunal de Grande Instance de Goma ont rejeté leur demande de remise en liberté. Selon le Code de procédure pénale, la période d’attente d’une décision de remise en liberté ne peut pas excéder 48 heures. Cependant, le Tribunal avait pris deux semaines avant de rendre une décision de la demande des trois défenseurs des droits humains.

Faustin Dunia, Glody Ntambwe et Jacques Muhindo ont été arrêtés le 24 octobre 2016 aux environs de l’Institut Supérieur de Commerce de Goma où ils étaient en train de mobiliser des étudiants pour les convaincre d’assister à des manifestations contre le prolongement du mandat du Président Kabila, prévues les 26 et 27 octobre 2016. Ils rapportent avoir été détenus dans deux endroits différents entre le 24 et le 29 octobre 2016. Ils ont passés les premiers jours dans un cachot, le P2, situé dans le Bureau de renseignement civil de Goma, où ils ont été battus par la police. Ensuite, à une date inconnue, ils ont été transférés au Parquet de Goma. Jusqu’au présent, ils sont actuellement emprisonnés à la prison centrale de Goma. 

Front Line Defenders exprime sa sincère préoccupation quant à la détention continue de Faustin Dunia, Glody Ntambwe et Jacques Muhindo, et identifie une tendance d’harcèlement et de menaces qui cible des défenseuses/eurs des droits humains travaillant pour l’état de droit et le départ du Président Kabila à la fin de son mandat de deux termes. Front Line Defenders exhorte les autorités de la RDC à libérer Faustin Dunia, Glody Ntambwe et Jacques Muhindo immédiatement et sans condition et à prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir leur intégrité physique et psychologique lorsqu’en détention.

1 Novembre 2016
Des membres du mouvement LUCHA arrêtés, détenus et agressés

Du 24 au 26 octobre 2016, à Goma, 14 membres du mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA) ont été arrêtés et détenus alors qu’ils prenaient part à la mobilisation des étudiants dans le cadre des manifestations légales et pacifiques qu’ils comptaient organiser du 26 au 27 octobre 2016 dans différents coins de la RDC.

Download the Urgent Appeal in French (PDF)

Le 24 Octobre 2016, six membres de la LUCHA ont été arrếté à environs 10 heures du matin à l’extérieur de l’Institut Supérieur de Commerce de Goma. Les six ont été appréhendés alors qu’ils distribuaient des brochures d’information sur les manifestations prévues du 26 au 27 octobre 2016. Trois membres de LUCHA ont été arrêtés par des éléments de la brigade estudiantine envoyés par le Directeur Général de l’Institut. Peu après l’ arrestation de ces derniers, deux du groupe des six sont allés chez le Directeur Général pour plaider la cause de leurs collègues arrêtés, mais ils ont êtés arrêtés à leur tour. Le dernier du groupe des six membres de LUCHA a finalement été arrếté, et tout le groupe a été détenu au cachot connu sous le nom de “P2”.  Il est indiqué que lors de leur détention à “P2”; tous les six membres de LUCHA auraient reçu entre 35 à 50 coups de bâton chacun des forces de securité. Trois défenseurs sont actuellement détenus au cachot du Tribunal de Première Instance à Goma, et trois défenseurs ont été libérés le 28 octobre 2016.

Le 26 octobre 2016, huit membres de LUCHA ont été arrếtés par la police à environs 9:30 du matin  à l’extérieur de l’Hôtel Rusina à Goma. Ils ont été arrêtés à un point de rencontre pour un sit-in qu’ils s’apprêtaient à organiser aux bureaux de la MONUSCO. Quand ils ont été arrêtés, ils ont été embarqués dans un véhicule Jeep de la police et acheminés au commissariat de la police provinciale pour y être détenus. Les huit défenseurs des droits humains ont par la suite été relâchés à 6 heures du soir.

Front Line Defenders exprime sa sincère préoccupation concernant ces membres de LUCHA qui se trouvent toujours en détention. Ces arrestations font partie d’une tendance plus large de harcèlement et menaces visant les défenseurs des droits humains qui font campagne pour le départ du Président Kabila, conformément à la limite de deux mandats prescrite par la loi. Depuis Septembre 2016, les défenseurs des droits humains ont été ciblés par les autorités suite à leurs efforts pour exiger que le président Kabila et son gouvernement rendent des comptes eu égard à la planification et organisation des élections libres et au respect du principe de l’alternance pacifique du pouvoir.

Front Line Defenders demande instamment aux autorités à RDC de:

1. Libérer immédiatement et sans condition les six membres de LUCHA qui sont toujours en détention, car Front Line Defenders pense qu’ils ont été pris pour cible uniquement à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains;

2. Garantir que le traitement des six membres de LUCHA en détention soit conforme aux conditions articulées dans l'Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement, adopté par la résolution 43/173 de l'Assemblée Générale, le 9 décembre 1988;

3. Mener immédiatement une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les agressions physiques contre les membres de LUCHA en détention d'en publier les résultats et de traduire les responsables en justice selon les standards internationaux;

4. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en RDC, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.