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Lokman Slim

Lokman Slim

DDH, réalisateur
UMAM Documentation and Research Centre

Lokman Slim était un défenseur des droits humains libanais qui documentait les crimes de guerre au Liban et en Syrie et archivait des documents nécessaires au respect du droit du peuple libanais à la mémoire, à la vérité et à obtenir justice et réparation. Le 4 février 2021, la police libanaise a retrouvé le défenseur des droits humains Lokman Slim abattu dans sa voiture à Nabatieh, dans le sud du Liban. Lokman Slim a co-réalisé deux films, un sur le massacre de Sabra et Chatila et un autre sur la torture dans les prisons syriennes, avec sa femme, la cinéaste et militante Monika Borgman. Le défenseur des droits humains a fondé le Centre de documentation et de recherche UMAM dans sa maison familiale. Depuis 2005, le centre recueille des informations et établit une base de données pour toutes les personnes tuées ou disparues au cours des quinze années de guerre civile libanaise, et il figure parmi les principales institutions de ressources pour la documentation et le savoir au Liban. Lokman Slim a mené des recherches précieuses sur les personnes disparues, les disparitions forcées et les réfugiés, ainsi que sur la politisation et l'affaiblissement des performances judiciaires dans les crimes majeurs qui ont eu lieu au Liban au cours des trois dernières décennies.

Lokman Slim était également un défenseur des droits des réfugiés syriens au Liban, notamment à travers un projet conçu pour contextualiser historiquement l'arrivée des réfugiés syriens dans le pays par rapport à la migration syrienne antérieure, et pour montrer comment ils ont façonné le Liban actuel, à travers des documents, des tribunes, des ateliers et des expositions artistiques. Lokman Slim menait son travail en faveur des droits humains en y incluant une importante part d'analyse politique et une volonté de dénoncer les raisons politiques des violations des droits humains. Lokman Slim encourageait l'implication des citoyens dans le processus politique et critiquait le système sectaire du pays.

Tandis que le Liban est l'un des rares pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord où les défenseur-ses des droits humains (DDH) et les ONG internationales peuvent opérer, des défis persistent en ce qui concerne la liberté d'association, de rassemblement et d'expression. En outre, le long conflit civil qui persiste en Syrie nourrit la polarisation sectaire au Liban et renforce les activités armées des milices Chiites et Sunnites. Cette situation entraîne des menaces sécuritaires grandissantes pour les DDH, en particulier pour ceux qui documentent les exactions perpétrées par des acteurs non étatiques ou les parties belligérantes en Syrie.