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Antécédents de l'affaire: Lina Ben Mhenni

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 30 juin 2016, les autorités tunisiennes ont ordonné à la défenseuse des droits humains Lina Ben Mhenni de se présenter au poste de police à propos d'une plainte qu'elle a déposée en 2014 contre des membres de la sureté de l'État qui l'ont verbalement et physiquement agressée. Après l'interrogatoire, Lina a été accusée d'avoir insulté un policier et doit de nouveau être interrogée le 19 septembre 2016.

À propos de Lina Ben Mhenni

 LLina Ben Mhenniina Ben Mhenni est une défenseuse des droits humains et blogueuse tunisienne qui a joué un rôle actif lors de la révolution de 2011. Par le biais de son blog et des réseaux sociaux, elle documente les manifestations et poste des photos et des vidéos des militants blessés en Tunisie. Son blog, ainsi que ses comptes Facebook et Twitter, étaient censurés sous le régime Ben Ali. Elle plaide pour les droits humains, notamment pour la liberté d'expression, les droits des femmes et des étudiants, et milite contre les problèmes sociaux. Actuellement, elle est accompagnée chaque jour par un agent de sécurité que le Ministère de l'Intérieur a mis à sa disposition pour sa sécurité. Lina a reçu le prix international pour le Journalism El Mundo, le Deutsche Wella International Blog Award en 2011, et le Sean MacBride Peace Prize en 2012.

13 Juillet 2016
Acharnement judiciaire contre la défenseuse des droits humains Lina Ben Mhenni

Le 30 juin 2016, les autorités tunisiennes ont ordonné à la défenseuse des droits humains Lina Ben Mhenni de se présenter au poste de police à propos d'une plainte qu'elle a déposée en 2014 contre des membres de la sureté de l'État qui l'ont verbalement et physiquement agressée. Suite à une plainte de l'un des agresseurs présumés, Lina est citée à comparaitre devant le tribunal de première instance de Medenine à Djerba le 19 septembre 2016 pour poursuivre l'interrogatoire; elle est accusée d'avoir insulté un policier.

Lors de l'interrogatoire du 30 juin, certains des agresseurs présumés ont insulté Lina, malgré la présence de six officiers, dont le responsable de la police judiciaire et le chef du poste de police du Souk d'Hourmet. Les agresseurs présumés accusent le père de Lina d'incitation au trouble et à l'instabilité.

Le 30 août 2014, des agents de la sureté de l'État ont verbalement et physiquement agressé Lina dans les locaux de la sécurité nationale à Djerba. La défenseuse, qui bénéficie de mesures de protection du ministère de l'Intérieur, s'y était rendue pour informer les autorités de sa présence. Lorsqu'elle a donné son identité et son rôle de défenseuse des droits humains et dit qu'elle attendait l'agent de sécurité qui l'accompagne, les gardes l'ont agressée et se sont moqués du fait qu'elle bénéficie de mesures de protection.

Le même jour, Lina a signalé l'incident à la police, mais aucune action n'a été menée. Le 28 octobre 2014, son avocat a porté plainte devant le procureur du gouvernorat de Medenine; il s'est plaint qu'aucune enquête n'ait été ouverte sur cette affaire depuis que Lina a signalé l'incident. Il a été informé qu'une rencontre entre Lina et les agresseurs présumés aurait lieu en juillet 2015, mais cela n'a pas eu lieu.

Front Line Defenders est préoccupée par les récentes accusations portées contre Lina Ben Mhenni, car elles semblent uniquement liées à son travail de défenseuse des droits humains. Front Line Defenders exhorte les autorités tunisiennes à abandonner immédiatement et sans condition les charges qui pèsent contre la défenseuse Lina Ben Mhenni, et à garantir qu'en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains en Tunisie puissent mener à bien leur travail légitime, sans craindre ni restrictions ni représailles.