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Acharnement judiciaire contre le défenseur des droits humains Maâti Monjib

Statut: 
Harcèlement
À propos de la situation

Le 26 octobre 2020, le défenseur des droits humains Maâti Monjib devra se présenter devant la police judiciaire nationale pour un interrogatoire à Casablanca. L'interrogatoire est lié à une enquête dirigée par le procureur depuis le 7 octobre 2020 dans laquelle il est soupçonné de blanchiment d'argent.

À propos de Maâti Monjib

Maati MonjibMaâti Monjib est président de Freedom Now, une association qui œuvre pour défendre la liberté d'expression et le journalisme au Maroc. Il est également cofondateur et membre de l'Association marocaine pour un journalisme d'investigation, une association qui œuvre pour dénoncer les problèmes de corruption dans le pays.

23 Octobre 2020
Acharnement judiciaire contre le défenseur des droits humains Maâti Monjib

Le 26 octobre 2020, le défenseur des droits humains Maâti Monjib devra se présenter devant la police judiciaire nationale pour un interrogatoire à Casablanca. L'interrogatoire est lié à une enquête dirigée par le procureur depuis le 7 octobre 2020 dans laquelle il est soupçonné de blanchiment d'argent.

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Maâti Monjib est président de Freedom Now, une association qui œuvre pour défendre la liberté d'expression et le journalisme au Maroc. Il est également cofondateur et membre de l'Association marocaine pour un journalisme d'investigation, une association qui œuvre pour dénoncer les problèmes de corruption dans le pays.

La police judiciaire nationale de Casablanca a convoqué Maâti Monjib à un interrogatoire le 26 octobre 2020. La convocation intervient après l'annonce du parquet, le 7 octobre 2020, d'une enquête pour blanchiment d'argent. Maâti Monjib estime que l'accusation est portée en représailles à sa critique de la Direction générale de la surveillance territoriale, qui selon lui surveille illégalement la société civile et les politiciens de l'opposition. Dans les jours qui ont suivi l’annonce du procureur général, plusieurs membres de la famille du défenseur des droits humains ont été convoqués à un interrogatoire dans un poste de police de Casablanca alors qu’ils habitent à Rabat, à près de 90 km de là. Ils n’ont pas été informés des raisons de leur convocation et, lors de l’interrogatoire, on leur a demandé des détails sur le travail de Maâti Monjib en faveur des droits humains. Le 12 octobre 2020, Maâti Monjib a entamé une grève de la faim pour protester contre les allégations et le harcèlement des membres de sa famille. Il a mis fin à sa grève de la faim le jeudi 15 octobre 2020.

Maâti Monjib est souvent harcelé à cause de son travail pacifique. Le 21 octobre 2020, il devait assister à la dernière audience devant le Tribunal de première instance de Rabat, concernant une affaire ouverte contre lui et d'autres défenseurs en 2015 pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'État». La séance n’a pas eu lieu après que le palais de justice a informé l’avocat du défenseur que deux de ses employés avaient été testés positifs au COVID-19. Les audiences liées à l'affaire ont été plusieurs fois retardées et reprogrammées. En août 2015, le défenseur avait été placé sous le coup d'une interdiction de voyager. Elle avait été levée le 29 octobre 2015 après que Maâti Monjib a mené une grève de la faim de 24 jours. Le défenseur est fréquemment victime de campagnes de diffamation orchestrées par les médias publics qui l'accusent d'incitation à la violence et de détournement de fonds destinés à la société civile.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l'acharnement judiciaire et les actes d'intimidation contre le défenseur des droits humains Maâti Monjib. Front Line Defenders pense que Maâti Monjib est pris pour cible pour l'empêcher d'œuvrer en faveur des droits humains, de la liberté d'expression et contre la corruption.