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Liah Ghazanfar Jawad

Directrice exécutive
Feminine Solidarity for Justice Organization

Liah Ghazanfar Jawad est une défenseuse des droits humains afghane basée à Kaboul, en Afghanistan. Depuis les trois dernières décennies, elle est directrice exécutive de la Female Solidarity for Justice Organization et défend les droits des femmes, sensibilise les gens au harcèlement sexuel en milieu du travail, aux mariages forcés et aux mariages des enfants ; elle fournit également des soins psychologiques et médicaux aux victimes de torture. Elle accomplit un travail crucial pour faire entendre la voix des femmes en Afghanistan en faveur de l’éducation, de la paix et de la stabilité dans le pays.

Elle a également été membre de plusieurs comités des droits humains dont le travail a abouti à l’adoption de la Loi sur les enfants et de lois interdisant la torture, les violences faites aux femmes et le harcèlement sexuel. Elle a travaillé sur des projets pour l’accès à la justice dans les prisons pour les victimes de torture, la documentation de la torture dans les prisons nationales, et la mise en place de services de psychothérapie et de traitements médicaux pour les victimes de torture dans les prisons. Elle a reçu la médaille Malalai en 2015 du gouvernement afghan en reconnaissance de son travail en faveur des droits humains. Elle participe également à de nombreuses conférences internationales sur les droits humains, la bonne gouvernance, la création de mécanismes de gouvernance en Afghanistan, les « Jirgas » de paix et l’autonomisation des femmes.

À cause de son travail, elle et sa famille sont la cible de nombreuses menaces. Bien qu’elle ait déjà été forcée de déménager en raison de ces menaces, elle reste déterminée à poursuivre son travail en faveur des droits humains malgré la prise de contrôle par les talibans en août 2021. Liah est actuellement en Afghanistan et continue de soutenir les femmes victimes de violence et de persécution et de défendre leurs droits et leur protection. Elle fournit un soutien vital, notamment des services, une psychothérapie et des traitements médicaux à plus de 80 personnes déplacées et menacées, dont une majorité de femmes.

Afghanistan

L’insécurité permanente et l’instabilité dans le pays ont un impact négatif sur la capacité des défenseuses et des défenseurs des droits humains (DDH) à mener à bien leur travail. Ils font l’objet de menaces, intimidation, harcèlement, surveillance, détentions arbitraires, disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires. Les coupables sont à la fois des acteurs étatiques ou non étatiques qui agissent en toute impunité, sachant que l’État manque de capacité et d’engagement pour assurer la sécurité des défenseur-ses et garantir la responsabilité de ceux qui commettent les crimes. Les défenseur-ses des droits humains qui travaillent dans les régions éloignées sont particulièrement vulnérables aux attaques. Les défenseuses des droits humains et les personnes qui travaillent sur les droits des femmes et des filles sont systématiquement menacées et attaquées — pour le travail qu’elles font et ce qu’elles représentent. Les FDDH sont perçues comme une menace directe au statu quo. Elles ne bénéficient pas de la protection de l’État, y compris de la police, et font face à des obstacles et à des menaces au sein de leurs propres communautés et venant des agences d’État et des groupes extrémistes.