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#Gabon

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Le paysage politique est dominé par le Parti démocratique gabonais (PDG), qui gouverne le pays depuis la fin des années soixante. En 2016, le Gabon a connu une crise politique suite à la réélection du président Ali Bongo ; le leader de l’opposition a contesté les résultats et dénoncé des irrégularités. Cette crise politique a eu des répercussions sur la situation des droits humains. La constitution garantit la liberté de la presse et les autres libertés publiques. Cependant, les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) et les journalistes qui couvrent des sujets sensibles sont harcelés, arrêtés et forcés de révéler leurs sources.

Les défenseur⸱ses des droits humains qui travaillent sur la transparence et la responsabilité sont ciblés et harcelés lorsqu’ils dénoncent la corruption qui sévit au sein des institutions publiques. Avec des cas endémiques de déforestation et le trafic de bois précieux, les DDH travaillant sur la défense de l’environnement et des ressources naturelles sont confrontés à de graves risques de la part des acteurs étatiques et non étatiques. Le système judiciaire est également utilisé pour harceler et réduire au silence les défenseur⸱ses des droits humains au moyen de sanctions pénales et civiles. De nombreux cas d’acharnement judiciaire contre des DDH et des journalistes gabonais étaient liés à des accusations de diffamation ou de « trouble de l’ordre public » et découlaient le plus souvent de déclarations, rapports ou articles dans lesquels des personnalités politiques proches du parti au pouvoir étaient mentionnées. Tandis que le Conseil national de la communication — CNC — plaide pour la fin des peines criminelles pour les infractions relatives à la diffamation, il n’y a aucun signe de changement dans un avenir proche.

La Constitution interdit la discrimination sur la base de l’origine nationale, de la race, du genre, de la religion, du handicap, de la langue et du statut social. Toutefois, elle n’interdit pas la discrimination basée sur l’orientation sexuelle entre autres. En 2019, le Gabon a adopté un nouveau code pénal criminalisant l’homosexualité, un revers, car le Gabon était l’un des rares pays africains à ne pas criminaliser l’homosexualité. Le 29 juin 2020, le Parlement a supprimé la disposition du Code pénal qui criminalise l’homosexualité, à la suite d’un vote à la Chambre basse le 23 juin. Cette décision a conduit à une hausse des attaques contre la communauté LGBTI+, qui a tendance à travailler dans la clandestinité, en ligne et sur le terrain. Le Gabon a ratifié la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1983. Cependant, les défenseuses des droits humains (FDDH) sont toujours exposées à des obstacles pour atteindre leurs objectifs, notamment à cause de la discrimination basée sur le genre et la stigmatisation culturelle. Les droits reproductifs des femmes ont également subi un revers en 2019 lorsque l’avortement a été criminalisé dans le Code pénal.