La santé de la défenseuse des droits humains Margoth Escobar se détériore en prison
L'audience en appel relative à la détention préventive de la défenseuse des droits humains Margoth Escobar se tiendra le 24 août 2015 à 16h30; âgée de 61 ans, elle a été arbitrairement arrêtée et placée en détention le 13 août 2015.
Margoth Escobar est une éminente défenseuse de l'environnement et des droits des populations autochtones; elle œuvre depuis les années 70 en faveur de la promotion des droits des peuples indigènes de la région amazonienne.
L'audience en appel relative à la détention préventive de la défenseuse des droits humains Margoth Escobar se tiendra le 24 août 2015 à 16h30; âgée de 61 ans, elle a été arbitrairement arrêtée et placée en détention le 13 août 2015.
La défenseuse a été violemment arrêtée après une grève générale et une manifestation à Puyo. Quand elle a été placée en détention, la manifestation était déjà terminée. Margoth Escobar est toujours détenue malgré son état de santé qui se détériore et les blessures subies pendant sont arrestation qui doivent être soignées.
Margoth Escobar est une éminente défenseuse de l'environnement et des droits des populations autochtones; elle œuvre depuis les années 70 en faveur de la promotion des droits des peuples indigènes de la région amazonienne. Elle a commencé ses actions en faveur des droits humains lorsqu'elle a participé à la création de l'Unión Provincial de Organizaciones Campesinas de Manabí en 1975, une organisation qui a joué un rôle majeur dans la récupération des terres de plusieurs familles dans des zones rurales de la province de Manabi. Elle collabore aussi avec Radio Puyo, l'une des voix importantes qui plaident pour les droits des populations indigènes dans la région.
Le 13 août 2015, les syndicats et organisations autochtones, dont la Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador - Conaie, ont organisé une grève générale et une manifestation. Récemment, il y a eu plusieurs manifestations en Équateur, appelant à des réformes agraires et à un accès amélioré aux services de santé, et qui s'opposaient aussi aux grands projets miniers et à la signature d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne. La manifestation du 13 août critiquait aussi le projet d'amendement de la constitution, qui permettrait au président Rafael Correa de se présenter indéfiniment à la présidence.
Le 13 août 2015 vers 21h, Margoth Escobar a été arrêtée place du 12 mai. Des membres de la police auraient employé la force de façon excessive pendant la détention de la défenseuse et ils lui auraient dit que l'arrestation avait été "ordonnée par le gouverneur de Puyo". Après l'arrestation, Margoth Escobara a été conduite au poste de police de Via Macas à Puyo. Après une plainte de sa famille concernant la détérioration de sa santé, Margoth Escobar a été conduite chez un médecin de l'hôpital IESS de Puyo. On lui a diagnostiqué une forte tension artérielle et plusieurs traumatismes, et le médecin a recommandé son admission à l'hôpital afin de la soigner. Cette requête a été rejetée et le 14 août vers 15h, elle a été transférée dans la prison de Putuime.
Après son examen médical, le 14 août 2015, un expert médical a donné un certificat au procureur indiquant que Margoth Escobar avait besoin de repos et qu'il recommandait qu'elle soit placée à l'hôpital IESS. Margoth Escobar a de nouveau été transférée à l'hôpital pour recevoir des soins. Le juge chargé de son affaire a décidé de poursuivre l'audience malgré l'hospitalisation de la défenseuse, et par conséquent, vers 19h, une audience à huis clos a été organisée à l'hôpital. Son fils, M. Yankuam Escobar, a du insister pour être autorisé à assister à l'audience. Son avocat a demandé des mesures de protection pour Margoth Escobar, mais le juge les a rejetées par "falta de prueba de arraigo familiar y social en la ciudad" (manque de preuve de liens familiaux ou sociaux dans la ville). La décision indiquait qu'elle devait rester en détention préventive pour une période de 30 jours, sous prétexte qu'elle troublerait la paix dans la ville.
Le 15 août 2015, Margoth Escobar a été informée que le ministère de la Justice des Droits Humains et des Religions avait envoyé un mémorandum afin qu'elle soit transférée au centre de détention de Cuenca, soi-disant pour des raisons de sécurité. Cependant, ce mémorandum a été rejeté. La défenseuse a fait des allers-retours entre le centre de détention et l'hôpital pendant plusieurs jours; elle se trouve actuellement dans le centre de détention de Putuime. L'avocat a fait appel de la détention préventive et une audience aura lieu le 24 août 2015.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la détention arbitraire de Margoth Escobar, notamment au vu de la détérioration de sa santé et car elle n'aurait pas pu accéder à des soins médicaux appropriés. Front Line Defenders appelle les autorités à libérer immédiatement et sans condition Margoth Escobar, car sa détention semble être une tentative visant à l'empêcher de mener à bien son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains.