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Ni Yulan et sa famille expulsées de force de leur domicile

Statut: 
Expulsée de son domicile
À propos de la situation

Dans la soirée du 15 avril 2017, un groupe d'inconnus est entré par effraction dans l'appartement de la défenseuse des droits humains Ni Yulan (倪玉兰); ils ont fait sortir de force la défenseuse, son mari Dong Jiqin (董继勤) et leur fille. La défenseuse et sa famille ont été contraints de monter dans deux vans et ils ont été abandonnés dans une ruelle à plusieurs kilomètres. C'est la troisième fois que la famille est victime d'un incident de cette nature cette année, et la huitième depuis 2013.

À propos de Ni Yulan

ni_yulanNi Yulan est défenseuse des droits humains et avocate, elle subit les représailles du gouvernement à cause du soutien qu'elle apporte aux pratiquants de Falun Gong et aux victimes d'expulsions forcées. Elle a commencé son travail de défenseuse en 2001, lorsque les autorités ont annoncé leur plan de démolir le quartier de Ni Yulan et d'expulser les habitants. Après avoir rassemblé les membres de la communauté pour protester contre les expulsions forcées, la défenseuse a été radiée du barreau et condamnée à un an de prison. Pendant son incarcération, Ni Yulan a été passée à tabac si violemment, que désormais elle ne peut plus marcher sans aide. La défenseuse a de nouveau été emprisonnée en 2008 pour avoir défendu des victimes d'expropriation de leurs terres.

18 Avril 2017
Ni Yulan et sa famille expulsées de force de leur domicile

Dans la soirée du 15 avril 2017, un groupe d'inconnus est entré par effraction dans l'appartement de la défenseuse des droits humains Ni Yulan (倪玉兰); ils ont fait sortir de force la défenseuse, son mari Dong Jiqin (董继勤) et leur fille. La défenseuse et sa famille ont été contraints de monter dans deux vans et ils ont été abandonnés dans une ruelle à plusieurs kilomètres. C'est la troisième fois que la famille est victime d'un incident de cette nature cette année, et la huitième depuis 2013.

Malgré sa radiation, la défenseuse a continué à soutenir les victimes d'expulsions menées par le gouvernement, en offrant du soutien et des conseils juridiques; en 2011 elle a reçu l'Human Rights Tulip award (prix Tulipe pour les droits humains) décerné par le gouvernement des Pays-Bas. Plus tard dans l'année, elle a été jugée pour fraude car les autorités chinoises l'accusaient d'exercer illégalement la profession d'avocate. Elle a été condamnée, ainsi que son mari, à deux ans et demi de prison.

Depuis sa libération en 2013, Ni Yulan et sa famille sont fréquemment surveillés, suivis, escroqués et expulsés de leur domicile sans préavis par la police, les propriétaires et les agents immobilier. À plusieurs reprises, des agents immobiliers ont informé la défenseuse et sa famille que la police leur avait donné l'ordre de les expulser.

Le dernier cas de harcèlement a eu lieu début avril 2017, au terme du précédent bail locatif de la défenseuse. Ni Yulan avait signé un contrat pour un nouvel appartement et effectué un paiement de plus de 40 000 RMB (environ 5400€) pour plusieurs mois. Après le paiement, le propriétaire l'a informée que l'appartement était dans une zone de logement restreinte, que la défenseuse devait évacuer le bâtiment le 15 avril 2017, que seulement 8000 RMB (1100€) pourraient lui être remboursés. Le propriétaire a aussi déclaré qu'il avait subi des pressions de la part de la police locale pour qu'il l'expulse et ne la rembourse pas.

Le 14 avril 2017, les fenêtres de l'appartement ont été brisées et l'électricité a été coupée. Le 15 avril vers 23h, un groupe de jeunes hommes a fait irruption dans l'appartement, a saisi les téléphones portables des occupants, et a fait sortir de force un par un les membres de la famille, les obligeants à monter dans deux vans qui attendaient devant le bâtiment. La famille a été retenue pendant des heures et conduite dans la ville; Ni Yulan a été blessée au dos et à la cheville et son mari a été blessé à la tête et à la jambe. La famille a été déposée dans une ruelle loin de leur ancien appartement et leurs biens ont été sortis de l'appartement et laissés dans la rue.

Front Line Defenders condamne les abus constamment perpétrés contre Ni Yulan et sa famille par le gouvernement chinois, et pense que les actes violents contre la défenseuse ont pour but de l'empêcher de mener à bien son travail pacifique en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités de Chine à :

1. Ouvrir immédiatement une enquête approfondie et impartiale sur le harcèlement de Ni Yulan, dans le but de publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales;

2. Cesser immédiatement toute forme de harcèlement contre Ni Yulan et sa famille, notamment d'obliger les propriétaires et agents immobiliers à escroquer la famille et à les expulser.

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des droits humains en Chine puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles.