Back to top

Huit défenseur-ses des droits humains accusés de rébellion, non dénonciation, révolution en complicité, usurpation de titre, complicité de subversion et propagation de fausses nouvelles

Statut: 
Libérés
À propos de la situation

Le 5 octobre 2019, huit défenseur-ses des droits humains, arrêtés pour avoir organisé des manifestations antigouvernementales en juin, ont été libérés à l'issue d'une audition exceptionnelle devant le tribunal militaire de Yaoundé.

La première audience des défenseur-ses des droits humains Jules Raymond Anama, Christian Ouemba Kuete, Juliette Ndim Bih, Yannick Mbakop, Samuel Talla Giles, Stanislas Tokam, Herman Zebaze Takoubo et Aimé Kameni Wetchadji s'est tenue le 27 juin 2019 devant le tribunal militaire de Yaoundé. Ils sont accusés de rébellion, non dénonciation, révolution en complicité, usurpation de titre, complicité de subversion et propagation de fausses nouvelles suite à une manifestation qu'ils ont organisée pour réclamer la démission du président Paul Biya.

À propos d'Association pour la Défense des Droits des Etudiants au Cameroun

ADDECYannick Mbakop, Samuel Talla Giles, Stanislas Tokam, Herman Zebaze Takoubo et Aimé Kameni Wetchadji sont membres de l'Association pour la défense des droits des étudiants au Cameroun (ADDEC), une association et un syndicat étudiant plaidant pour des réformes du système universitaire camerounais, la liberté académique et la participation des étudiants à la prise de décision.

12 Octobre 2019
Abandon des charges qui pesaient contre des défenseur-ses des droits humains

Le 5 octobre 2019, huit défenseur-ses des droits humains, arrêtés pour avoir organisé des manifestations antigouvernementales en juin, ont été libérés à l'issue d'une audition exceptionnelle devant le tribunal militaire de Yaoundé.

Le 4 octobre 2019, le président Paul Biya a déclaré publiquement qu'il annulait les poursuites en cours contre les défenseur-ses des droits humains, ainsi que de nombreux autres manifestants ayant participé à des manifestations contestant les résultats de l'élection présidentielle de 2018. Dans sa déclaration, le président Biya a déclaré que cette décision était motivée par son "... désir constant de promouvoir un climat de paix, de fraternité et de réconciliation ... au Cameroun".

Les appels du Président à la paix et à la réconciliation arrivent à un moment où les journalistes et les défenseur-ses des droits humains sont de plus en plus souvent pris pour cibles à cause de leur travail au Cameroun, en particulier dans la sphère civile et politique. Ceux qui surveillent les violations des droits humains dans la région anglophone sont pris pour cible par les forces gouvernementales pour avoir "brossé un mauvais portrait" du gouvernement auprès de la communauté internationale.

2 Juillet 2019
Huit défenseur-ses des droits humains accusés de rébellion, non dénonciation, révolution en complicité, usurpation de titre, complicité de subversion et propagation de fausses nouvelles

La première audience des défenseur-ses des droits humains Jules Raymond Anama, Christian Ouemba Kuete, Juliette Ndim Bih, Yannick Mbakop, Samuel Talla Giles, Stanislas Tokam, Herman Zebaze Takoubo et Aimé Kameni Wetchadji s'est tenue le 27 juin 2019 devant le tribunal militaire de Yaoundé. Ils sont accusés de rébellion, non dénonciation, révolution en complicité, usurpation de titre, complicité de subversion et propagation de fausses nouvelles suite à une manifestation qu'ils ont organisée pour réclamer la démission du président Paul Biya.

Télécharger l'Appel Urgent

Jules Raymond Anama, Christian Ouemba Kuete, et Juliette Ndim Bih sont membres de Citoyens Pour la Mémoire du Cameroun - CPMC, une organisation pour la jeunesse qui promeut la participation citoyenne, la responsabilité gouvernementale et la transparence. Le CMCP surveille et à met en lumière les violations des droits humains dans la région anglophone. Yannick Mbakop, Samuel Talla Giles, Stanislas Tokam, Herman Zebaze Takoubo et Aimé Kameni Wetchadji sont membres de l'Association pour la défense des droits des étudiants au Cameroun (ADDEC), une association étudiante et un syndicat qui plaide pour des réformes du système universitaire camerounais, la liberté académique et la participation des étudiants à la prise de décision.

Les défenseur-ses des droits humains ont été arrêtés le 18 mai 2019 par la police judiciaire nationale alors qu'ils prenaient un selfie devant la poste centrale à Yaoundé. Ils ont ensuite été placés en détention au bureau des services de renseignements à Nlongkak-Yaoundé et transférés le même jour au poste de la police judiciaire nationale d'Elig Essono. Ils ont été arrêtés et détenus dans le cadre d'une manifestation de trois jours qu'ils prévoyaient d'organiser pour réclamer la démission du président Paul Biya. Après l'arrestation et leur détention la manifestation n'a pas eu lieu.

Le 5 juin 2019, ils ont pu recevoir une première visite de leur famille au poste de la police judiciaire nationale d'Elig Essono, après 16 jours de détention. Ils n'ont pas été autorisés à recevoir la visite de leur avocat durant les 10 premiers jours de leur détention. Les défenseur-ses des droits humains ont été détenus pendant 37 jours avant d'être accusés et traduits devant un juge. Ce délai a largement dépassé la limite fixée au Cameroun, qui prévoit une période de 24 heures, renouvelable uniquement trois fois par le procureur ou, 15 jours renouvelables une seule fois en cas d’accusations portées en vertu de la loi contre le terrorisme. À aucun moment de leur détention le gouvernement n'a présenté un document officiel autorisant l'extension de leur détention.

Front Line Defenders est préoccupée par les accusations portées contre Jules Raymond Anama, Christian Ouemba Kuete, Juliette Ndim Bih, Yannick Mbakop, Samuel Talla Giles, Stanislas Tokam, Herman Zebaze Takoubo et Aimé Kameni Wetchadji ainsi que par les vices de procédure constatés car il semble que tout cela soit uniquement motivé par leurs activités légitimes et pacifiques en faveur des droits humains.