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Intimidation d'Angélica Choc

Statut: 
Menacée
À propos de la situation

Aux premières heures du 17 septembre 2016, des coups de feu ont été tirés devant le domicile de Mme Angélica Choc à El Estor, alors qu'elle et ses deux enfants dormaient. Le matin, la défenseuse a découvert au moins quatre impacts de balle sur le mur de sa maison.

À propos d'Angélica Choc

Angélica Choc est une défenseuse des droits humains de la communauté d'El Estor, dans le département d'Izabal. En 2010, Angélica Choc et douze autres plaignants ont poursuivi en justice l'entreprise Hudbay Minerals et sa filiale locale Compañía Guatemalteca del Níquel au Canada, dans le but sans précédent que justice soit rendue à la communauté Maya-Q’eqchi'. Cette communauté est fermement opposée au projet minier et à cause de cela, elle est la cible de violents actes de répression perpétrés par les forces de sécurité de l'État et des agents de sécurité privée engagés par l'entreprise. Depuis mars 2015, Angélica Choc est également la principale victime accusatrice dans le cadre d'un procès médiatisé au Guatemala contre Mynor Padilla, un agent à la retraite de l'armée guatémaltèque et ancien chef de la sécurité d'Hudbay Minerals.

17 Septembre 2016
Intimidation de la défenseuse des droits humains Angélica Choc

Aux premières heures du 17 septembre 2016, des coups de feu ont été tirés devant le domicile de Mme Angélica Choc à El Estor, alors qu'elle et ses deux enfants dormaient. Le matin, la défenseuse a découvert au moins quatre impacts de balle sur le mur de sa maison.

Angélica Choc est une défenseuse des droits humains de la communauté d'El Estor, dans le département d'Izabal. En 2010, Angélica Choc et douze autres plaignants ont poursuivi en justice l'entreprise Hudbay Minerals et sa filiale locale Compañía Guatemalteca del Níquel au Canada, dans le but sans précédent que justice soit rendue à la communauté Maya-Q’eqchi'. Cette communauté est fermement opposée au projet minier et à cause de cela, elle est la cible de violents actes de répression perpétrés par les forces de sécurité de l'État et des agents de sécurité privée engagés par l'entreprise. Depuis mars 2015, Angélica Choc est également la principale victime accusatrice dans le cadre d'un procès médiatisé au Guatemala contre Mynor Padilla, un agent à la retraite de l'armée guatémaltèque et ancien chef de la sécurité d'Hudbay Minerals.

Aux premières heures du 17 septembre 2016, des coups de feu ont été tirés devant le domicile d'Angélica Choc, alors qu'elle et ses deux enfants dormaient. Immédiatement après la fusillade, la défenseuse a appelé des membres de sa famille afin qu'il viennent chez elle lui tenir compagnie. Plus tard dans la journée, la police a retrouvé plusieurs cartouches de calibre 12 et de calibre 22 et a relevé les quatre impacts de balles dans le mur extérieur de la maison d'Angélica Choc. Après l'agression, la défenseuse a porté plainte devant la police et le parquet.

Fin 2006 et début 2007, la police, l'armée et des forces de sécurité privée ont mené plusieurs expulsions forcées au sein des communautés Maya-Q'eqchi' à El Estor, tout en affirmant que la terre leur appartenait. Lors de ces expulsions, des centaines de maisons ont été réduites en cendre, des coups de feu ont été tirés et dans au moins une communauté, plusieurs femmes ont été victimes de viol collectif. Depuis, les communautés expulsées retournent petit à petit dans la zone et continuent à vivre et à cultiver les terres tout en faisant face à l'opposition persistante de la compagnie minière.

Le mari d'Angélica Choc, Adolfo Ich Chamán, ancien président de la communauté de la Uníon et leader communautaire Maya- Q’eqchi' respecté, a été tué en 2009 à cause de son rôle de leader qui dénonçait les exactions perpétrées par l'entreprise minière canadienne au Guatemala. Adolfo a été tailladé avec une machette et a reçu une balle dans la tête, vraisemblablement par la sécurité privée engagée par l'entreprise minière. Dans l'affaire Choc contre Hudbay, Angélica Choc a personnellement poursuivi Hudbay Minerals Inc, HMI Nickel Inc andet Compañía Guatemalteca de Níquel S.A devant la justice canadienne pour la mort de son mari. L'affaire est en cours.

Depuis mars 2015, Angélica Choc est la principale victime accusatrice dans le cadre d'un procès médiatisé au Guatemala contre Mynor Padilla. Le 27 septembre 2009, le jour où Adolfo Ich Chamán à été assassiné, Mynor Padilla, chef de la sécurité du projet minier Fenix d'HudBay, a tiré une balle à bout portant sur le défenseur des droits humains Germán Chub Choc. Depuis, Germán Chub est paralysé et a perdu l'usage de son poumon droit. Le procureur et la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala (CICIG) sont aussi accusateurs dans cette affaire. L'affaire est en cours.

Front Line Defenders condamne les actes d'intimidation contre la défenseuse et leader de la communauté Maya-Q'eqchi' Angélica Choc et exhorte l'État du Guatemala à ouvrir rapidement une enquête sur l'incident et à traduire les coupables en justice.

Front Line Defenders exhorte les autorités du Guatemala à:

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur les actes d'intimidation contre Angélica Choc et sa famille, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Prendre les mesures nécessaires, en accord avec la défenseuse, afin de garantir l'intégrité physique et psychologique et la sécurité d'Angélica Choc et des membres de sa famille;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous-tes les défenseur-ses des droits humains au Guatemala puissent mener à bien leurs actions légitimes, sans craindre ni restrictions ni représailles.