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Akzam Turgunov

Akzam Turgunov

DDH & fondateur
“Mazlum” human rights centre

Le 7 octobre 2017, Akzam Turgunov a été libéré de la colonie pénale #UYA 64/49 à Karshi en Ouzbékistan, un an avant le terme de sa peine, après avoir purgé plus de 9 ans de prison en vertu de fausses accusations d'extorsion.

Akzam Turgunov, avant son incarcération, était directeur et fondateur du centre pour les droits humains "Mazlum" ("les oppressés"), une organisation de défense des droits humains à Tachkent qui plaide en faveur des droits des prisonniers de conscience et manifeste contre l'usage de la torture. Il était aussi directeur de la section d'Erk (Liberté) à Tachkent, un parti politique d'opposition.

Le 7 octobre 2017, Akzam Turgunov a été libéré un an avant le terme de sa peine, après avoir purgé plus de neuf ans de prison. Il avait été condamné à dix ans de prison en 2008 dans le cadre d'une affaire d'extorsion fabriquée de toute pièce. En juillet 2008, le défenseur enquêtait sur des allégations de corruption au sein de la police et travaillait en tant qu'avocat laïc lorsqu'il a été arrêté pour extorsion à Nukus, en Ouzbékistan. Le 23 octobre 2008, la cour pénale de Mangita, dans le district d'Amudarya, dans la région du Karakalpakstan, l'a condamné à 10 ans de prison.

En prison Akzam Turgunov a été plusieurs fois victime de torture et de traitements dégradants. Il a été détenu sans pouvoir accéder à un avocat, et de l'eau bouillante a été versée sur son dos et son cou pendant un interrogatoire.

Le 17 novembre 2011, le Groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires avait conclu que l'arrestation et l'inculpation du défenseur étaient illégales et enfreignaient le droit international, et il avait appelé à sa libération en déclarant que "le gouvernement s'est servi de la participation de M. Turgunov dans la résolution d'affaires civiles pour le poursuivre et le punir pour ses activités politiques et en faveur des droits humains". Le Groupe avait aussi noté que les autorités n'avaient pas correctement enquêté sur les mauvais traitements infligés au défenseur et avait appelé le gouvernement à "libérer M. Turgunov et à lui accorder un droit exécutoire à être dédommagé".

Bien que Front Line Defenders salue la libération d'Akzam Turgunov, elle reste préoccupée par la situation des autres défenseur-ses des droits humains en Ouzbékistan et appelle à leur libération.

Uzbekistan

En Ouzbékistan, les défenseur-ses des droits humains (DDH) sont systématiquement persécutés. Torture, mauvais traitements, détentions arbitraires, poursuites fabriquées de toutes pièces, emprisonnements et usage excessif de la force sont employés par les forces de l'ordre pour empêcher les DDH de mener à bien leur travail légitime et pacifique en faveur des droits humains. La sévérité de la répression pousse de nombreux DDH à s'exiler. Les défenseur-ses des droits humains et journalistes indépendants font face à des agressions physiques qui restent impunies. Il existe toujours de sérieux obstacles à la liberté de rassemblement pacifique.