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Assassinat du défenseur des droits humains Lokman Slim

Statut: 
Assassiné
À propos de la situation

Le 4 février 2021, la police libanaise a retrouvé le défenseur des droits humains Lokman Slim abattu dans sa voiture à Nabatieh, dans le sud du Liban. L'autopsie a révélé que le défenseur des droits humains avait reçu quatre balles dans la tête et une dans le dos.

À propos de Lokman Slim

Lokman SlimLokman Slim était un défenseur des droits humains libanais qui documentait les crimes de guerre au Liban et en Syrie et archivait des documents nécessaires au respect du droit du peuple libanais à la mémoire, à la vérité et à obtenir justice et réparation. Lokman Slim a co-réalisé deux films, un sur le massacre de Sabra et Chatila et un autre sur la torture dans les prisons syriennes, avec sa femme, la cinéaste et militante Monika Borgman. Le défenseur des droits humains a fondé le Centre de documentation et de recherche UMAM dans sa maison familiale.

12 Février 2021
Assassinat du défenseur des droits humains Lokman Slim

Le 4 février 2021, la police libanaise a retrouvé le défenseur des droits humains Lokman Slim abattu dans sa voiture à Nabatieh, dans le sud du Liban. L'autopsie a révélé que le défenseur des droits humains avait reçu quatre balles dans la tête et une dans le dos.

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Lokman Slim était un défenseur des droits humains libanais qui documentait les crimes de guerre au Liban et en Syrie et archivait des documents nécessaires au respect du droit du peuple libanais à la mémoire, à la vérité et à obtenir justice et réparation. Lokman Slim a co-réalisé deux films, un sur le massacre de Sabra et Chatila et un autre sur la torture dans les prisons syriennes, avec sa femme, la cinéaste et militante Monika Borgman. Le défenseur des droits humains a fondé le Centre de documentation et de recherche UMAM dans sa maison familiale. Depuis 2005, le centre recueille des informations et établit une base de données pour toutes les personnes tuées ou disparues au cours des quinze années de guerre civile libanaise, et il figure parmi les principales institutions de documentation et de ressources sur le savoir au Liban. Lokman Slim a mené des recherches précieuses sur les personnes disparues, les disparitions forcées et les réfugiés, ainsi que sur la politisation et l'affaiblissement des performances judiciaires dans les crimes majeurs qui ont eu lieu au Liban au cours des trois dernières décennies.

Lokman Slim était également un défenseur des droits des réfugiés syriens au Liban, notamment à travers un projet conçu pour contextualiser historiquement l'arrivée des réfugiés syriens dans le pays par rapport à la migration syrienne antérieure, et pour montrer comment ils ont façonné le Liban actuel, à travers des documents, des tribunes, des ateliers et des expositions artistiques. Lokman Slim menait son travail en faveur des droits humains en y incluant une importante part d'analyse politique et une volonté de dénoncer les raisons politiques des violations des droits humains. Lokman Slim encourageait l'implication des citoyens dans le processus politique et critiquait le système sectaire du pays.

Le 4 février 2021, la police libanaise a retrouvé le corps du défenseur des droits humains Lokman Slim dans sa voiture à Nabatieh, dans le sud du Liban. Le défenseur a disparu dans la soirée du 3 février après avoir quitté la maison d'un ami près du village de Niha. Les médecins légistes ont indiqué que Lokman Slim avait reçu cinq balles, quatre dans la tête et une dans le dos.

Le défenseur des droits humains était fréquemment harcelé et avait reçu plusieurs menaces concernant son travail en faveur des droits humains et ses critiques contre les violations des droits humains commises par des groupes combattants au Liban. En décembre 2019, des affiches ont été collées à la porte de la maison de Lokman Slim, l'accusant d'être un traître à cause de ses actions pour les droits humains. Toujours en décembre 2019, Lokman Slim a déclaré que lui et sa femme avaient fait l'objet de menaces, d'attaques et d'intimidations de la part du parti politique et du groupe armé du Hezbollah. Le défenseur avait été conduit à faire cette déclaration après qu'un groupe s'est introduit chez lui et a peint des menaces de mort sur les murs.

Front Line Defenders condamne l'assassinat du défenseur des droits humains Lokman Slim, car il semble que cela soit directement lié à son travail pacifique et légitime en faveur des droits humains au Liban. Par ailleurs, Front Line Defenders est vivement préoccupée par la vague de répression contre les défenseur-ses des droits humains dans le pays. L'assassinat de Lokman Slim illustre la rapide réduction de l'espace d'expression de la dissidence au Liban. Au cours de l’année écoulée, la tolérance des dirigeants politiques à l’égard des critiques a diminué et de plus en plus de journalistes et de voix critiques ont été placés en détention.