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Sorath Lohar

FDDH, cofondatrice
Voice of Missing Persons of Sindh

Sorath Lohar est une défenseuse des droits humains pakistanaise originaire de la province du Sindh. Elle est cofondatrice fondatrice de Voice of Missing Persons of Sindh, une organisation qui aide les victimes de disparitions forcées et leur famille à obtenir justice. Son travail en faveur des droits humains est motivé par sa propre expérience en tant que proche d’un disparu, car son père Hidayat Lohar a été victime d’une disparition forcée en 2017. Sorath Lohar a poursuivi ses campagnes pour la justice et contre les violations, même après la libération de son père en 2019. Depuis 2014, la défenseuse soutient d’autres victimes et familles dans leurs démarches pour obtenir réparation et mettre fin au crime de disparitions forcées dans la province du Sindh.

Sorath Lohar fait l’objet de représailles répétées, notamment de persécutions judiciaires, de surveillance, de menaces et de harcèlement liés à son travail. Le 17 janvier 2022, une plainte (rapport de première information — FIR) a été déposée contre Sorath Lohar et sa sœur Sasui Lohar, les accusant d’être anti-nationales et d’agir contre l’intérêt de l’État. Cette affaire a depuis été classée faute de preuves. Le CTD accuse également injustement Sorath Lohar de recevoir des fonds étrangers pour son organisation, ce que la défenseuse nie. La famille de la défenseuse est également prise pour cible en raison de son travail. En avril 2023, le père de Sorath Lohar a été enlevé et interrogé dans un lieu inconnu pendant plusieurs heures au sujet du travail de sa fille dans le domaine des humains. Le 16 février 2024, le père de la défenseuse a été tué par des inconnus alors qu’il se rendait au travail. Sorath Lohar et sa sœur Sasui Lohar mènent une campagne pour que justice soit rendue dans cette affaire et estiment que son assassinat est un acte de représailles contre leur travail pacifique en faveur des droits humains.

Les défenseur-ses des droits humains au Pakistan sont victimes de toute une série d'attaques et d'abus, notamment des exécutions et des violences extrajudiciaires, des arrestations et des détentions arbitraires, des violences sectaires brutales, des enlèvements et des disparitions forcées, des surveillances, des menaces et un acharnement judiciaire. De nombreux DDH ont même vu leurs bureaux attaqués ou incendiés et leurs collègues tués. Il existe une culture d'impunité pour les meurtres de DDH, ce qui encourage les auteurs et alimente de nouvelles violences à leur encontre. Sous couvert de sécurité nationale, le gouvernement continue de museler ceux qui critiquent sa politique et l’Islam. En outre, les DDH sont aussi menacés et intimidés par plusieurs acteurs non étatiques, tels que des groupes de combattants et des groupes d'intérêts.

Les DDH qui enquêtent sur les exactions perpétrées au Balouchistan, à Khyber Pakhtunkhwa (KP) et dans les zones tribales sous administration fédérale (FATA) sont particulièrement exposés à un climat hostile car ils sont pris pour cible par les agences de sécurité, les groupes religieux, les activistes et les bandes armées. Les défenseuses des droits humains sont plus particulièrement en danger à cause de leur genre. Outre les menaces proférées par les agences de sécurité et des groupes armés, les femmes défenseuses des droits humains peuvent recevoir des menaces de la part de membres de leur propre famille, qui font pression sur elles afin qu'elles abandonnent leur travail, et dont la sécurité de leurs enfants est menacée. Bien que la communauté transgenre au Pakistan ait connu quelques progrès au cours des dernières années, les attaques contre les DDH transgenres sont toujours répandues et la violence augmente. Les DDH qui travaillent sur la liberté de religion et les droits des minorités sont aussi ciblés.