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Le défenseur des droits humains John Cerna libéré et expulsé aux États-Unis

Statut: 
Libéré puis expulsé
À propos de la situation

Front Line Defenders salue la libération du défenseur des droits humains John Cerna, libéré avec 222 autres prisonniers politiques et défenseur⸱ses des droits humains puis expulsés du Nicaragua vers les États-Unis.

Le 26 novembre 2020, un parent du défenseur des droits humains John Cerna lui a rendu visite au pénitencier Jorge Navarro, également connu sous le nom de «La Modelo» dans la ville de Tipitapa, Managua. Après la visite, ce proche a rapporté que le défenseur des droits des étudiants montrait de graves signes de torture physique et psychologique et qu'il manquait de soins médicaux adéquats dans la cellule à sécurité maximale où il a été transféré le 16 septembre 2020.

À propos de John Cerna

John Cerna est un défenseur des droits civils et politiques et un éminent leader étudiant qui milite activement en faveur de la démocratie au Nicaragua. Il est membre du Mouvement pour l'autonomie universitaire et du Mouvement de défense des étudiants. Depuis avril 2018, il œuvre pour attirer l'attention sur les violations des droits humains des étudiants, des personnes tuées pendant la crise et des prisonniers politiques. Au cours de cette période, il a aidé des brigades médicales et sanitaires, fourni un soutien en sécurité numérique et physique, participé aux efforts mis en œuvre lors de la crise des déplacements forcés et proposé des formations sur les droits des étudiants, les droits humains et l'autonomie des universités.

11 Mars 2023
Le défenseur des droits humains John Cerna libéré et expulsé aux États-Unis

Front Line Defenders salue la libération du défenseur des droits humains John Cerna, libéré avec 222 autres prisonniers politiques et défenseur⸱ses des droits humains puis expulsés du Nicaragua vers les États-Unis. Le 9 février 2023, le président de la Première chambre de la Cour d’appel de Managua a publié une condamnation par laquelle « il décrète l’expulsion immédiate et effective de 222 personnes condamnées pour avoir commis des actes portant atteinte à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination du peuple ; pour incitation à la violence, au terrorisme et à la déstabilisation économique. » De même, la peine déclare que ces personnes condamnées sont des traîtres à la patrie et qu’elles sont définitivement disqualifiées pour exercer toute charge publique.

Ainsi, les 222 personnes libérées ont été mises dans un vol à destination de Washington D.C.. Après leur arrivée aux États-Unis, l’Assemblée nationale du Nicaragua a approuvé à l’unanimité une réforme constitutionnelle qui permet de déchoir les personnes déclarées « traîtres de la patrie » de leur nationalité. Le défenseur des droits humains John Cerna fait partie des 222 personnes expulsées et déchues de leur nationalité nicaraguayenne. Selon des organisations locales, 38 prisonniers politiques attendent toujours d’être libérés au Nicaragua.

John Cerna a été arrêté arbitrairement le 28 février 2020 et détenu à la Direction de l’assistance judiciaire "El Chipote" sans avoir accès à une défense légale de son choix. Après avoir dénoncé le traitement inégal des prisonniers et avoir crié des phrases pro-démocratiques, John Cerna a été transféré dans une cellule à sécurité maximale du pénitencier « La 300 », dans un quartier appelé  « El Infiernillo ». Il aurait subi des tortures physiques et psychologiques et n’aurait pas reçu de soins médicaux adéquats.

Front Line Defenders salue la libération du défenseur des droits humains John Cerna et de 221 autres prisonniers politiques de l’opposition. Cependant, Front Line Defenders condamne sa déchéance de nationalité comme représailles contre son travail en faveur des droits humains. Front Line Defenders réitère ses préoccupations concernant celles et ceux qui sont toujours emprisonnés.

2 Décembre 2020
Le défenseur des droits des étudiants John Cerna maltraité en prison

Le 26 novembre 2020, un parent du défenseur des droits humains John Cerna lui a rendu visite au pénitencier Jorge Navarro, également connu sous le nom de «La Modelo» dans la ville de Tipitapa, Managua. Après la visite, ce proche a rapporté que le défenseur des droits des étudiants montrait de graves signes de torture physique et psychologique et qu'il manquait de soins médicaux adéquats dans la cellule à sécurité maximale où il a été transféré le 16 septembre 2020.

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John Cerna est un défenseur des droits civils et politiques et un éminent leader étudiant qui milite activement en faveur de la démocratie au Nicaragua. Il est membre du Mouvement pour l'autonomie universitaire et du Mouvement de défense des étudiants. Depuis avril 2018, il œuvre pour attirer l'attention sur les violations des droits humains des étudiants, des personnes tuées pendant la crise et des prisonniers politiques. Au cours de cette période, il a aidé des brigades médicales et sanitaires, fourni un soutien en sécurité numérique et physique, participé aux efforts mis en œuvre lors de la crise des déplacements forcés et proposé des formations sur les droits des étudiants, les droits humains et l'autonomie des universités. Le défenseur des droits humains étudiait le génie civil à l'Université nationale d'ingénierie (UNI), mais il a été expulsé peu de temps avant l'obtention de son diplôme en raison de sa participation active aux manifestations étudiantes en 2018. En 2019, il a repris la vie universitaire à l'Université d'Amérique centrale du Nicaragua (UCA) où il a continué à mener la lutte pour l'autonomie universitaire.

Le 26 novembre 2020, lors d'une visite à la prison de La Modelo dans la ville de Tipitapa à Managua, John Cerna s'est plaint à l'un de ses proches à propos des tortures physiques et psychologiques auxquelles il est soumis, ainsi que le manque de soins médicaux pour les crises d'épilepsie dont il souffre et qui sont exacerbées par la torture. Depuis son arrestation le 28 février 2020, le défenseur des droits humains n'a pas reçu d'assistance médicale adéquate pour traiter son épilepsie et il en souffre. Depuis sa prison, John Cerna dénonce le traitement inégal des prisonniers et il est impliqué dans certains incidents au cours desquels il a protesté, scandé des phrases en faveur de la démocratie et parlé ouvertement de la situation des médias. En conséquence, le 16 septembre, John Cerna a été transféré dans une cellule à sécurité maximale, où sa santé physique et émotionnelle sont gravement altérées en raison des mauvais traitements. Le 2 novembre 2020, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) a accordé des mesures de précaution au défenseur des droits humains, qui reconnaissent son grave problème de santé. Depuis octobre 2020, John Cerna et d'autres prisonniers politiques au Nicaragua mènent une grève de la faim en réponse à la surpopulation carcérale, exigeant de meilleures mesures d'hygiène face à la pandémie de COVID-19.

Le 28 février 2020 à 10h30 du matin, John Cerna a été arbitrairement arrêté chez lui à Managua. À son retour de l'UCA, il a été accueilli par trois policiers qui l'ont forcé de manière agressive à rentrer dans son appartement. Quelques minutes plus tard, au moins six policiers ont perquisitionné sans mandat le logement étudiant où John vit avec quatre autres étudiants. Le défenseur des droits humains et ses colocataires ont été arrêtés par les policiers, contraints de signer un mandat d'arrêt vierge, puis transférés au bureau judiciaire connu sous le nom d'El Chipote à Managua.

En raison de la nature violente de son arrestation arbitraire, John Cerna s'est retrouvé avec une côte fracturée et une luxation de l'épaule, qui, à ce jour, n'ont toujours pas été traitées médicalement. Les colocataires du défenseur ont été libérés sans charge le 28 février. Cependant, une affaire a été ouverte contre le défenseur pour trafic de stupéfiants et autres substances.

Le 1er mars 2020, l'audience préliminaire de John Cerna a eu lieu devant le tribunal de Managua. Le défenseur des droits humains s'est vu refuser le droit de choisir son propre avocat et s'est vu attribuer à la place un avocat commis d'office. Le 12 mars, lors de sa première audience devant le tribunal du district pénal de Managua, le juge a accusé John Cerna pour «trafic de drogues et d’autres substances placées sous contrôle». Le même jour, l'avocat de John Cerna a demandé que des mesures de précaution soient accordées au défenseur des droits humains en raison de ses graves problèmes de santé. Le 17 avril, le juge a écrit une lettre ordonnant d'envoyer John Cerna devant un médecin afin qu'il soit examiné. Le 11 mai, après plusieurs examens médicaux, l'Institut de médecine légale a indiqué que John Cerna n'avait aucun problème de santé et la demande de mesures de précaution a été rejetée. Le 15 mai, un juge de district a reconnu John Cerna coupable de trafic de drogue et l'a condamné à 12 ans de prison et à une amende de 37 000 córdobas. Le 28 mai, la décision du tribunal de première instance a fait l'objet d'un appel, mais le 31 août, le tribunal de deuxième instance a confirmé la condamnation. Un appel a été interjeté devant la cour de cassation.

Malgré son jeune âge, John Cerna est à l'avant-garde de la lutte intense pour défendre les droits humains au Nicaragua, et il fait l'objet de multiples attaques et d'actes de harcèlement continu. En 2018, le défenseur des droits humains a été la cible de plusieurs tirs de la police, dont une fois dans la tête, et la balle n'a pas pu être retirée chirurgicalement. Le 25 août 2019, des policiers ont pris des photos de lui et ont relevé ses empreintes digitales alors que le défenseur participait pacifiquement à une manifestation contre les violations des droits humains perpétrées par le gouvernement Ortega-Murillo à Carazo. Front Line Defenders est profondément préoccupée par les mauvais traitements infligés au défenseur des droits humains John Cerna, car il semble qu'il soit criminalisé et maltraité uniquement en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains au Nicaragua.