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14 Février 2022

Le Forum international appelle à la libération immédiate et à des dédommagements pour les défenseurs de la rivière Guapinol

Le Forum international pour les droits humains au Honduras salue l’octroi de deux injonctions le 10 février 2022, par la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême de justice, à huit défenseurs de la rivière Guapinol au Honduras ; les décisions reconnaissent l’illégalité de la procédure et déclarent l’annulation du procès, entraînant le rejet définitif de l’affaire et une ordonnance de libération immédiate des prisonniers.

Les défenseurs de la rivière Guapinol sont arbitrairement privés de leur liberté depuis plus de deux ans, depuis leur arrestation en septembre 2019. Le caractère arbitraire de leur détention a été déterminé par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire dans son rapport du 25 février 2020, qui appelait le gouvernement hondurien à les libérer. Le Groupe de travail a conclu : « que la source présente un cas crédible et clair de violation des éléments garantissant un procès équitable pour les huit défenseurs, notamment la violation de leurs droits à l’égalité de traitement devant la loi, à la garantie de non-discrimination et à l’indépendance des tribunaux dans le maintien des poursuites intentées contre eux ».

La veille de la décision de la Cour suprême, le 9 février, le tribunal de Trujillo a condamné six des huit défenseurs : Porfirio Sorto Cedillo, José Abelino Cedillo, Orbin Naún Hernández, Kelvin Alejandro Romero, Ewer Alexander Cedillo et Daniel Márquez, pour les crimes de dommages aggravés et dommages simples contre la société Inversiones Los Pinares et privation de liberté injuste.

Comme l’a confirmé la Cour Suprême, nous sommes préoccupés par le fait que le tribunal de Trujillo a non seulement fondé sa condamnation sur une enquête déficiente du Parquet qui n’a jamais réussi à prouver la culpabilité des défenseurs, mais a aussi ignoré toutes les informations présentées au sujet de l’illégalité de la concession qui est à l’origine de ce conflit socio-environnemental.

Nous appelons le tribunal de Trujillo et le centre pénitencier d’Olanchito à accélérer l’application de la décision de la Cour Suprême datée du 10 février et à libérer immédiatement les six défenseurs qui sont toujours privés de liberté.

Nous demandons également au gouvernement du Honduras, conformément aux recommandations du Groupe de travail sur la détention arbitraire, d’accorder des dédommagements aux défenseurs de Guapinol et d’ouvrir une enquête immédiate et indépendante sur les événements qui les ont injustement privés de leur liberté pendant plus de deux ans.

Nous rappelons au gouvernement du Honduras son devoir de protéger ceux qui défendent les droits humains, en intensifiant les efforts pour respecter et protéger l’exercice de leur travail sans que cela représente un risque imminent, ainsi que pour assurer l’arrêt immédiat de l’usage abusif du droit pénal pour persécuter les défenseur·ses des droits humains. Le Honduras doit veiller à ce que des cas comme celui des défenseurs de la rivière Guapinol ne se reproduisent plus.