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L’avocat en droits humains Zola Ferreira Bambi illégalement assigné à résidence

Statut: 
Assignation à résidence
À propos de la situation

Le 5 janvier 2024, trois agents de la police nationale et deux agents en civil ont illégalement assigné à résidence l’avocat en droits humains Zola Ferreira Bambi. Les agents ont enchaîné la porte de sa maison avec un cadenas, l’ont détenu et ont perquisitionné sa résidence sans mandat du tribunal. Ils ont ensuite emmené le défenseur des droits humains au poste de police où il est resté de 10 h 30 à environ 15 h 30.

À propos de Zola Ferreira Bambi

Zola Ferreira Bambi est un avocat reconnu dans le domaine des droits humains, basé à Luanda, en Angola. Il travaille sur des questions concernant les défenseurs des droits humains et des communautés dont les droits ont été bafoués. Il préside l’Angola’s Observatory of Social Cohesion and Justice. Depuis le début des années 2000, Zola Ferreira Bambi documente les abus et le harcèlement juridique dont sont victimes les défenseur⸱ses des droits humains à Luanda. Il fournit des conseils juridiques et défend des défenseur⸱ses des droits humains qui font l’objet d’acharnement judiciaire à cause de leur travail légitime en faveur des droits humains.

11 Janvier 2024
L’avocat en droits humains Zola Ferreira Bambi illégalement assigné à résidence

Le 5 janvier 2024, trois agents de la police nationale et deux agents en civil ont illégalement assigné à résidence l’avocat en droits humains Zola Ferreira Bambi. Les agents ont enchaîné la porte de sa maison avec un cadenas, l’ont détenu et ont perquisitionné sa résidence sans mandat du tribunal. Ils ont ensuite emmené le défenseur des droits humains au poste de police où il est resté de 10 h 30 à environ 15 h 30.

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Zola Ferreira Bambi est un avocat reconnu dans le domaine des droits humains, basé à Luanda, en Angola. Il travaille sur des questions concernant les défenseurs des droits humains et des communautés dont les droits ont été bafoués. Il préside l’Angola’s Observatory of Social Cohesion and Justice. Depuis le début des années 2000, Zola Ferreira Bambi documente les abus et le harcèlement juridique dont sont victimes les défenseur⸱ses des droits humains à Luanda. Il fournit des conseils juridiques et défend des défenseur⸱ses des droits humains qui font l’objet d’acharnement judiciaire à cause de leur travail légitime en faveur des droits humains.

Le 5 janvier 2024, trois agents de la police nationale et deux agents en civil, prétendant appartenir au corps d’enquête de la police nationale rattaché au commandement municipal de la troisième division de Luanda, ont illégalement assigné à résidence l’avocat et défenseur des droits humains Zola Ferreira Bambi. L’avocate en droits humains Monica Domingos et deux assistants juridiques, Manuel Calunga et Santos Domingo, qui font partie de l’équipe de l’Angola’s Observatory of Social Cohesion and Justice, se sont rendus à son domicile ce matin-là et ont constaté que les agents avaient verrouillé son portail avec un cadenas et qu’ils retenaient Zola Ferreira Bambi à l’intérieur de sa résidence. Les agents de police ont perquisitionné le domicile de Zola Ferreira Bambi sans décision de justice et l’ont agressé verbalement.

Zola Ferreira Bambi et l’avocate Monica Domingos ont été emmenés contre leur gré au poste de police, accompagnés par l’un des assistants juridiques, Manuel Calunga. Au poste de police, ils ont été enfermés tous les trois dans une pièce pendant des heures. Le défenseur des droits humains a été conduit au poste de police situé à Vila Alixe, Rangel Divisional Command Luanda, près du lieu connu sous le nom de Pau da Cobra, où il est resté de 10 h 30 à environ 15 h 30. Plusieurs journalistes, membres de la société civile et amis de Zola Ferreira Bambi ont signalé que lorsqu’ils ont cherché à savoir où il se trouvait au poste de police, ils ont tous été informés à tort qu’il n’était pas là.

Le matin même du 5 janvier 2024, l’avocat en droits humains et ses collègues devaient représenter l’activiste Laurinda Gouveia ainsi que son mari, un militant arrêté lors d’une manifestation. La manifestation visait à protester pacifiquement contre la condamnation pour « désobéissance et résistance aux ordres » de quatre défenseur⸱ses des droits humains : Adolfo Campos, Gildon Da Silva Moreira, également appelé Tanaice Neutro, Hermenegildo Andre, appelé Gildo das Ruas, et Abraão Pedro Santos, qui militent pour la bonne gouvernance et la transparence.

Plus tard, le 5 janvier 2024, Zola Ferreira Bambi n’a été libéré qu’après le début du procès de l’activiste Laurinda Gouveia, ce qui l’a empêché d’agir au titre de représentant légal. Laurinda Gouveia et son mari ont été acquittés par la Cour provinciale de Luanda des crimes d’atteinte aux organes de souveraineté et de désobéissance à l’ordre de dispersion.

L’incident du 5 janvier n’est pas un événement isolé ; il fait suite à un certain nombre d’incidents de menaces, de harcèlement, d’agressions physiques, d’arrestations et de surveillance contre le défenseur Zola Ferreira Bambi.

Le 19 septembre 2023, lors d’un procès au cours duquel Zola Ferreira Bambi représentait quatre défenseurs des droits humains injustement emprisonnés, le juge chargé de l’affaire a menacé Zola Ferreira Bambi d’ordonner son arrestation, sans raison apparente. À plusieurs reprises, après avoir rendu visite en prison aux défenseurs détenus qu’il représentait et après le procès lui-même, Zola Ferreira Bambi a été surveillé et suivi par plusieurs voitures.

Le 4 mai 2018, Zola Ferreira Bambi a été agressé et menacé par la police lorsqu’il est intervenu pacifiquement avec un autre avocat pour aider un citoyen blessé qui était emmené de son domicile par la police et qui aurait été soumis à des mauvais traitements.

Le 23 novembre 2013, à la suite de l’assassinat d’un militant par la garde présidentielle et de l’arrestation de centaines de militants de l’opposition à Luanda, Zola Ferreira Bambi a été agressé deux fois par la police nationale. Le défenseur aurait été battu par au moins quatre policiers chargés de l’ordre public près du cimetière de Santana. Il a déposé une plainte au poste de police. Vers 14 heures, Zola Ferreira Bambi est retourné sur le site de la manifestation pour récupérer son téléphone qu’il avait laissé à un collègue, mais il a ensuite été intercepté par six agents de la police d’intervention rapide (RIP), menacé, agressé physiquement et placé en détention. Le défenseur a ensuite été libéré.

Front Line Defenders condamne les menaces, le harcèlement et la surveillance continus contre le défenseur des droits humains Zola Ferreira Bambi. Front Line Defenders est également très préoccupée par l’assignation à résidence et la détention de Zola Ferreira Bambi, car il semble qu’il s’agisse d’une forme d’intimidation menée contre lui en représailles à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités compétentes en Angola à :

  1. Cesser immédiatement les représailles persistantes contre le défenseur des droits humains Zola Ferreira Bambi pour son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains ;
  2. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les menaces contre Zola Ferreira Bambi dans le but de publier les conclusions et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
  3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains en Angola puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.