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Quatre défenseurs des droits humains toujours détenus arbitrairement suite à une manifestation

Statut: 
Acquittés et libérés
À propos de la situation

Le 21 janvier 2018, quatre défenseur-ses des droits humains affiliés à LUCHA, un mouvement de la société civile mené par des jeunes, ont été arrêtés et placés en détention alors qu'ils préparaient une manifestation pacifique en faveur de la démocratie à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC).

À propos des DDH

Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu sont membres de Lutte pour le Changement – LUCHA. LUCHA est un mouvement citoyen, non-violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le mouvement plaide pour la justice sociale et la responsabilité en RDC par le biais de campagnes, et encourage les citoyens congolais à lutter pour la promotion et le respect des droits humains. En octobre 2016, le président Joseph Kabila a annoncé le report des élections présidentielles, ce qui prolongerait son deuxième mandat au-delà de la limite fixée par la constitution. LUCHA et ses membres jouent un rôle de premier plan pour organiser la société civile et réclamer des élections pour élire un nouveau président.

23 Mars 2018
Quatre défenseur-ses des droits humains acquittés et libérés après deux mois de détention

Le 20 mars 2018, Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu ont été libérés après deux mois de détention. Le 19 mars 2018, les défenseur-ses ont été acquittés par le tribunal de paix de Goma, dans la région du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC).

Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu sont membres de Lutte pour le Changement – LUCHA. LUCHA est un mouvement citoyen, non-violent et non-partisan, fondé en juin 2012 à Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le mouvement plaide pour la justice sociale et la responsabilité en RDC par le biais de campagnes, et encourage les citoyens congolais à lutter pour la promotion et le respect des droits humains. En octobre 2016, le président Joseph Kabila a annoncé le report des élections présidentielles, ce qui prolongerait son deuxième mandat au-delà de la limite fixée par la constitution. LUCHA et ses membres jouent un rôle de premier plan pour organiser la société civile et réclamer des élections pour élire un nouveau président.

Le 19 mars 2018, quatre défenseur-ses des droits humains, Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu ont été acquittés des charges de violation de domicile, séquestration et destruction méchante. Les défenseur-ses ont été libérés le lendemain, le 20 mars 2018.

Le 21 janvier 218, Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu ont été arrêtés par des policiers devant la cathédrale St Joseph à Goma, alors qu'ils préparaient une manifestation. La manifestation était organisée dans plusieurs villes ce jour là par le Comité Laïc de Coordination (CLC) de l'église catholique, un groupe de militants catholiques qui appellent au respect de la constitution et en particulier au respect du mandat présidentiel, selon lequel le président Kabila doit se retirer. Les quatre défenseur-ses des droits humains ont été arrêtés au poste de police de Kahembe, et le 26 janvier 2018, ils ont été transférés devant le parquet du tribunal de paix de Goma, puis envoyés à la prison centrale de Goma. Ils étaient initialement accusés de rébellion et de trouble à l'ordre public, et ont pu rencontrer un avocat.

Un certain nombre d'autres défenseur-ses des droits humains ont été arrêtés en lien avec les manifestations pro-démocratie le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018. Le 30 décembre 2017, quatre militants du mouvement citoyen Filimbi, Carbone Beni, Mino Bompomi, Grâce Tshiunza et Cedrick Kalonji, ont été arrêtés alors qu'ils informaient le public dans la commune de N'Djili à propos de la manifestation pacifique à venir. Les autres défenseur-ses des droits humains détenus n'avaient initialement pas pu voir ni leurs avocats ni leurs familles, des visites ont été ensuite autorisées mais de nouveau refusées. Les défenseur-ses des droits humains locaux font part de leurs vives préoccupations concernant la détérioration de la santé des quatre membres de Filimbi détenus.

Palmer Kabeya a aussi été arrêté le 30 décembre 2017 et incarcéré à la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP). Il n'a pas été autorisé à voir son avocat et sa famille.

Front Line Defenders salue la libération de Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu, et pense qu'ils n'auraient jamais dû être arrêtés, car ils ont été pris pour cible à cause de leur exercice légitime de la liberté de réunion et d'association. En outre, Front Line Defenders condamne le maintien en détention de cinq défenseur-ses des droits humains affiliés à Filimbi, et exhorte les autorités congolaises à les libérer immédiatement et sans condition.

29 Janvier 2018
Quatre défenseurs des droits humains toujours détenus arbitrairement suite à une manifestation

Le 21 janvier 2018, quatre défenseur-ses des droits humains affiliés à LUCHA, un mouvement de la société civile mené par des jeunes, ont été arrêtés et placés en détention alors qu'ils préparaient une manifestation pacifique en faveur de la démocratie à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC).

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Le 21 janvier 2018, Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu ont été arrêtés par des policiers devant la cathédrale St Joseph à Goma, alors qu'ils préparaient une manifestation. La manifestation était organisée dans plusieurs villes ce jour là par le Comité Laïc de Coordination (CLC) de l'église catholique, un groupe de militants catholiques qui appellent au respect de la constitution et en particulier au respect du mandat présidentiel, selon lequel le président Kabila doit se retirer. À Kinshasa, la manifestation a été sévèrement réprimée par les autorités congolaises: 6 personnes ont été tuées, 68 ont été blessées et 121 arrêtées. À Goma, les quatre défenseur-ses susmentionnés ont été détenus au poste de police de Kahembe, et le 26 janvier 2018, ils ont été transférés devant le parquet, dans la Haute cour de Goma, et leur audience aura lieu le 27 janvier 2018. Ils ont été accusés de rébellion et de trouble de l'ordre public, et ont pu voir un avocat.

Ces arrestations font suite à une vague d'arrestations et de détentions de défenseur-ses des droits humains affiliés à LUCHA et à un autre mouvement de la société civile, Filimbi, pendant la préparation et pendant la manifestation du 31 décembre 2017, qui était également organisée par le CLC. Les membres de LUCHA et Filimbi ont été arrêtés à travers tout le pays, notamment à Kinshasa, Kisangani, Kanaga, Butembo, Beni et Kasindi. Roger Katanga Mwenyemali a été arrêté le 29 décembre 2017 alors qu'il informait le public à propos de la manifestation du 31 décembre; il est actuellement détenu et attend son audience qui aura lieu le 30 janvier 2018. Alors qu'ils informaient le public à propos de la même manifestation, 11 membres de LUCHA ont été arêtés à Kananga le 29 décembre 2017. Ils sont toujours détenus dans la prison centrale de Kananga et accusés d'incitation à la désobéissance civile et de participation criminelle. Le 30 décembre 2017, six membres de Filimbi ont été arrêtés alors qu'ils faisaient la promotion de la manifestation et quatre d'entre eux, Carbone Beni, Mino Bompomi, Grâce Tshiunza et Cedrick Kalonji, sont toujours détenus sans pouvoir accéder à un avocat. Un autre membre de Filimbi, Palmer Kabeya, est actuellement détenu dans la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP). En outre, les défenseur-ses des droits humains ont fait part de leurs inquiétudes car des mandats d'arrêt ont été émis contre cinq des huit membres du CLC.

Depuis juillet 2017, Front Line Defenders a recensé un certain nombre de cas d'acharnement judiciaire contre ces mouvements alors que la société civile renforce son plaidoyer appelant au respect du mandat constitutionnel. Le militant de LUCHA, Nicolas Mbiya, a été arrêté le 14 juillet 2017 et détenu jusqu'au 29 septembre. Quatorze membres de LUCHA ont été arrêtés le 24 octobre 2017 pour avoir mobilisé des étudiants afin qu'ils participent aux manifestations pacifiques organisées dans toute la RDC, et détenus pendant deux jours. Le 19 septembre 2017, onze défenseur-ses des droits humains affiliés à Filimbi ont été arrêtés alors qu'ils étaient en train de planifier une manifestation pacifique, et détenus pendant quatre jours. Le 30 septembre 2017, 33 membres de LUCHA ont été arrêtés lors d'une manifestation pacifique, et placés en détention pendant cinq jours, jusqu'au 3 octobre 2017. Le 28 novembre 2017, le défenseur Ghislain Muhiwa a été arrêté et placé en détention avec 21 autres personnes, pendant sept jours, pour avoir participé à une manifestation pacifique. Le 19 décembre 2017, un autre membre de Filimbi, Sony Ndjeka Olela, a été arrêté alors qu'il participait à une manifestation pacifique; il est toujours détenu au siège de l'ANR.

Front Line Defenders condamne l'arrestation et la détention de Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu, car il semble qu'ils aient été pris pour cible à cause de leur travail légitime et pacifique en faveur de la liberté de rassemblement et d'association. En outre, Front Line Defenders condamne le maintien en détention des membres de LUCHA et de Filimbi arrêtés pour avoir participé aux manifestations pro-démocratie du 31 décembre 2017, et appelle les autorités de RDC à respecter les manifestations pacifiques.

Front Line Defenders exhorte les autorités de la République Démocratique du Congo à:

1. Libérer immédiatement et sans condition Parfait Muhani, Rachel Benie, Justin Mutabesha et Ben Kamuntu, ainsi que Carbone Beni, Mino Bompomi, Roger Katanga Mwenyemali, Bony Dickson Mputu, Grâce Tshiunza, Cedrick Kalonji, Palmer Kabeya, Sony Ndjeka Olela et tous les autres membres de LUCHA et Filimbi arrêtés en lien avec les manifestations du 31 décembre 2017 ou du 21 janvier 2018, car Front Line Defenders pense qu'ils sont détenus uniquement pour avoir défendu les droits humains de manière légitime et pacifique;

2. Cesser de cibler tous-tes les défenseur-ses des droits humains en RDC et garantir qu'en toutes circonstances ils-elles puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.