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Détention arbitraire et criminalisation du défenseur autochtone Leonidas Iza Salazar dans le contexte de manifestations pacifiques nationales

Statut: 
Détenu
À propos de la situation

Le 14 juin 2022, le défenseur des droits humains autochtone, Leonidas Iza Salazar, a été arbitrairement arrêté tôt le matin par des membres de la police nationale équatorienne, durant les premières heures d’une grève nationale convoquée par les dirigeants autochtones dans la province andine de Cotopaxi. Leonidas Iza Salazar a été détenu au secret pendant près de 15 heures sans être informé des motifs de sa détention. Dans la nuit du 14, un juge de l’unité criminelle de Latacunga a ordonné sa libération immédiate et a pris de nouvelles mesures contre lui. La détention et la criminalisation de Leonidas Iza Salazar se déroulent dans le contexte d’une vague inquiétante de détentions arbitraires et de stigmatisation de la protestation sociale menée par le Gouvernement national en réponse à la grève nationale entamée le 13 juin 2022.

À propos de Leonidas Iza Salazar

Leonidas Iza SalazarLeonidas Iza Salazar est un défenseur des droits humains autochtone Kichwa Panzaleo ; il est l’actuel président de la Confédération des nationalités autochtones de l’Équateur (CONAIE). Il a plus de 15 ans d’expérience au sein du Mouvement indigène de l’Équateur et en tant que défenseur des droits des peuples autochtones, de l’environnement et des secteurs ruraux.

17 Juin 2022
Détention arbitraire et criminalisation du défenseur autochtone Leonidas Iza Salazar dans le contexte de manifestations pacifiques nationales

Le 14 juin 2022, le défenseur des droits humains autochtone, Leonidas Iza Salazar, a été arbitrairement arrêté tôt le matin par des membres de la police nationale équatorienne, durant les premières heures d’une grève nationale convoquée par les dirigeants autochtones dans la province andine de Cotopaxi. Leonidas Iza Salazar a été détenu au secret pendant près de 15 heures sans être informé des motifs de sa détention. Dans la nuit du 14, un juge de l’unité criminelle de Latacunga a ordonné sa libération immédiate et a pris de nouvelles mesures contre lui. La détention et la criminalisation de Leonidas Iza Salazar se déroulent dans le contexte d’une vague inquiétante de détentions arbitraires et de stigmatisation de la protestation sociale menée par le Gouvernement national en réponse à la grève nationale entamée le 13 juin 2022.

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Leonidas Iza Salazar est un défenseur des droits humains autochtone Kichwa Panzaleo ; il est l’actuel président de la Confédération des nationalités autochtones de l’Équateur (CONAIE). Il a plus de 15 ans d’expérience au sein du Mouvement indigène de l’Équateur et en tant que défenseur des droits des peuples autochtones, de l’environnement et des secteurs ruraux.

Le 12 juin 2022, la CONAIE a appelé divers secteurs de la société équatorienne à se joindre à une grève nationale et à une mobilisation pour exiger une réponse du gouvernement face aux prix élevés du carburant, au taux élevé du chômage, aux prix élevés des produits agricoles et à l’augmentation des activités extractives qui menacent la vie et les territoires de populations autochtones dans le pays, entre autres.

Dès le début de la grève, aux premières heures du 14 juin 2022, le Président Guillermo Lasso a annoncé sur Twitter une série d’arrestations de personnes qu’il a décrites comme les « auteurs d’actes de violence matérielles et intellectuelles » en référence à la grève nationale. Cette même nuit, Leonidas Iza Salazar a été arbitrairement arrêté par des policiers, qui l’ont immédiatement transféré à l’unité de police de la ville de Quito dans une voiture portant des plaques civiles. Il a ensuite été emmené dans un hélicoptère militaire jusqu’à l’aéroport de Latacunga où il a été poursuivi pour l’infraction présumée de paralysie des services publics (pour avoir bloqué des rues).

L’arrestation arbitraire de Leonidas Iza Salazar a été rendue publique grâce à une vidéo enregistrée et publiée sur les réseaux sociaux par l’un des dirigeants autochtones qui a été témoin de sa privation de liberté. Le défenseur a été détenu au secret pendant près de 15 heures, sans être présenté à une autorité compétente et sans être informé des motifs de sa détention. Les avocats de la CONAIE ont déposé une requête en habeas corpus pour ordonner sa libération immédiate. Bien qu’il existe une garantie constitutionnelle visant à protéger immédiatement la liberté, la vie et l’intégrité d’une personne, celle-ci n’a pas été immédiatement entendue ou résolue.

Dans la nuit du 14 juin 2022, un juge de l’unité criminelle de Latacunga a ordonné la libération immédiate du défenseur indigène et a pris des mesures alternatives qui incluent une interdiction de quitter le pays et sa comparution obligatoire deux jours par semaine devant le parquet. En outre, le juge a annoncé la convocation d’une audience pour résoudre la situation juridique du défenseur le 4 juillet 2022.

Les organisations locales ont signalé que durant les deux premiers jours de la grève nationale, le gouvernement a ordonné une vague d’arrestations dans les villes de Quito et dans les provinces de Pichincha, Cotopaxi, Imbabura, Sucumbios, Morona Santiago et Santa Elena.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les vices de procédures relatives à la détention du défenseur, ainsi que par l’effet intimidant que cette arrestation a sur d’autres défenseur·ses qui exercent leur droit légitime à manifester pacifiquement pour des revendications sociales, en particulier celles et ceux qui continuent à dénoncer les violations perpétrées par la police dans le cadre de la grève nationale.

Enfin, Front Line Defenders est préoccupée par le fait que les autorités nationales prononcent publiquement des déclarations stigmatisantes sur le droit légitime à la protestation sociale pacifique dans la société équatorienne et par les effets négatifs que ces déclarations peuvent avoir sur les militants et les défenseur⸱ses des droits humains.